SMITH, SIDNEY, avocat, homme politique et fonctionnaire, né le 16 octobre 1823 à Port Hope, Haut-Canada, fils de John David et d’Augusta Louisa Smith ; le 21 janvier 1845, il épousa Mary Ann Bennett, de Cobourg, Haut-Canada, et ils eurent cinq fils et une fille ; décédé à Cobourg le 27 septembre 1889.

Sidney Smith naquit au sein d’une famille loyaliste. Son grand-père paternel, Elias, marchand et trafiquant prospère, quitta New York pour s’établir dans le Haut-Canada, où il fut l’un des fondateurs, en 1792, de ce qui deviendrait Port Hope. Son père, John David, marchand et distillateur, siégea à la chambre d’Assemblée du Haut-Canada, comme député de Durham, de 1828 à 1830. Sidney étudia d’abord sous des précepteurs, puis fréquenta l’école secondaire de Port Hope. Il s’initia ensuite au droit dans le bureau de son frère, John Shuter, auquel il s’associera plus tard, et fut admis au barreau en 1844. Toute sa vie, il devait pratiquer le droit. Il exerça d’abord à Cobourg, où il fut l’avocat de la Commercial Bank of the Midland District, de la Banque de Montréal, du Midland Railway of Canada, et de la ville de Cobourg, puis à Peterborough. Élu conseiller municipal en 1853, représentant à la fois Cobourg et le canton de Hamilton, il fut en outre préfet du comté de Northumberland et Durham.

L’année suivante, sous la bannière réformiste, Smith remporta le siège de député de Northumberland West à l’Assemblée législative ; il fut réélu en 1857. Il appuya le gouvernement de sir Allan Napier MacNab* et d’Augustin-Norbert Morin* en 1854 et en 1855, avant de passer dans l’opposition en 1856. Du 2 février 1858 à la défaite du gouvernement, en mai 1862, à l’occasion du projet de loi concernant la milice, Smith remplit les fonctions de maître général des Postes au sein du cabinet de John Alexander Macdonald* et de George-Étienne Cartier* ; il fut aussi membre du Conseil des commissaires des chemins de fer, sauf pendant la période du « double shuffle », en août 1858. Au cours de l’un des épisodes de cette manœuvre, il fut, pendant 24 heures, président du conseil et ministre de l’Agriculture. À la suite du double shuffle, Macdonald, Philip Michael Matthew Scott VanKoughnet* et Smith firent l’objet de poursuites en vertu de la « loi de l’indépendance du parlement », de 1857, qui stipulait que quiconque siégeait à l’Assemblée et y votait alors qu’il était légalement privé de son mandat était passible d’amende. Les causes furent entendues en novembre 1858 ; les jugements, rendus en décembre, « exonéraient uniformément les défendeurs [...] et déclaraient que la lettre de la loi n’avait point été violée ».

En 1858, Smith présenta la loi du jury dans le Haut-Canada et la fit adopter par l’Assemblée ; deux ans plus tard, il obtint l’abolition du travail du dimanche dans les bureaux de poste du Haut-Canada. Mais sa réalisation la plus notable, pendant son mandat, fut la conclusion, en 1859, avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Belgique et la Prusse, d’accords assurant la liaison postale entre ces pays, d’une part, et le Canada et les États-Unis, d’autre part. Le courrier en provenance d’outre-mer traverserait d’abord l’Atlantique sur des navires canadiens, puis serait expédié à travers le pays à bord de wagons du Grand Tronc ; « l’un des membres les meilleurs et les plus efficaces du gouvernement », écrivait un observateur contemporain, Henry James Morgan*, Smith « se distingue par sa manière d’agir ouverte, sincère et directe ».

En juillet 1859, une partie des membres du cabinet, dont Macdonald, se trouvèrent à bord d’un navire désemparé, le Ploughboy, au cours d’un voyage vers Sault-Sainte-Marie. Des passagers rapportèrent que « la conduite intrépide et les services efficaces » de Smith, qui firent « l’admiration de tous », aidèrent à sauver le navire « du naufrage sur les rives dangereuses du lac Huron ».

Lors des élections générales de 1861, et bien qu’il fût populaire comme ministre et ami intime de Macdonald, Smith dut s’incliner devant James Cockburn. Le Globe de Toronto, qui critiqua sévèrement la personne de Smith, s’attaqua particulièrement à lui parce qu’il restait au sein du ministère, malgré le fait qu’il soutenait le principe de la représentation basée sur la population. Élu cependant le 28 septembre de cette même année comme représentant de Trent au Conseil législatif, Smith conserva son portefeuille de maître général des Postes. En 1863, il démissionna comme membre du conseil, en vue de se faire élire à l’Assemblée, à titre de député de la circonscription de Victoria ; défait, il renonça à la vie politique. Devenu insolvable, Smith retourna à l’exercice à temps plein de sa profession, à Peterborough, où il servit dans la milice, avec le grade de capitaine dans la compagnie n2 de la Peterborough Infantry. En novembre 1866, il fut nommé inspecteur des bureaux d’enregistrement du Haut-Canada, poste qu’il conserva, après la Confédération, dans la province d’Ontario. Il avait été nommé conseiller de la reine en 1862. À sa mort, le Barreau de Northumberland et Durham adopta des résolutions exprimant son « respect et [son] estime » et assista en corps à ses funérailles, comme du reste « un grand nombre d’hommes publics de la province ».

Denis Smith

APC, MG 26, A.— Trent Univ. Arch. (Peterborough, Ontario), Sidney Smith papers.— The Canadian album : men of Canada ; or, success by example [...], William Cochrane et J. C. Hopkins, édit. (5 vol., Brantford, Ontario, 1891–1896), IV : 513.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose), I.— Morgan, Sketches of celebrated Canadians.— Dent, Last forty years.

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Denis Smith, « SMITH, SIDNEY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/smith_sidney_11F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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