ARCHIBALD, sir ADAMS GEORGE, avocat, juge de paix, fonctionnaire, homme politique et juge, né le 3 mai 1814 à Truro, Nouvelle-Écosse, fils cadet de Samuel Archibald et d’Elizabeth Archibald ; le 1er juin 1843, il épousa dans la même ville Elizabeth Archibald Burnyeat, et ils eurent trois filles et un fils, qui mourut à l’âge de 14 ans ; décédé le 14 décembre 1892 au même endroit.

Adams George Archibald reçut sa première instruction d’un parent à Truro puis il fréquenta la Pictou Academy, où il suivit les cours de Thomas McCulloch*. Assez doué pour les sciences, il passa un été à explorer la baie de Fundy en compagnie de ce dernier. Il entreprit des études de médecine à Halifax auprès du docteur Edward Carritt mais, comme cette profession ne lui convenait pas, il devint l’élève d’un barrister en vue de la ville, William Sutherland. Reçu notaire en 1836 et attorney en 1838, il fut admis dans les rangs du barreau de l’Île-du-Prince-Édouard en juin de la même année ; sept mois après, celui de la Nouvelle-Écosse en faisait autant. Peut-être dès 1836, il avait ouvert un bureau non pas à Halifax mais à Truro, où il allait pouvoir bénéficier des nombreuses relations de sa famille. Afin de promouvoir sa carrière de juriste, il recherchait les charges publiques. Il devint successivement juge de paix en 1836, commissaire d’écoles en 1841, greffier en 1842 puis, en 1848, juge à la Cour d’enregistrement et d’examen des testaments du comté de Colchester. En 1849, il fut parmi les cinq commissaires chargés de superviser la construction d’une ligne télégraphique de Halifax à la frontière du Nouveau-Brunswick [V. Frederic Newton Gisborne].

En 1843, Archibald avait épousé sa cousine Elizabeth Archibald Burnyeat, fille du ministre anglican de l’église St John’s de Truro. Ils vivaient dans l’ancienne maison de John Burnyeat, Longfield Cottage. Bien qu’Archibald ait été un presbytérien convaincu, deux de ses filles épouseraient des ministres anglicans.

Même s’il avait milité au parti réformiste, ou libéral, Archibald attendit d’avoir de solides assises financières avant de briguer les suffrages. Aux élections générales d’août 1851, il se présenta avec un autre candidat réformiste dans la circonscription de Colchester. Six membres de la famille Archibald avaient déjà siégé à la chambre d’Assemblée, et elle occupait depuis longtemps une place prépondérante sur les plans politique, économique et social. L’opposition conservatrice tenta d’ailleurs d’exploiter le ressentiment que cette domination pouvait inspirer dans la circonscription en faisant valoir que l’emprise de la famille s’accroîtrait si Archibald était élu. Il se classa en tête de liste aux élections mais, contrairement à ce que l’on avait prévu, son ascension dans le monde politique ne fut pas rapide. Quand il s’adressait à l’Assemblée, il évitait le style flamboyant et les fleurs de rhétorique qui étaient en vogue à l’époque : pour lui, tout cela ne visait qu’à flatter la sentimentalité. Il tentait plutôt, d’une voix à peine audible, de présenter des argumentations irrésistibles et bien structurées. Il était surtout efficace dans les comités, où se faisaient la plupart des travaux de la chambre.

Archibald s’efforçait d’obtenir un consensus mais, une fois qu’il avait opté pour une mesure quelconque, il avait tendance à négliger les conséquences politiques de son choix. Tout en étant fermement convaincu que le gouvernement devait représenter la volonté du peuple, il s’opposait à ce que l’on modifie la vieille règle qui restreignait le droit de suffrage à ceux qui possédaient 40s de propriété foncière libre, et il ne fit pas exception quand son propre parti tenta de le faire en 1851. Il combattit en particulier, en faisant valoir la nécessité de faire échec à l’influence corruptrice du régime ministériel, la proposition par laquelle le chef conservateur James William Johnston* réussit à instaurer le suffrage universel masculin en 1854. Archibald n’aimait donc pas que l’on touche aux coutumes britanniques, et c’est pourquoi il s’opposa encore à Johnston quand celui-ci émit l’idée de contrebalancer le suffrage universel masculin en formant une Chambre haute élue par ceux qui posséderaient au moins £1 000 de biens immobiliers, ce qui était prohibitif. Toutefois, il fut l’un des rares députés libéraux qui soutinrent Johnston lorsque celui-ci proposa d’instaurer dans la province des gouvernements municipaux élus et de limiter les attributions des magistrats stipendiaires, qui étaient nommés par le cabinet. Il n’avait aucune objection à ce que l’on restreigne le pouvoir de l’exécutif (principal objectif de Johnston), pourvu que les éléments respectables et dignes de confiance continuent de jouer leur rôle dans la société.

Inévitablement, si quelqu’un réclamait un changement politique, Archibald répondait qu’il valait mieux attendre que la population ait atteint un degré de progrès économique et moral suffisant pour pouvoir en bénéficier. D’abord, il fallait ouvrir des écoles publiques. En 1853, Archibald et quelques-uns de ses collègues avaient en vain tenté d’amener l’Assemblée à imposer les taxes nécessaires au financement d’un réseau d’écoles publiques. Toutefois, l’année suivante, elle ouvrit une école normale à Truro, et Archibald en devint l’un des administrateurs.

Selon Archibald, la deuxième étape du processus de développement devait être l’intensification du commerce avec les États-Unis. En 1852, il avait d’ailleurs préconisé la réciprocité avec ce pays. Il appuya donc sans réserve l’entente conclue à Washington entre les colonies de l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis quand, à la fin de 1854, elle fut soumise à l’Assemblée pour être ratifiée. Contrairement à ce que pensaient Joseph Howe* et quelques autres libéraux, le fait que la Nouvelle-Écosse avait été exclue par inadvertance des négociations ne constituait pas pour Archibald un motif suffisant pour se priver des avantages de l’entente. Toujours dans le but de faciliter le commerce, il appuyait la construction de chemins de fer dans la province. Durant le long débat qui s’amorça en 1851 par une proposition en faveur de la construction d’une ligne jusqu’à Windsor, il maintint que la province avait tellement besoin de chemins de fer que la question de savoir s’ils devaient être construits et exploités par le gouvernement ou par des intérêts privés était bien secondaire. En 1854, il ne fut donc pas de l’avis de Howe, qui réclamait que le gouvernement construise tous les chemins de fer.

Archibald préconisait aussi de développer l’économie en exploitant les richesses naturelles, mais il n’investit pas personnellement dans le développement industriel. Il plaça plutôt son argent dans des hypothèques, surtout dans la région agricole du comté de Colchester, centre de sa force politique. Il ne faut pas en déduire nécessairement qu’à ses yeux société rurale et société industrielle s’opposaient, mais plutôt que l’industrialisation et son cortège de changements sociaux demeuraient pour lui un concept vague. Il supposait que le progrès humain suivrait la mise en valeur des ressources. En 1852, à titre de président d’un comité de la chambre sur les mines et les minéraux, il chercha à briser l’emprise exercée depuis 1827 sur les bassins houillers de la province par la General Mining Association, et trois ans plus tard il demanda des négociations immédiates avec le gouvernement britannique pour mettre fin à ce monopole qui, déclarait-il, ralentissait le commerce et privait la province d’une part de ses revenus. Les pourparlers entrepris par le premier ministre de la province, William Young*, en 1856 avec le gouvernement britannique échouèrent. L’année suivante, le nouveau premier ministre, le conservateur James William Johnston, qui voulait l’appui des deux partis mais refusait de travailler avec Young, invita Archibald à faire une nouvelle tentative avec lui. Ils parvinrent à une entente en Angleterre, mais seulement après avoir accepté que la compagnie conserve son monopole encore 25 ans et que la province perçoive des redevances réduites.

La carrière politique d’Archibald fit un bond en avant le 14 août 1856 : on le nomma alors solliciteur général. Cependant, le gouvernement Young démissionnait en février suivant, après une défaite à l’Assemblée, ce qui mit prématurément fin à son mandat. Une querelle confessionnelle engendrée par le renvoi, pour accusations de trahison, de William Condon petit fonctionnaire et président de la Charitable Irish Society [V. William Alexander Henry*], avait beaucoup contribué à cette défaite. L’affaire donna le ton aux débats politiques des deux années suivantes et aux élections générales de 1859. Archibald et son collègue libéral Alexander Campbell remportèrent la victoire dans Colchester South après une campagne marquée par la corruption et la violence. Les libéraux récoltèrent 29 sièges tandis que 26 allaient aux conservateurs, qui contestèrent l’élection de certains libéraux parce qu’ils occupaient des postes mineurs au gouvernement. Néanmoins, le cabinet de Johnston fut battu sur une motion de censure, et les libéraux formèrent un gouvernement où Archibald était procureur général. Sa victoire à l’élection partielle qu’il fallut ensuite tenir fut contestée immédiatement pour une affaire de corruption, et un comité de la chambre, composé de six conservateurs et d’un libéral, vota pour son expulsion. L’Assemblée, où les libéraux dominaient, rejeta la recommandation du comité.

Le gouvernement libéral parvint à se maintenir en place, mais les débats, tumultueux et acerbes, entravaient les travaux de la chambre. Howe, devenu premier ministre en août 1860, continuait de mettre tout en œuvre pour construire un chemin de fer intercolonial. En septembre de l’année suivante, Archibald et le commissaire des chemins de fer Jonathan McCully* l’accompagnèrent à Québec pour rencontrer des représentants des gouvernements du Canada et du Nouveau-Brunswick et formuler une proposition à l’intention du gouvernement britannique. Malgré des signes encourageants au début, le projet avorta. En raison de la chute de ses revenus, surtout en 1862, le gouvernement provincial se trouvait dans l’impossibilité d’engager d’autres dépenses dans le secteur ferroviaire. Archibald demeurait cependant convaincu que le chemin de fer était essentiel au développement économique de la province.

Par suite de la nomination de Howe au poste de commissaire impérial des pêches, en décembre 1862, et même si celui-ci allait demeurer premier ministre jusqu’après les élections générales de mai 1863, on reconnut Archibald comme chef du parti. Toujours réfractaire au suffrage universel masculin, Archibald présenta en 1863 un projet de loi qui aurait de nouveau imposé la propriété comme condition d’éligibilité. Le Conseil législatif décida d’accepter le projet à la condition qu’il entre en vigueur seulement après les élections générales. Par la suite, certains, dont Howe, y virent l’une des causes majeures de la débâcle des libéraux : seulement 14 d’entre eux furent élus, dont Archibald.

Quand l’Assemblée se réunit, en février 1864, le nouveau gouvernement conservateur jouissait d’une solide majorité, et l’économie de la province, tout comme ses revenus, s’améliorait rapidement. Le secrétaire de la province, Charles Tupper*, qui remplaça bientôt Johnston au poste de premier ministre, était résolu à se faire une réputation en créant un réseau d’écoles publiques qui serait financé par un impôt obligatoire et où l’enseignement serait gratuit. Archibald appuya les mesures présentées dans ce sens, mais il s’opposa vigoureusement à ce que le Conseil exécutif soit le conseil de l’Instruction publique : au nom de l’harmonie sociale, il voulait que la politique demeure séparée de l’éducation.

En août, Tupper demanda à Archibald et à McCully d’agir à titre de représentants libéraux à la conférence intercoloniale qui devait se tenir à Charlottetown en septembre. Jusque-là, Archibald n’avait manifesté aucun enthousiasme pour une union des Maritimes ni pour la réunion d’un plus grand nombre de colonies, mais ses opinions changèrent radicalement après la conférence de Charlottetown et celle de Québec en octobre. Peut-être croyait-il que l’union était le seul moyen d’obtenir une liaison ferroviaire avec la province du Canada. Il se peut aussi, et ce facteur joua peut-être davantage, qu’il ait été un peu las de la politique provinciale et ait eu envie d’une scène plus vaste. Et puis peut-être comprenait-il enfin que, en raison du changement qui s’était produit en 20 ans dans les relations entre les colonies et la Grande-Bretagne, il fallait modifier les liens entre les colonies elles-mêmes.

Au moment de la rédaction du projet de constitution, à Québec, Archibald pencha instinctivement en faveur d’une union législative plutôt que fédérale, peut-être parce que la première évoquait la Grande-Bretagne et que la seconde était entachée de républicanisme. Le modèle britannique recelait une forte tradition de localisme, et c’est peut-être ce qui l’incita à réclamer que les Assemblées provinciales ne changent pas de forme si l’on décidait de les conserver. Cependant, sa véritable force, c’étaient les questions pratiques, et surtout les modalités financières de l’union. Par la suite, à Halifax, c’est à lui que revint la tâche difficile de justifier ces modalités.

Pendant l’hiver de 1864–1865, au moment où l’union suscitait de plus en plus d’opposition en Nouvelle-Écosse, Archibald fut le seul député libéral à la soutenir. Il se peut fort bien que Tupper ait été heureux de voir le chef des libéraux défendre cette position, situation qui avait des chances d’accélérer l’éclatement du parti, mais la seule tentative sérieuse pour supplanter Archibald, dirigée par William Annand* en 1866, se solda par un échec. Ce n’était certainement pas la première fois qu’Archibald n’était pas d’accord avec son parti sur une question importante.

Une fois que l’Assemblée eut accepté les principes de l’union, en 1866, on nomma Archibald parmi les six délégués néo-écossais à la conférence de Londres, où l’on allait préciser les modalités définitives. Apparemment, il ne s’opposa pas aux conditions financières, qui étaient pourtant assez désavantageuses pour la Nouvelle-Écosse, ce qui donne la mesure de son appui à la Confédération. Au cours du débat que l’Assemblée tint sur la Confédération dans la dernière session qui en précéda l’entrée en vigueur, il soutint que l’on avait fait des concessions favorables aux Maritimes, qui pourraient toujours en réclamer d’autres dans le nouveau dominion. L’année suivante, en reconnaissance de sa contribution à la cause de l’union, on le nomma secrétaire d’État aux Affaires provinciales dans le premier cabinet fédéral, celui du conservateur sir John Alexander Macdonald.

Dès que l’Assemblée de Halifax eut terminé sa dernière session, Archibald regagna la circonscription de Colchester afin de se préparer aux élections fédérales de septembre. Maintenant que l’Acte de l’Amérique du Nord britannique était adopté, il n’avait pas tout à fait tort de penser que la résistance à la Confédération s’effondrerait, car certains des adversaires avoués de celle-ci avaient déclaré que, s’ils étaient élus, ils appuieraient l’union. Mais il allait jusqu’à croire que les partisans de la Confédération obtiendraient au moins la moitié des sièges, et en cela il ne tenait aucun compte de l’antagonisme qui régnait dans la province et de la détermination avec laquelle les antifédéralistes entendaient le battre. Il dépensa tant d’argent que l’archevêque catholique de Halifax Thomas Louis Connolly* fut convaincu que le scrutin l’avait mené au bord de la faillite. Malgré ses efforts, l’offensive de ses adversaires fut couronnée de succès : Tupper fut le seul partisan de la Confédération élu dans la province.

Macdonald persuada Archibald de demeurer en poste jusqu’à ce qu’il puisse se servir de son portefeuille pour attirer un antifédéraliste. Cependant, lorsqu’il devint évident que l’opposition à l’union montait toujours dans la province, Archibald refusa de se laisser convaincre encore, et il démissionna le 30 avril 1868. Il ne joua qu’un rôle mineur dans les négociations qui permirent à la Nouvelle-Écosse d’obtenir de « meilleures conditions » [V. Howe], mais il accomplit un modeste retour en remportant une élection partielle fédérale dans Colchester en 1869.

Archibald n’aimait pas Ottawa, mais y vivre lui donnait le temps d’améliorer son français et de satisfaire son goût pour la lecture. En mai 1870, au cours du débat sur l’Acte du Manitoba, il défendit le gouvernement et plaida pour une politique de conciliation envers la population de la Rivière-Rouge. Son discours plut à sir George-Étienne Cartier* qui, en l’absence de Macdonald, gravement malade, lui demanda d’être le premier lieutenant-gouverneur du Manitoba et des Territoires du Nord-Ouest. Archibald n’éprouvait aucun intérêt réel pour les affaires du Nord-Ouest, mais son sens du devoir l’emporta et il accepta de servir un an, à la condition d’entrer à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse à la fin de son mandat.

En apprenant la nomination d’Archibald, les journaux montréalais déclarèrent que le gouvernement fédéral avait choisi une respectable nullité des Maritimes pour servir d’arbitre entre les intérêts du Québec et de l’Ontario. La presse ontarienne, surtout les journaux libéraux, émit l’avis qu’il fallait d’abord soumettre le Manitoba à un régime militaire pendant quelque temps afin d’y instaurer l’ordre public. Certains journaux conclurent même que cette nomination faisait partie d’un complot québécois qui visait à empêcher l’envoi d’une expédition militaire au Manitoba. Ainsi, des semaines avant d’arriver sur les lieux, Archibald faisait figure d’un homme qui, pour satisfaire les visées de Cartier, empêcherait le rétablissement de l’ordre au Manitoba après la rébellion de 1869–1870 [V. Louis Riel*] en pratiquant une politique d’apaisement. Même si le gouvernement Macdonald n’estimait pas nécessaire d’imposer une période de régime militaire, les membres du cabinet n’approuvaient pas tous le plan de Cartier, et certains considéraient probablement Archibald avec méfiance.

En août 1870, aux chutes du Niagara, Archibald prêta le serment d’office au cours d’une rencontre avec le gouverneur général, sir John Young*. Il se rendit ensuite à Upper Fort Garry (Winnipeg), où il constata que le commandant de l’expédition militaire qui avait été envoyée à la Rivière-Rouge, le colonel Garnet Joseph Wolseley*, était déjà sur place et avait nommé Donald Alexander Smith* gouverneur intérimaire d’Assiniboia afin de préserver un semblant de gouvernement civil dans la province.

Archibald proclama le nouveau gouvernement du Manitoba le 6 septembre, mais il eut du mal à trouver des candidats convenables pour former son conseil. Les leaders naturels des Métis avaient presque tous été mêlés au soulèvement. L’antagonisme qu’ils inspiraient était tel que le 13 septembre Elzéar Goulet*, membre de la cour martiale qui avait condamné Thomas Scott*, se noya dans la rivière Rouge en tentant d’échapper à ses poursuivants. Certains d’entre eux appartenaient au 1st (Ontario) Battalion of Rifles, qui jusqu’à son départ en juin 1871 participa volontiers à des attaques contre les Métis. On connaissait fort bien l’identité de ceux qui étaient impliqués dans la mort de Goulet, mais aucune accusation ne fut portée à cause des pressions locales. Archibald résista aux gens qui ne cessaient de réclamer qu’il lance des mandats d’arrêt contre Riel et les autres chefs métis, mais en n’amnistiant pas ceux qui avaient participé à la rébellion le gouvernement britannique compromit gravement ses efforts de conciliation.

L’hostilité que les Métis inspiraient dans la province limitait donc la marge de manœuvre d’Archibald. Rien n’indique cependant qu’il entendait collaborer avec les leaders du groupe qui s’était opposé aux Métis en 1869–1870. Il n’avait certes pas l’intention de faire siéger John Christian Schultz dans son cabinet, car il voyait en lui le plus grand fauteur de troubles du Manitoba. Durant presque tout son mandat, il crut pouvoir isoler Schultz et détruire son influence ; c’était sous-estimer grandement cet homme. Obligé de se contenter d’un strict minimum de ministres, Archibald nomma Marc-Amable Girard et le marchand Alfred Boyd* respectivement trésorier et secrétaire de la province. Même si ces choix semblaient assurer un équilibre entre les deux groupes ethniques, ils favorisaient en fait l’élément anglophone, car Boyd avait été un adversaire du gouvernement provisoire et Girard était arrivé depuis peu de la province de Québec. Malgré cela, Archibald gagna peu d’appui de la part des anglophones de la province. Doter le Manitoba d’une chambre d’Assemblée était l’une de ses priorités. Avant de pouvoir tenir des élections, il dut faire procéder à un recensement. Une fois que celui-ci fut terminé, en décembre 1870, il délimita les 24 divisions électorales prévues dans l’Acte du Manitoba de 1870. Sans doute fut-il heureux que plusieurs candidats élus ce mois-là soient des modérés sympathiques à ses idées de conciliation, mais il ne pouvait pas oublier que la victoire remportée par Smith aux dépens de Schultz dans Winnipeg and St John avait poussé les fusiliers ontariens à provoquer une émeute. En outre, parmi les Métis, seuls ceux qui avaient été discrets pendant la rébellion avaient accepté de se présenter, et même certains d’entre eux risquaient une attaque dans les rues de Winnipeg.

Après le scrutin, en janvier 1871, Archibald ajouta à son Conseil exécutif deux hommes venus de la province de Québec, soit Henry Joseph Clarke*, qu’il nomma procureur général, et Thomas Howard, ministre sans portefeuille. Pour représenter les Métis au gouvernement, il choisit le trafiquant de fourrures James McKay*. Étant donné que celui-ci n’avait pas de siège à l’Assemblée, on lui fit une place au Conseil législatif qu’Archibald forma en mars, conformément à l’Acte du Manitoba. Il escomptait que son cabinet deviendrait une force réelle dans la province, mais ses attentes ne tardèrent pas à être ébranlées. Le cabinet n’arrivait pas à exercer une influence et manquait absolument de cohésion ; plusieurs membres, dont Clarke, agissaient de manière fortement individualiste et excentrique. Archibald demeurait donc le véritable chef du gouvernement. Fort de son expérience néo-écossaise, il présenta à son cabinet 31 propositions sur des services aussi fondamentaux que l’appareil judiciaire et le réseau scolaire. Il parvint à faire adopter ses mesures au cours de la session qui commença le 15 mars, mais il garda en réserve quatre lois qui visaient à promouvoir la construction ferroviaire. En outre, le procureur général Clarke lui causa beaucoup de problèmes en insistant pour que les avocats ne soient admis au Manitoba qu’avec son consentement.

La province devait aussi se préparer à accueillir une vague de nouveaux colons, et surtout à distribuer les terres de la couronne. Après le recensement, en décembre, Archibald avait été en mesure de rédiger, à l’intention du gouvernement fédéral, un long mémoire dans lequel il faisait état des ressources foncières et de la population du Manitoba ainsi que des engagements qui touchaient déjà les terres détenues par la province. Il tint pour acquis que les concessions foncières seraient délimitées selon le plan rectangulaire en vigueur aux États-Unis. En préconisant de concéder les terres par blocs de 160 acres, il ne tenait nullement compte du régime foncier des Métis, qui était communautaire.

Archibald ne souhaitait aucunement préserver le mode de vie traditionnel de la Rivière-Rouge. En fait, il attribuait les problèmes de la province au choc d’une société primitive et isolée et d’une civilisation avancée. Les gens du Nord-Ouest, avait-il dit en juillet 1870 à sir William Young, n’étaient que des enfants, dotés de l’entêtement et de l’imagination d’enfants, qu’il fallait convaincre de s’adapter au progrès. S’il en appelait constamment à la conciliation, c’était donc en raison à la fois de son sens de la moralité publique et d’un puissant désir de voir l’inévitable transition s’effectuer sans autre violence.

Néanmoins, Archibald demeurait très conscient que les Métis, sous l’effet de la frustration et de la colère, pourraient recourir à la violence. La question de l’amnistie faisait toujours l’objet de griefs, et il n’avait aucun pouvoir en cette matière. Il n’était pas habilité non plus à distribuer les acres de terre (1 400 000) promises aux Métis par l’Acte du Manitoba. Il décida toutefois d’intervenir quand, en juillet 1871, un groupe de Métis se plaignirent du fait que, pendant qu’ils étaient dans les prairies, des colons venus d’Ontario avaient jalonné des terres au bord de la rivière aux Îlets-de-Bois, qu’ils avaient rebaptisée rivière Boyne. Ce faisant, les colons défiaient ouvertement le régime communautaire des Métis, et le nouveau nom qu’ils avaient donné à la région faisait ressortir le caractère religieux et ethnique du conflit. Conscient de la gravité de la provocation, Archibald tenta de faire comprendre aux Métis qu’ils seraient fous de résister aux colons. En même temps, il leur conseilla de revendiquer leurs droits fonciers afin de consolider leurs communautés. Comme il était convaincu qu’ils vendraient bientôt leurs certificats de concession à des colons qui seraient mieux en mesure d’exploiter les terres, sa stratégie visait à apaiser les Métis dans l’immédiat sans nuire aux objectifs à long terme du gouvernement fédéral. Malheureusement, il excédait ses attributions et allait à l’encontre d’une récente directive du gouvernement fédéral qui autorisait les colons ontariens à jalonner des terres non arpentées. Joseph Howe, secrétaire d’État aux Affaires provinciales, lui adressa un blâme sévère, et Macdonald refusa d’examiner sérieusement son avis. Peut-être Macdonald craignait-il le vote orangiste d’Ontario ; par ailleurs, il ne donnait aucun signe de compréhension ou de sympathie envers les Métis. En fin de compte, l’incident de la rivière aux Îlets-de-Bois affaiblit la position d’Archibald à Ottawa, aggrava les griefs du gouvernement fédéral à l’endroit des Métis et renforça la conviction profonde qu’avaient ceux-ci d’avoir été trahis par Ottawa.

À l’automne de 1871, Archibald s’inquiétait de plus en plus des rapports qui indiquaient que les féniens se préparaient à envahir le Manitoba. Depuis le départ des fusiliers de l’Ontario et du Québec, en juin, il avait dû compter, pour défendre la province, sur environ 100 miliciens et 70 constables. En outre, il savait bien que les Métis pourraient se joindre aux envahisseurs. Macdonald refusa de lui envoyer les troupes qu’il demandait sous prétexte que ce serait une dépense inutile, jusqu’à ce qu’en octobre William Bernard O’Donoghue* pénètre dans la province avec une poignée d’hommes. Moins d’une semaine plus tard, l’offensive se soldait par un échec. O’Donoghue lui-même fut capturé par deux Métis. Avant d’apprendre sa capture, les chefs métis avaient décidé, en conseil, de prendre les armes contre lui. Riel, dans le but évident d’obtenir un appui politique, invita Archibald à les rencontrer à Saint-Boniface. Malgré qu’il ait bien dû savoir que le geste pouvait susciter des problèmes, Archibald serra la main de plusieurs chefs, dont Riel ; cependant, aucun nom ne fut prononcé au cours de la rencontre.

À Ottawa, Macdonald en venait à penser que les incidents de l’été et de l’automne de 1871 faisaient partie d’un complot ourdi par des prêtres catholiques qui refusaient de se plier à l’autorité du Canada. Le 25 novembre, Archibald lui fit parvenir sa démission afin, disait-il, de donner toute latitude au gouvernement de régler la controverse suscitée par ses actes. Cependant, dans une lettre personnelle, il lui dit que, s’il condamnait sa conduite, c’était parce qu’il ne comprenait rien à la situation manitobaine. Il lui donna ensuite une leçon sur la procédure constitutionnelle. S’appuyant sur la tradition du localisme, il soutenait que la majorité des résidents de la province approuvait sa politique ; selon les principes de l’autonomie, l’opinion du peuple devait être son seul guide. Il défendit vigoureusement ses actes dans le discours du trône qu’il prononça à l’ouverture du Parlement du Manitoba en janvier 1872. Comme son discours avait été adopté par une majorité écrasante, il envoya un deuxième avis, plus officiel, de démission.

Macdonald demanda à Archibald de retirer sa démission, car il avait beaucoup de mal à lui trouver un remplaçant. Le lieutenant-gouverneur accepta de rester en poste jusqu’après les élections fédérales mais, comme les tensions subsistaient dans la province, il estimait se trouver dans une position anormale. Quand des problèmes surgirent, notamment au sujet des traités nos 1 et 2 avec les Indiens, aux négociations desquels il avait participé en août 1871, il agit avec autant de détermination que possible. Les difficultés provenaient en partie de ce que les chefs autochtones se plaignaient que les approvisionnements agricoles promis par le commissaire aux Affaires indiennes Wemyss McKenzie Simpson n’avaient pas été livrés. Un problème plus pressant se posa quand des marchands de l’Est, au mépris du traité n2, commencèrent à abattre des arbres sur des terres réservées aux Sauteux. À titre de lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest, Archibald eut aussi à faire face à l’agitation qui régnait parmi les Indiens et dans certains villages métis de la région. Cependant, il avait peu de pouvoir et de ressources pour affronter cette situation.

Les élections fédérales de septembre 1872 amenèrent d’autres problèmes ; par exemple, le bureau de scrutin de Saint-Boniface fut attaqué. Toutefois, ce qui attira surtout l’attention en dehors de la province, ce fut l’élection de Cartier (défait dans Montréal-Est) dans Provencher, à la place de Riel. Macdonald avait prévenu Archibald qu’il ne fallait absolument pas permettre à Riel de se désister en faveur de Cartier, mais Archibald, convaincu de mieux comprendre la province que Macdonald, n’avait guère fait d’efforts pour lui obéir. Quand Archibald obtint finalement la permission de rentrer à Ottawa, en octobre, même si la version officielle disait qu’il s’absenterait temporairement, la plupart des gens comprirent que son départ était définitif. En récompense de ce qu’il avait fait au Manitoba, on le nomma compagnon de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges.

Diverses complications retardèrent sa nomination à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, et en février 1873 il accepta de faire partie du conseil d’administration de la Compagnie du chemin de fer du Pacifique du Canada. Il se rendit en Angleterre en compagnie de John Joseph Caldwell Abbott et de sir Hugh Allan* afin d’organiser le financement du chemin de fer projeté. Apparemment, il ne croyait guère au succès de ces démarches, mais il était déterminé à explorer toutes les possibilités afin d’éviter qu’Ahan n’attribue au gouvernement la responsabilité d’un échec. À son retour, il apprit que sa nomination était chose faite. Il demeura au conseil d’administration mais ne participa plus aux affaires de la compagnie parce qu’Abbott était bien décidé à la diriger sans représentants des « provinces éloignées ».

Après la nomination de James William Johnston au poste de lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, en juin, Archibald fut nommé juge en equity. Cependant, quelques jours plus tard, Johnston décida, pour des raisons de santé, de ne pas accepter son nouveau poste, et on l’offrit à Archibald. Celui-ci démissionna donc du tribunal pour prêter le serment d’office le 5 juillet. Être lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse était bien plus facile que de l’être au Manitoba. Pourtant, les débats à l’Assemblée néo-écossaise n’étaient pas, dans les années 1870, moins acerbes que d’habitude, et certains ministres lui en voulaient d’avoir contribué à l’avènement de la Confédération.

L’Acte de l’Amérique du Nord britannique avait modifié le rôle du lieutenant-gouverneur, tout comme la tentative du gouvernement fédéral de faire du titulaire de ce poste son représentant. Le fait que les fonctionnaires provinciaux, en général, communiquaient avec les fonctionnaires fédéraux directement, sans passer par lui, limitait beaucoup le pouvoir d’Archibald. En outre, sous Macdonald et sous Alexander Mackenzie, si une province adoptait une loi contraire à la politique fédérale, surtout en matière de commerce, elle risquait bien plus de voir le gouvernement du pays refuser de la reconnaître que de voir le lieutenant-gouverneur user de son droit de réserve. Archibald en usa effectivement pour deux projets de loi et refusa d’en signer six autres.

Sir Charles Hastings Doyle*, qui avait été lieutenant-gouverneur de 1867 à 1873, s’était peu intéressé aux affaires de la province et avait cessé d’assister aux réunions du conseil en 1871. En sa qualité d’ancien procureur général, Archibald était plus apte à évaluer l’état des mesures publiques. En outre, son expérience manitobaine influait sans doute sur la manière dont il concevait sa fonction. Dans les premiers temps après avoir prêté le serment d’office, il participa aux réunions du cabinet, mais il cessa de le faire en 1874. En fait, il ne jouait plus aucun rôle manifeste sur la scène politique dès 1876 et préférait demeurer à l’arrière-plan. Il parvint si bien à ne manifester aucune partisannerie qu’en 1877 Macdonald lui offrit de renouveler son mandat à son échéance l’année suivante. Aux yeux de certains libéraux éminents de Halifax, c’était un moyen grossier et malhonnête de neutraliser un formidable adversaire politique. Archibald comprenait probablement qu’en raison de son âge et de ses opinions il n’avait guère de chances d’obtenir un autre poste de juge. Quoi qu’il en soit, il accepta de demeurer en poste jusqu’en juillet 1883. Deux ans plus tard, on le fit chevalier commandeur de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges.

Archibald continua de participer à diverses activités publiques. En octobre 1883, il prit part à l’inauguration de l’école de droit de la Dalhousie University. Dans son discours, il insista sur la nécessité, pour les avocats, de comprendre les valeurs morales qui formaient la base de la société civilisée. L’année suivante, le recteur de la Dalhousie University, James Ross*, lui demanda de diriger une opération d’expansion et de réorganisation qui était rendue possible, en partie, par une donation de sir William Young. En novembre, on nomma Archibald président du conseil d’administration de l’établissement. Peu après, il participa étroitement à des négociations avec la municipalité de Halifax, qui aboutirent à une entente selon laquelle l’université recevrait un nouveau terrain pour son campus en échange de celui du Grand Parade. Il contribua aussi à l’affiliation du Halifax Medical College à l’université. Par contre, les négociations en vue de la fusion de l’université et du King’s College de Windsor n’aboutirent pas.

En juin 1878, Archibald participa à la fondation de la Nova Scotia Historical Society. Il en occupa la présidence de 1886 à sa mort, et il y lut des communications sur divers sujets. Il s’indigna que l’on accuse le commissaire des archives de la province Thomas Beamish Akins d’avoir sélectionné avec partialité les documents sur l’expulsion des Acadiens de la Nouvelle-Écosse en 1755 qu’il avait publiés dans un volume en 1869. En 1886, il présenta, sur la déportation, deux exposés dans lesquels il disait que le geste des Britanniques était parfaitement justifié et que le blâme pour les mauvais traitements infligés aux Acadiens devait retomber sur le gouvernement français et le clergé catholique. Son interprétation des événements montrait son chauvinisme et avait des relents de racisme. Au moment où il rédigeait ses essais, il participa à l’établissement, à Halifax, d’une branche de l’Imperial Federation League.

Ses exposés suscitèrent une controverse, tant à cause de leur contenu que de sa célébrité. Bientôt, il eut dans les journaux de Halifax un échange épistolaire avec l’archevêque catholique Cornelius O’Brien*. Ces lettres parvinrent jusqu’à l’historien James McPherson Le Moine*, qui organisa pour Archibald une conférence devant la Société royale du Canada. Archibald envoya aussi une copie de ses communications à l’historien Francis Parkman qui, dans une recension anonyme, les cita pour étayer ses propres conclusions.

En juillet 1888, on demanda à Archibald de se porter candidat conservateur à l’élection partielle fédérale qui allait se tenir dans Colchester parce qu’Archibald Woodbury McLelan* avait été nommé lieutenant-gouverneur. Les deux partis politiques étaient désorganisés, et les conservateurs s’étaient tournés vers lui de crainte que le choix d’un candidat ne les divise. Peut-être flatté de pouvoir encore servir, et favorable à la politique de Macdonald (y compris la pendaison de Riel), il accepta. Il remporta la victoire sans difficulté mais ne prononça aucun discours aux Communes, et dès 1891 il était trop malade pour envisager de se présenter à nouveau. Il mourut à Truro en décembre de l’année suivante. Tout un éventail de personnages publics assistèrent à ses obsèques. Sur le chemin de la procession, les stores étaient baissés, les commerces et écoles, fermés. Après la vente de ses propriétés immobilières, on évalua sa succession à environ 50 000 $ ; c’était une modeste somme pour un homme de son rang.

Sir Adams George Archibald incarnait bon nombre des grandes, idées de son temps : ainsi il était convaincu que l’évolution passait par l’éducation et croyait que la technique déboucherait sur le progrès, tant matériel que moral. Il acceptait l’idée selon laquelle la société repose sur des principes moraux, qu’il associait implicitement à la Grande-Bretagne. Il croyait fermement en l’autonomie telle qu’elle s’exerce dans le régime de la responsabilité ministérielle. Il était sans aucun doute le type même du gentleman et de l’homme cultivé qui avait consacré sa vie au service de l’État.

Kenneth George Pryke

Sir Adams George Archibald est l’auteur de : « The expulsion of the Acadians », part. i et ii, N.S. Hist. Soc., Coll., 5 (1886–1887) : 11–38 et 39–95 ; et « First siege and capture of Louisbourg, 1745 », SRC Mémoires, 1re sér., 5 (1887), sect. ii : 41–53.

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Kenneth George Pryke, « ARCHIBALD, sir ADAMS GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/archibald_adams_george_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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