COCKBURN, JAMES, avocat, homme d’affaires et homme politique, né le 13 février 1819 à Berwick upon Tweed, Angleterre, fils de James Cockburn, marchand, et de Sarah Turnbull ; le 14 décembre 1854, il épousa Isabella Susan Patterson (décédée en 1862), et ils eurent trois enfants ; décédé le 14 août 1883 à Ottawa.

Les parents de James Cockburn étaient d’origine écossaise et presbytérienne, bien que, dans les années 1860, Cockburn sera membre de l’Église d’Angleterre. Cockburn fit des études dans une école secondaire de Berwick upon Tweed. En 1832, il accompagna sa famille, assez à l’aise financièrement, semble-t-il, à Montréal, où son père mourut du choléra la même année. Sarah Cockburn emmena alors ses enfants à York (Toronto), et, en 1832–1833, Cockburn poursuivit sa formation à l’Upper Canada College.

Cockburn entreprit l’étude du droit en 1841 et fut admis au barreau en 1846. Il déménagea par la suite à Cobourg et commença de pratiquer en juillet de la même année, en association avec D’Arcy Edward Boulton. Il s’engagea aussi dans des entreprises commerciales à Cobourg et dans les environs. En 1856, il employait des hommes pour la construction d’un barrage, d’une « glissoire », d’estacades et de quais, à Campbellford, sur la rivière Trent. De plus, il représentait à Cobourg la Colonial Life Assurance Company et, de 1864 à 1870, il travailla à titre d’agent hypothécaire et foncier pour Richard John Cartwright*.

Pendant ce temps, la clientèle d’avocat de Cockburn diminuait. Nommé conseiller de la reine en 1863, il fut élu, l’année suivante, membre du conseil de la Law Society of Upper Canada. Puisqu’il était déjà engagé dans la politique, ces titres constituaient probablement des récompenses pour services politiques plutôt que professionnels ; Cockburn n’était d’ailleurs pas un avocat de premier plan. Il rencontra également des difficultés en affaires. En 1864, il essaya d’emprunter de l’argent en offrant comme garantie ses propriétés de Cobourg, mais la valeur des biens fonciers avait chuté énormément. Virtuellement acculé à la faillite en 1866, il lui fut impossible de rétablir sa situation financière. Admettant en 1869 que sa carrière juridique était compromise, il tenta d’expliquer sa condition à Cartwright : « Je me suis vu accablé de malheurs et en suis arrivé à me sentir très pauvre et démuni [...] Je tente de me refaire une clientèle, mais cela prend du temps, et le temps, même s’il peut guérir, est également meurtrier. »

Cockburn connut plus de succès en politique. Il siégea au conseil municipal de Cobourg en 1855–1856, et de nouveau en 1859. Deux ans plus tard, il remporta le siège de Northumberland West aux dépens de Sidney Smith, maître général des Postes dans le gouvernement de George-Étienne Cartier* et de John Alexander Macdonald*. En 1861, ce dernier décrivit Cockburn comme « un tory de la vieille école ». Et il ajoutait : « En vérité, [on] pourrait dire qu’il appartient au vieux parti fossile – un tory de l’antique Family Compact. » Cockburn avait promis au moment de la campagne qu’il voterait « sans hésiter contre [le gouvernement] sur toutes les questions mettant en jeu la stabilité de ce dernier ». Il appuya le principe de la représentation basée sur la population et chercha à réaliser l’unanimité dans l’opinion politique du Haut-Canada, afin d’atteindre au profit de celui-ci « les objectifs [...] si souvent poursuivis ». Bien qu’il votât en faveur du projet de loi gouvernemental concernant la milice, projet sur lequel le cabinet Cartier-Macdonald fut défait en mai 1862, il expliqua que son appui ne constituait pas une marque de confiance en Macdonald. Il soutint en partie la politique du nouveau gouvernement formé par John Sandfield Macdonald* et Louis-Victor Sicotte, mais ne devint jamais un partisan inconditionnel du cabinet réformiste. Après sa réélection sans opposition en 1863, il apparut comme un partisan de John A. Macdonald et demeura un libéral-conservateur jusqu’à la fin de sa carrière. Le 30 mars 1864, il accéda au poste de solliciteur général dans le gouvernement d’Étienne-Paschal Taché* et de John A. Macdonald.

Cockburn ne se révéla pas un parlementaire éminent ni un homme politique régional important. Il géra son ministère d’une façon routinière et s’occupa de la distribution des faveurs politiques à ses électeurs. À cause de l’instabilité politique de la période qui suivit l’Union, qui entraîna de fréquents changements de cabinet, des hommes tels que Cockburn, qui, dans d’autres circonstances, seraient demeurés dans l’ombre, accédèrent à un rang ministériel. Cockburn eut la bonne fortune d’être en poste au moment de la formation de la Grande Coalition en 1864 [V. George Brown*]. En qualité de ministre, il fut délégué à la conférence de Québec. Sa contribution aux travaux sur la confédération et aux débats qui suivirent à l’Assemblée législative fut négligeable. Néanmoins, cet « homme inférieur » (ainsi que l’appelait Alexander Mackenzie* en privé) est reconnu comme l’un des Pères de la Confédération.

Cockburn fut élu sans opposition au premier parlement fédéral en 1867. Aucune place n’étant disponible pour lui au cabinet, on le nomma en compensation orateur (président) de la chambre des Communes. Les chefs libéraux tenaient l’orateur en piètre estime, et son inaptitude à parler français irritait certains députés du Québec. En 1873, il fut toutefois désigné de nouveau à ce poste. Ses chances déclinèrent rapidement après la chute du gouvernement Macdonald en novembre 1873. Il perdit son siège de Northumberland West en 1874 et ne parvint pas à remporter l’élection partielle dans Northumberland East plus tard la même année. Il emmena alors sa famille à Ottawa afin de reprendre la pratique du droit. Selon le Toronto Daily Mail, Cockburn se serait constitué « une bonne clientèle à la Cour suprême », mais il demeura sans ressources. En 1878, il s’assura de l’investiture conservatrice dans Northumberland West après une bataille difficile et remporta de justesse la victoire aux élections générales qui suivirent, cette année-là. Toutefois, sa carrière politique tirait à sa fin. Après 1878, Cockburn fut gravement malade ; sa principale préoccupation était de s’assurer un poste de faveur pouvant lui garantir une sécurité financière ainsi qu’à ses enfants. En 1871, il avait essayé de convaincre Macdonald de le nommer lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique. Il sollicita de nouveau le poste d’orateur de la chambre en 1878, mais sans succès. En 1881, Macdonald employa finalement cet homme malade et inquiet à la refonte des statuts. Cockburn s’acquitta de cette tâche sans mandat particulier, jusqu’à ce que sa mauvaise santé l’oblige à démissionner de son poste de député le 15 novembre 1881. Il fut immédiatement nommé à la commission chargée de la codification du droit écrit du dominion. En 1882, Cockburn était trop malade pour quitter son logis, mais il continua jusqu’à sa mort à presser Macdonald de lui obtenir un poste de faveur.

Donald Swainson

AO, MU 132, P. L. Climo, « The Honourable James Cockburn [...] » (copie dactylographiée) ; mu 506–507.— APC, MG 26, A.— QUA, Alexander Mackenzie papers.— Canada, chambre des Communes, Debates, 1875–1881.— « Parl. debates », 1861–1874.— Globe, 11 nov. 1874, 15 août 1883.— Ottawa Daily Citizen, 15 août 1883.— Toronto Daily Mail, 15 août 1883.— Canadian directory of parl. (J. K. Johnson), 128.— CPC, 1862, 1864, 1871, 1873, 1879.— Notman et Taylor, Portraits of British Americans, III.— W. F. Dawson, Procedure in the Canadian House of Commons (Toronto, 1962).— Donald Swainson, « Forgotten men » revisited – some notes on the career of Hon. James Cockburn, a deservedly neglected father of confederation », OH, 72 (1980) : 230–242 ; « Personnel of politics ».

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Donald Swainson, « COCKBURN, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cockburn_james_11F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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