JOLIETTE, BARTHÉLEMY, officier de milice, notaire, homme politique, seigneur, homme d’affaires et juge de paix, né le 9 septembre 1789 dans la paroisse Saint-Thomas (à Montmagny, Québec), fils d’Antoine Jolliet (Joliette), notaire, et de Catherine Faribault ; le 27 septembre 1813, il épousa à Lavaltrie, Bas-Canada, Charlotte Lanaudière (Tarieu Taillant de Lanaudière), et ils n’eurent qu’un seul enfant, Charles Barthélemy, qui mourut à l’âge de cinq ans en 1820 ; décédé le 21 juin 1850 à Industrie (Joliette, Québec).

Par son père, Barthélemy Joliette appartient à la famille de Louis Jolliet* et, par sa mère, à celle des Faribault, de L’Assomption. Le notaire Antoine Jolliet meurt peu après la naissance de Barthélemy, soit en 1791. Sa veuve retourne alors vivre dans la région de Montréal et se remarie avec François Pétrimoulx le 23 septembre 1799. Le jeune Barthélemy fréquente l’école du village de L’Assomption et, en 1804, on le place auprès de son oncle maternel, Joseph-Édouard Faribault*, pour apprendre la profession de notaire. Il ne pouvait tomber sur meilleur professeur. Non seulement Faribault est alors un notaire prospère, respecté, mais il est surtout le prototype du notaire-homme d’affaires. En effet, il gère des biens pour diverses personnes et s’occupe de plusieurs scieries et moulins à farine de la région. Le 3 octobre 1810, Joliette reçoit sa commission de notaire ; il peut alors voler de ses propres ailes.

La carrière de Joliette peut se diviser en trois grandes phases. Une première, de 1810 à 1822, correspond à l’exercice de la profession de notaire et à l’émergence d’une notabilité régionale. La deuxième, de 1822 à 1832, est dominée par ses activités de seigneur et d’entrepreneur, tandis que la dernière, de 1832 à 1850, se rapporte à l’homme d’affaires et à l’homme politique.

La réussite ultérieure de Joliette peut faire oublier sa carrière de notaire ; il est vrai qu’il ne pratique réellement que de 1810 à 1824. Mais durant ses grandes années d’exercice, il dresse annuellement plus de 300 actes et dépasse même régulièrement les 350 après 1815. Il peut donc compter sur des revenus importants et réguliers. Dès 1812, il est en mesure de s’acheter une maison bien placée dans le bourg de L’Assomption et de la faire transformer selon ses besoins. Il faut dire que L’Assomption constitue à l’époque un centre régional de services qui dessert une zone rurale en pleine expansion. Par ailleurs, Joliette jouit d’une bonne réputation et on vient le consulter des paroisses environnantes. D’après son premier biographe, Joseph Bonin, il aurait été reconnu pour ses capacités à débrouiller les affaires compliquées.

Joliette contracte en 1813 un mariage avantageux en convolant avec Charlotte Lanaudière. Cette dernière, fille de Charles-Gaspard Tarieu Taillant de Lanaudière et de Suzanne-Antoinette Margane de Lavaltrie, apporte en dot le quart indivis de la seigneurie de Lavaltrie ainsi que quelques autres propriétés de moindre importance. Pour le moment, ces propriétés ne sont pas encore utiles au jeune couple car la donatrice, la grand-mère maternelle de la jeune fille, s’en est réservé l’usufruit jusqu’à sa mort, qui survient en 1815. Par la suite, les époux Joliette ne touchent pas leur part des revenus de la seigneurie ; ils préférèrent en laisser bénéficier la mère de Charlotte.

Durant ces années, Joliette accède graduellement à la notabilité. Officier de milice depuis 1808, il est nommé capitaine dans le bataillon de milice de Lavaltrie en 1812 et participe à la guerre de 1812 ; il devient major du même bataillon en 1814. Il tâte également de la politique, mais ses premières tentatives sont infructueuses. En effet, il se présente dans Leinster en 1814 mais il est battu par Jacques Trullier*, dit Lacombe. Il conteste avec succès l’élection pour la perdre définitivement par la suite. De nouveau candidat dans la même circonscription en 1820, il est finalement élu, mais la session est prorogée peu après et Joliette ne se représente pas aux élections suivantes. Par ailleurs, on le choisit à titre de commissaire chargé de la reconstruction de l’église paroissiale en 1819. Ainsi, au début des années 1820, il apparaît comme un notable bien établi dans la région ; allié à des familles connues, engagé lui-même dans le développement à titre de propriétaire ou de gestionnaire, il détient certains postes et joue un rôle professionnel de premier plan.

L’année 1822 marque une date importante dans la carrière de Joliette. Cette année-là, le décès de sa belle-mère libère l’héritage des Tarieu Taillant de Lanaudière. Les enfants, Pierre-Paul, Charlotte et Marie-Antoinette, deviennent propriétaires. L’aîné reçoit 50 % des droits et les deux sœurs 25 % chacune. Charlotte, qui a déjà reçu sa part en dot, renonce à la succession de sa mère. Les biens sont formés principalement de la seigneurie de Lavaltrie et des premiers rangs du canton de Kildare, qui est limitrophe. S’y ajoutent quelques droits dans les seigneuries du Petit-Longueuil et Saint-Vallier. Joliette abandonne bientôt le notariat pour se consacrer entièrement à de nouvelles activités à titre de seigneur et d’entrepreneur. Il s’agit d’une réorientation complète.

Joliette n’est seigneur qu’indirectement, car c’est véritablement son épouse qui est titulaire des biens. Cependant, il entend être traité comme tel, et c’est son nom qui apparaît dans les divers baux que les seigneurs de Lavaltrie concèdent. Joliette réussit facilement dans l’ensemble à se faire reconnaître en cette qualité, sauf à l’église, où il exige en vain les privilèges seigneuriaux, que lui refuse Mgr Jean-Jacques Lartigue en 1826. Il domine toutefois les autres coseigneurs. D’un côté, même s’il détient la moitié des droits sur la seigneurie, l’héritier principal, Pierre-Paul Tarieu Taillant de Lanaudière, ne semble pas intéressé par la gestion quotidienne des affaires qu’il laisse volontiers à son beau-frère. Quant à l’autre sœur, elle est mariée à un médecin, Peter Charles Loedel, qui participe aux entreprises de Joliette. D’un autre côté, ce dernier a pour lui son expérience de notaire et celle qu’il a reçue de son oncle Faribault, lequel a été, de 1812 à 1822, gestionnaire de la seigneurie de Lavaltrie. Enfin, il dispose d’un atout supplémentaire. Après avoir laissé sa belle-mère toucher la totalité des revenus de la seigneurie après 1815, il lui fait signer une reconnaissance de dette en 1820. Comme son épouse avait refusé la succession, ils en sont devenus les créanciers. Une procuration sous seing privé et datée de 1825 vient confirmer le rôle fondamental de Joliette dans la gestion des affaires.

Dès le début, les seigneurs procèdent à la mise en valeur de la seigneurie en recourant à trois grands moyens : le resserrement de la gestion, l’exploitation forestière et la création du village d’Industrie. En 1822, 370 censitaires de Lavaltrie sont endettés auprès des seigneurs pour environ 80 000ll ; moins de trois ans après, la quasi-totalité de cette somme a été remboursée, et il semble bien que l’on soit moins tolérant pour les arrérages. La gestion se fait plus précise. On invite les censitaires à rembourser leurs dettes et certains le font en fournissant du travail ou encore des billots au moulin. Quant aux récalcitrants, 19 d’entre eux doivent faire face à des poursuites judiciaires. Les nouveaux seigneurs surveillent aussi jalousement l’exercice de leur droit de banalité : par exemple, en 1825, ils exigent du curé de la paroisse, Joseph-Marie Bellenger*, qu’il rappelle à ses ouailles leur obligation d’aller porter leur blé au moulin seigneurial. Le curé rapporte d’ailleurs à l’évêque toute l’âpreté de la gestion de Joliette.

Cependant, le projet qui relance véritablement la seigneurie est l’exploitation forestière. La seigneurie de Lavaltrie possède encore quelques terres non concédées mais surtout toutes ses terres ne sont pas occupées, et certaines sont encore en bois debout. On procède donc au remembrement d’un nouveau domaine seigneurial en reprenant cinq terres situées sur la rivière L’Assomption. Ces dernières contiennent une remarquable pinède qu’on exploite pour le marché de Québec. Joliette veut sans doute maximiser ses profits car il ne vend pas son bois équarri mais il le fait scier en madriers de dimensions usuelles en vue de l’exporter en Grande-Bretagne. Toutefois, pour y arriver, il doit d’une part ériger une scierie capable de débiter le bois et, d’autre part, s’assurer d’un transport adéquat pour ses madriers vers Québec. Dès le mois de décembre 1822, on signe les contrats pour la construction d’un imposant moulin de trois étages, en pierre, de 115 pieds sur 50. Cet édifice sera polyvalent : on veut qu’il serve également de moulin à farine et on le dote d’un moulin à bardeaux, d’appareils à carder et à fouler. Les premiers billots passent par le moulin au printemps de 1824. Pour le transport des madriers, on utilise d’abord des traîneaux, afin d’éviter les rapides de la rivière, puis des radeaux jusqu’au confluent avec le Saint-Laurent, où ils sont chargés sur des navires en partance pour Québec.

Une fois le nouveau domaine déboisé, à l’automne de 1826, l’exploitation forestière devient l’entreprise des seuls Joliette et Loedel ; Pierre-Paul Tarieu Taillant de Lanaudière semble écarté. Les associés cherchent à s’assurer d’un approvisionnement régulier et s’entendent avec les seigneurs voisins pour exploiter la forêt sur leurs terres. À l’époque, les seigneuries de deuxième ligne comme celles de Ramezay et d’Ailleboust, voisines de celle de Lavaltrie, commencent à peine à se peupler. La vente des madriers se fait à Québec, la première fois par Joliette qui est descendu expressément ; par la suite, il procède par contrats qui comportent des avances, comme en 1827 lorsqu’il fait affaire avec William Price*.

Le développement d’un village forme le troisième volet du projet de rentabilisation. La construction d’un important moulin sert de point de départ à l’agglomération qu’on cherche à implanter. Les avantages sont nombreux. Les lotissements de type villageois représentent pour les seigneurs une occasion de faire des gains supplémentaires surtout par le jeu des lods et ventes. De plus, en canalisant le trop-plein démographique des paroisses environnantes, ils peuvent être assurés d’un réservoir de main-d’œuvre suffisant, qui à son tour pourra attirer ou faciliter certains autres investissements. Le village d’Industrie offre aussi à la population de la région des possibilités d’emploi inexistantes ailleurs.

On concède les premiers emplacements en novembre 1824 puis, en 1826, deux des seigneurs, Joliette et Loedel, décident de se faire construire chacun une résidence imposante, pour l’époque et le lieu, qu’ils appellent leur manoir. La petite agglomération se développe graduellement, stimulée par l’adjonction de services diversifiés. Ainsi, vers 1825, l’ancien clerc de notaire de Joliette, Jean-Olivier Leblanc, vient installer son étude à Industrie ; dorénavant il n’est plus nécessaire d’aller à Berthier-en-Haut (Berthierville) ou à L’Assomption pour passer des actes, et les habitants des paroisses environnantes prennent l’habitude de se rendre au village. En 1826, Joliette devient juge de paix et peut dès lors régler les petites causes dans sa région. Il est aussi promu lieutenant-colonel du 2e bataillon de milice du comté de Warwick en 1827. Élu en 1830 député de la circonscription de L’Assomption, témoignage d’estime très apprécié, il conserve son siège jusqu’en 1832, année où on l’appelle au Conseil législatif. Le village, toutefois, ne réussit pas à obtenir d’église, car l’évêque s’y oppose. Pourtant, un aveu et dénombrement effectué en 1829 montre que le village d’Industrie compte déjà 35 maisons et 29 bâtiments divers, tandis que le village de Saint-Paul, voisin d’un peu plus d’un mille, n’en a qu’une vingtaine. Le village d’Industrie affiche sa réussite, dont témoigne un article publié en 1829 dans la Bibliothèque canadienne de Michel Bibaud*. Cela ne va pas sans rivalité comme le montre la résistance de l’évêque, car la croissance du village se fait au détriment de Saint-Paul et aussi des concessions ouvertes dans les autres seigneuries.

L’année 1832 marque une nouvelle étape dans la carrière de Joliette. À sa nomination au Conseil législatif, qui a notamment pour effet d’asseoir son prestige, s’ajoute le décès de son beau-frère Pierre-Paul, qui renforce son pouvoir : nommé tuteur des enfants de celui-ci, il a dorénavant la haute main sur 75 % des droits de la seigneurie. Il va maintenant s’efforcer de consolider ses entreprises.

La gestion de la seigneurie semble bien rodée et la seule initiative de Joliette est de faire procéder à la réfection du terrier en 1833. Le bois, par contre, accapare ses énergies. Joliette augmente la capacité de production en faisant construire vers 1837 un second moulin à scier, non loin du premier ; cette année-là, il intéresse à ses entreprises un nouveau venu, le marchand Edward Scallon*. L’approvisionnement en matière première entraîne ses employés de plus en plus loin vers l’amont des rivières. Ainsi, dans les années 1840, on l’autorise à couper son bois le long de la rivière L’Assomption sur une distance de 26 milles de son embouchure de même que sur un territoire de 10 milles de chaque côté de cette rivière et de ses affluents. Il procède à la coupe de deux façons, soit en organisant lui-même des chantiers, soit en recourant à la sous-traitance. Ainsi, en 1835, il accorde à un cultivateur du canton de Kildare un contrat pour la fourniture de 5 000 billots de pin ; ce dernier, quelques mois plus tard, distribue la coupe à d’autres cultivateurs, tout en réservant pour son chantier une quantité substantielle de billots.

L’écoulement des madriers se fait toujours à Québec et, de 1839 à 1846, par l’entremise de la Ryan Brothers and Company. Les Ryan accordent une avance à Joliette et s’engagent à vendre, à leur tour, la production moyennant une commission de 5 %. Ce système, avantageux pour un entrepreneur qui manque de capital, ne peut cependant pas tolérer une suite de baisses de prix sur le marché de Québec, parce que le fournisseur devient alors débiteur du marchand et qu’il accumule des déficits. D’ailleurs, vers la fin des années 1840, le commerce du bois connaît certaines difficultés.

Afin de stimuler la croissance du village, Joliette tente de nouveaux investissements. En 1839, il fait construire une distillerie dont il cède rapidement la propriété à son associé Scallon. Il aurait eu également d’autres projets, comme celui d’une fabrique de verre, mais sa réalisation majeure, à la fin des années 1840, est sans contredit son chemin de fer. Dans l’espoir de régler une fois pour toutes le transport des madriers et aussi de réussir à désenclaver le village d’Industrie en lui donnant une porte directe sur le Saint-Laurent, Joliette prévoit une ligne d’une douzaine de milles qui unirait son village à celui de Lanoraie. C’est en février 1847 qu’avec Loedel, Scallon et Gaspard Tarieu Taillant de Lanaudière (son neveu) il fait une demande en vue de constituer une société. Dès la fin de l’année, on met en vente dans la région les actions de la nouvelle firme, nommée Compagnie du chemin à rails du Saint-Laurent et du village d’Industrie. Les travaux de terrassement commencent en 1848 et la voie est terminée en 1850 ; on l’inaugure en grande pompe le 1er mai de cette année-là. Le matériel roulant, usagé, a été acheté à la Compagnie du chemin à lisses de Champlain et du-Saint-Laurent.

En même temps qu’il met en place ces éléments de développement économique du village, Joliette réussit à mener à bien deux autres projets, ceux d’une église et d’un collège. Après des années d’attente, l’évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget*, accorde l’autorisation de bâtir une chapelle en 1841. Joliette ne se contente pas de si peu : il entreprend en 1842, en grande partie à ses frais, la construction d’une église et obtient l’année suivante l’érection canonique d’une nouvelle paroisse. Son village dispose alors des fonctions essentielles. Trois ans plus tard, Joliette fait construire un collège qu’il confiera en 1847 aux Clercs de Saint-Viateur, nouvellement arrivés de France [V. Étienne Champagneur*].

L’intérêt de Joliette pour l’éducation n’est pas nouveau. Déjà, à L’Assomption, il s’était occupé des écoles élémentaires en 1825 et 1831. Cependant, il veut que le collège de Joliette offre une éducation différente de celle des collèges classiques, auxquels il reproche de n’enseigner que le latin et de ne pas préparer adéquatement la jeunesse. En effet, il ne tient pas à l’enseignement du latin, mais plutôt à celui de l’anglais et des mathématiques. Manifestement, il voudrait que son collège dispense des cours orientés vers les professions commerciales ou, comme on disait à l’époque, industrielles. Il semble bien qu’il ait convaincu les Clercs de Saint-Viateur de la justesse de ses idées.

Par ailleurs, ces investissements ont des retombées importantes sur la croissance du village d’Industrie qui prend ainsi de plus en plus l’allure d’un véritable centre urbain. Le curé de la paroisse, Antoine Manseau*, tout en reconnaissant les mérites de Joliette, n’est pas dupe du sens général des investissements de ce dernier qui tient à conserver la propriété du collège et de l’église. Il faut ajouter à cet état de fait le caractère autoritaire de Joliette qui se comporte comme le maître de son domaine et qui tient à bien gouverner tout son monde.

La carrière politique de Joliette est sans éclat. Conseiller législatif depuis 1832, il fait partie, à la suite de la suspension de la constitution en février 1838, du Conseil spécial. Au moment de la rébellion de 1837, il demeure fermement loyaliste en refusant d’appuyer le parti de Louis-Joseph Papineau* et en s’opposant activement à toute tentative d’agitation dans sa région. En décembre 1837, il préside une assemblée de magistrats et d’officiers de milice de la région qui réaffirment leur loyauté au gouvernement. Plus tard, il agit directement, en qualité de juge de paix, et signe au moins un mandat d’arrêt, en janvier 1838. Il semble que Joliette ait été absent du Conseil spécial au moment du vote sur l’union du Haut et du Bas-Canada en 1839. Après la proclamation de l’Union, il retourne au Conseil législatif le 9 juin 1841. La même année, il appuie un amendement qui exprime des doutes sur la légitimité de l’Union. Il semble faire son travail de façon sérieuse, en pilotant des pétitions ou en préparant avec soin des adresses pour l’ensemble du conseil.

En 1850, Joliette, malade, cède aux objurgations du curé Manseau et des Clercs de Saint-Viateur : il leur donne respectivement la propriété de l’église et celle du collège, ainsi que les terres attenantes. Avant de mourir, il aura l’occasion de voir en service son chemin de fer, qu’il appelait son dernier ouvrage.

Barthélemy Joliette a exercé une très grande influence qui dépasse le cadre du village qu’il a fondé. Les témoignages de sa notoriété ne manquent pas. En 1864, dans son roman Jean Rivard, économiste [...], Antoine Gérin-Lajoie* s’inspire nommément du village d’Industrie pour son Rivardville ; dès 1874, sa biographie est publiée. De fait, durant la première moitié du xixe siècle, Joliette a été un acteur important dans le mouvement de croissance et de développement de l’économie bas-canadienne. Il a su saisir les possibilités offertes par la seigneurie, les censitaires et la conjoncture, afin de réaliser son projet. Que l’on parle d’urbanisation, d’industrialisation, de transition du féodalisme au capitalisme ou de l’évolution du régime seigneurial, il représente un cas intéressant et exemplaire.

Jean-Claude Robert

Le minutier de Barthélemy Joliette, qui couvre la période 1810–1848, est déposé aux ANQ-M, sous la cote CN5-24. Il renferme 3 030 actes dont 2 997 ont été passés avant octobre 1824. Les ensembles documentaires les plus importants concernant Barthélemy Joliette sont les divers dossiers conservés par la Soc. hist. de Joliette (Joliette, Québec) ainsi que le minutier du notaire J.-O. Leblanc, déposé aux ANQ-M, sous la cote CN5-25.

ANQ-M, CE5-6, 27 sept. 1813 ; CE5-13, 23 sept. 1799 ; CE5-14, 9 sept. 1814, 16 juill. 1820 ; CE5-24, 25 juin 1850.— ANQ-Q, CE2-7, 9 sept. 1789.— APC, MG 24, L3 ; MG 30, D1.— La Bibliothèque canadienne (Montréal), 9 (1829).— L’Avenir (Montréal), 9 août 1850.— L’Encyclopédie canadienne (Montréal), 1842–1843.— Le Populaire, 11 déc. 1837.— Caron, « Inv. des doc. relatifs aux événements de 1837 et 1838 », ANQ Rapport, 1925–1926 : 145–329.— Desjardins, Guide parl.— Hélène Lafortune et Normand Robert, Inventaire des minutes notariales de Barthélemy Joliette, 1810–1848 [...] (Montréal, 1980).— Mariages du comté de Berthier (du début des paroisses à 1960 inclusivement), Lucien Rivest, compil. (4 vol., Montréal, 1966).— Turcotte, le Conseil législatif.— Hector Berthelot, Montréal, le bon vieux temps, É.-Z. Massicotte, compil. (2e éd., 2 vol. en 1, Montréal, 1924).— [Joseph Bonin], Biographies de l’honorable Barthelemi Joliette et de M. le grand vicaire A. Manseau (Montréal, 1874).— Antoine Gérin-Lajoie, Jean Rivard, économiste ; pour faire suite à Jean Rivard le défricheur (4e éd., Montréal, 1925).— Michelle Guitard, Histoire sociale des miliciens de la bataille de la Châteauguay (Ottawa, 1983).— L.-P. Hébert, le Québec de 1850 en lettres détachées (Québec, 1985).— Hélène Lafortune, « la Situation de la profession notariale à L’Assomption entre 1800 et 1850 » (thèse de m.a., univ. de Montréal, 1981).— J.-B. Meilleur, Mémorial de l’éducation du Bas-Canada (Montréal, 1860).— Monet, Last cannon shot.— J.-C. Robert, « l’Activité économique de Barthélemy Joliette et la Fondation du village d’Industrie (Joliette), 1822–1850 » (thèse de m.a., univ. de Montréal, 1971).— Christian Roy, Histoire de L’Assomption (L’Assomption, Québec, 1967).— J.-E. Roy, Hist. du notariat.— Rumilly, Papineau et son temps.— L.-P. Turcotte, le Canada sous l’Union, 1841–1867 (2 vol., Québec, 1871–1872).— R. R. Brown, « The St. Lawrence and Industrie Village Railway », Railway and Locomotive Hist. Soc., Bull. (Boston), 70 (août 1947) : 39–43.— J.-H. Charland, « Joliette, P.Q., Canada », Rev. canadienne, 23 (1887) 328–338.— « Le Fondateur de Joliette », BRH, 43 (1937) 223.— Ernest Gagnon, « les Frères de Louis Jolliet », BRH, 8 (1902) : 313.— J.-C. Robert, « Un seigneur entrepreneur, Barthélemy Joliette, et la Fondation du village d’Industrie (Joliette), 1822–1850 », RHAF, 26 (1972–1973) : 375–395.— David Schulze, « Rural manufacture in Lower Canada : understanding seigneurial privilege and the transition in the countryside », Alternate Routes (Ottawa), 7 (1984) : 134–167.

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Jean-Claude Robert, « JOLIETTE, BARTHÉLEMY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/joliette_barthelemy_7F.html.

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Auteur de l'article:    Jean-Claude Robert
Titre de l'article:    JOLIETTE, BARTHÉLEMY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    28 novembre 2024