CUBIT (Cubick), GEORGE, ministre wesleyen, né vers 1791 à Norwich, Angleterre ; il se maria en Angleterre et eut deux enfants ; décédé le 13 octobre 1850 à Londres.
Encore enfant, George Cubit partit avec sa famille pour aller vivre à Sheffield où il fréquenta le temple Carver Street. Il se joignit à la Conférence méthodiste wesleyenne en 1808 ; ordonné en 1813, il exerça à titre de ministre itinérant pendant trois ans. Accompagné de sa femme et de deux autres missionnaires, John Bell* et Richard Knight*, il quitta Poole pour Terre-Neuve le 1er août 1816 et arriva à Carbonear le 4 septembre.
Dès le début, Cubit fit preuve de capacités intellectuelles supérieures, et c’est peut-être pour cette raison qu’on l’affecta à St John’s. Le 17 septembre, il y prêcha à l’occasion de la pose de la première pierre d’un temple destiné à remplacer celui que les flammes avaient rasé sept mois auparavant. Le nouveau gouverneur, Francis Pickmore*, et le ministre wesleyen William Ellis, président du district de Terre-Neuve, assistèrent à la cérémonie. Knight assuma les fonctions d’assistant de Cubit pendant quelques mois, et le temple ouvrit ses portes le 26 décembre.
En 1816, à la suite d’une plainte que logea le ministre anglican David Rowland, Cubit et le ministre congrégationaliste James Sabine furent traduits devant Pickmore sous l’accusation de célébrer des mariages dans des secteurs qui relevaient de la juridiction de l’Église d’Angleterre. Même si le gouverneur leur adressa un sévère avertissement, les deux ministres déclarèrent qu’ils n’étaient pas disposés à se soumettre et portèrent leur cause devant la presse locale. Ils obtinrent l’appui de l’opinion publique, mais le gouvernement britannique soutint la position du gouverneur et leur interdit de célébrer des mariages à Terre-Neuve après janvier 1818.
Comme il arrivait souvent chez les wesleyens, Cubit obtint du succès dans son ministère auprès des militaires ; à St John’s, il gagna plus de 80 soldats à la cause. En fait, il était probablement le plus compétent des prédicateurs wesleyens alors en poste à Terre-Neuve et il attirait un grand nombre de personnes par son éloquence et la richesse de ses exposés sur les Saintes Écritures. Cependant, les conséquences de la dépression économique qui suivit les guerres napoléoniennes, l’insuffisance des revenus tirés de la pêche en 1817 et plusieurs incendies majeurs qui ravagèrent une grande partie de St John’s furent désastreux pour sa congrégation. Comme elle avait deux temples à payer, l’ancien et le nouveau, la congrégation ployait sous les dettes. Tout en s’excusant d’être importun, Cubit supplia donc le comité missionnaire de Londres de lui envoyer des fonds. La situation se compliqua encore davantage lorsque de nombreux fidèles, réduits à l’indigence, partirent pour des régions éloignées. De plus, des bandes de voyous dévastèrent la ville au cours de l’hiver de 1817–1818.
Ces tensions et ces privations s’avérèrent trop pénibles pour la nature sensible de Cubit. Dès octobre 1817, il commença à se plaindre de maux de tête et, en janvier 1818, il dut renoncer au travail intellectuel. La mort de son tout jeune fils, le 11 avril, ajouta à sa détresse. Au mois de mai, le district de Terre-Neuve acquiesça à sa demande d’être nommé surnuméraire. Sur le conseil de son médecin, il retourna en Angleterre en décembre 1818, sans toutefois avoir obtenu au préalable le consentement du comité missionnaire de Londres. Son cas fut à l’étude pendant plusieurs mois, mais le comité, voyant sans doute le souci constant qu’il avait des difficultés de l’Église d’outre-mer, ne lui adressa aucun blâme. En 1820, il avait repris le ministère actif en Angleterre. Il passa les 16 années suivantes à prêcher dans quelques-unes des chaires les plus influentes de l’Église wesleyenne et publia plusieurs sermons, brochures et livres.
En 1836, on nomma George Cubit adjoint au rédacteur de la Wesleyan Book Room ; il le remplaça deux ans plus tard et assuma de ce fait la responsabilité de tous les ouvrages que publiait l’Église. C’était là un poste où il eut l’occasion de mettre à profit ses talents littéraires. Il réfuta les attaques menées contre le méthodisme par l’homme politique irlandais Daniel O’Connell, et le Times de Londres fit grand éloge de la force de son argumentation. Durant ses dernières années, toujours affligé d’une nature trop sensible, il se retira dans la solitude et continua de se consacrer à ses travaux littéraires. Il demeura rédacteur de la Wesleyan Book Room jusqu’à sa mort survenue à la suite d’une attaque en 1850.
James Sabine, A sermon, in commemoration of the benevolence of the citizens of Boston [...] (St John’s, 1818) ; A view of the moral state of Newfoundland ; with a particular reference to the present state of religious toleration in the island (Boston, 1818).— Wesleyan-Methodist Magazine, 39 (1816) : 954–955 ; 41 (1818) ; 42 (1819) : 75 ; 47 (1824) : 245 ; 48 (1825) : 190 ; 59 (1836) : 691 ; 73 (1850) : 1213 ; 74 (1851).— Newfoundland Mercantile Journal, 15, 18 sept., 26, 30 oct., 2 nov. 1816, 11, 17 janv., 11, 18 avril 1817.— Royal Gazette and Newfoundland Advertiser, 24 déc. 1816, 4, 25 mars, 8 avril 1817.— When was that ? (Mosdell), 27.— A century of Methodism in St. John’s, Newfoundland, 1815–1915, J. W. Nichols, édit. ([St John’s, 1915]), 17–20.— Levi Curtis, « The Methodist (now United) Church in Newfoundland », The book of Newfoundland, J. R. Smallwood, édit. (6 vol., St John’s, 1937–1975), 2 : 291.— James Dove, « The Methodist Church in Newfoundland », Prowse, Hist. of Nfld. (1895), suppl., 40.— G. G. Findlay et W. W. Holdsworth, The history of the Wesleyan Methodist Missionary Society (5 vol., Londres, 1921–1924), 1 : 276.— Charles Lench, An account of the rise and progress of Methodism on the Grand Bank and Fortune circuits from 1816 to 1916 [...] (s.l., [1916]), 10–11.— D. G. Pitt, Windows of agates ; a short history of the founding and early years of Gower Street Methodist (now United) Church in St. John’s, Newfoundland (St John’s, 1966), 24–41.— George Smith, History of Wesleyan Methodism (3 vol., Londres, 1857–1861), 3.— Smith, Hist. of Methodist Church, 2 : 35, 38–40, 61, 418–419.— William Wilson, Newfoundland and its missionaries [...] to which is added a chronological table of all the important events that have occurred on the Island (Cambridge, Mass., et Halifax, 1866), 230, 238, 243.— Charles Lench, « The makers of Newfoundland Methodism [...] », Methodist Monthly Greeting (St John’s), 12 (1900), no 8 : 3–4.
Calvin D. Evans, « CUBIT (Cubick), GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cubit_george_7F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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