SCALLON, ÉDOUARD, homme d’affaires, né à Saint-David-d’Yamaska en 1813, fils de Mathew Scallon, Irlandais qui émigra au Canada en 1810, décédé à Joliette le 15 mars 1864.
En 1837, à l’âge de 24 ans, Édouard Scallon s’installe à L’Industrie (Joliette) et s’associe au seigneur du lieu, Barthélemy Joliette*, et à Charles Peter Lœdel, beau-frère de ce dernier, tous deux entrepreneurs et commerçants de bois. Ils exploitent la forêt sur les deux rives de la rivière L’Assomption en amont du village de L’Industrie. Cette association dure dix ans. Parallèlement, Scallon diversifie ses investissements et, en 1840, il se porte acquéreur de la distillerie construite par Barthélemy Joliette. Malheureusement, le feu ravage l’établissement l’année suivante et Scallon renonce à le reconstruire.
En 1847, les trois associés et Gaspard Tarieu Taillant de Lanaudière obtiennent la reconnaissance juridique de la Compagnie du chemin à rails du Saint-Laurent et du village d’Industrie. Ce chemin de fer reliera le fleuve à la rivière L’Assomption en suivant la ligne de démarcation des seigneuries de Lavaltrie et de Lanoraie. Le 15 juillet 1853, la société d’exploitation forestière Scallon et Leprohon est constituée. Outre Scallon, elle groupe les principaux entrepreneurs de la région : Bernard-Henri Leprohon, Gaspard de Lanaudière et sa tante Marie-Charlotte Tarieu Taillant de Lanaudière, veuve de Barthélemy Joliette. La société exploite une ferme et plus de 120 milles carrés de forêt. Cette année-là, Scallon construit une scierie et un moulin à farine. Cinq ans plus tard, il vend la scierie à un Américain pour la somme de $20 000.
Grâce au commerce du bois, Édouard Scallon réussit à amasser une fortune importante évaluée lors de son décès, en 1864, à environ $100 000. La spéculation foncière l’a aussi intéressé et il fut probablement le plus important bailleur de fonds de la région. Il prêta même à la seigneuresse de Lavaltrie, Marie-Charlotte de Lanaudière, au taux fort élevé de 12 p. cent et prit une hypothèque sur dix de ses propriétés dont le fief de Lavaltrie lui-même.
De petite taille et d’apparence modeste, Scallon était un homme cultivé en contacts fréquents avec l’étranger, surtout les États-Unis et l’Angleterre. En 1862, il effectua un séjour de repos de dix mois en France. À Joliette, il fut fondateur et président d’une « filiale » de l’Institut canadien de Montréal, l’Institut d’artisans et association de bibliothèque du village d’Industrie, fondé en 1858.
Par testament, Scallon légua à peu près toute sa fortune à la paroisse de Joliette pour la construction d’une école de métiers consacrée aux moins fortunés, et aux Sœurs de la Providence pour l’agrandissement de l’hôpital construit sur un terrain qu’il leur avait déjà concédé. L’École industrielle, qui ouvrit ses portes en 1884, devint après 1905 un « jardin d’enfants ».
Édouard Scallon mourut subitement le 15 mars 1864 à 51 ans, alors qu’il se trouvait sur l’un de ses chantiers. Il fut sûrement l’un des plus importants artisans de l’essor de Joliette et de ses environs. De son mariage avec Mathilde Ducondu, le 14 septembre 1841, il n’eut pas d’enfant, mais il adopta une fille, Hermine.
Archives de la Société historique de Joliette, Famille Scallon ; Joliette économique ; Joliette : industrie et commerce ; Liquidation et partage de la communauté de biens entre dame Mathilde Ducondu et feu Édouard Scallon ainsi que la succession du dit défunt (copie manuscrite, 1864) ; J.-M. Robert, Histoire du site appelé communément Moulins des sœurs (texte dactylographié, 1942–1943) ; Omer Valois, Trois Édouard Scallon (texte dactylographié, Joliette, 1964).— Archives de l’évêché de Joliette, Dossier Édouard Scallon ; Dossier succession Édouard Scallon.— L’Action populaire (Joliette, Québec), 15 mai 1930.— Le Messager de Joliette, 1864.— La Minerve, 19 mars 1864.— Joliette 1864–1964 (Joliette, 1964).— Joliette illustré, numéro souvenir de ses noces d’or, 1843–1893 ([Joliette, 1893]).— J.-C. Robert, L’activité économique de Barthélemy Joliette et la fondation du village d’Industrie (Joliette), 1822–1850 (thèse de
Roger Barrette, « SCALLON, ÉDOUARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/scallon_edouard_9F.html.
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Auteur de l'article: | Roger Barrette |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
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