WIKASKOKISEYIN (Wee-kas-koo-kee-sey-yin, appelé Herbe odoriférante), ABRAHAM, chef des Cris des plaines du pays de la Saskatchewan, lieu et date de naissance inconnus, mort accidentellement à la chasse dans les plaines, probablement à Saint-Paul-des-Cris en Alberta, vers le 11 janvier 1877.
La mère de Wikaskokiseyin, de la tribu des Corbeaux de la région du Missouri, avait été enlevée au cours d’une guerre avec les Cris et c’est ainsi qu’elle mit au monde son fils dans le camp de ces Indiens. Adolescent, Wikaskokiseyin fut appelé Apistchi-koimas ou Le Petit Chef. C’est un exploit audacieux accompli dans sa jeunesse qui lui valut le surnom d’Herbe odoriférante et la reconnaissance de sa bravoure par les Indiens. Il pénétra seul dans le territoire des Pieds-Noirs, tua un de ses ennemis et captura plus de 40 chevaux. À son retour au camp, dans le tumulte des cris de triomphe, il brandit une touffe d’herbe trempée dans le sang de sa victime ; tous ensemble, les Indiens du camp reprirent le cri : « Herbe odoriférante ! » Il était devenu en 1870 le chef le plus important d’une vaste région du centre des Prairies (l’Alberta et la Saskatchewan). Cette même année, il se convertit à la religion catholique et fut baptisé du nom d’Abraham par le père Albert Lacombe*, qui avait fondé en 1865 la mission Saint-Paul-des-Cris.
Après l’acquisition du territoire de la Hudson’s Bay Company par le Canada en 1870, Wikaskokiseyin fit part de son inquiétude concernant l’état de son peuple au gouverneur Adams George Archibald*, à Upper Fort Garry (Winnipeg). « Notre pays se vide de ses animaux à fourrure, notre seul moyen de subsistance jusqu’à maintenant, dit-il en 1871. Nous avons souffert grandement de la famine l’hiver dernier et la petite vérole a fait mourir plusieurs d’entre nous, les vieillards, les jeunes et les enfants. Nous voulons que vous empêchiez les Américains de venir trafiquer dans nos territoires et de donner à nos ennemis, les Pieds-Noirs, de l’eau-de-vie, des munitions et des armes. » Il demanda au gouvernement d’envoyer des délégués auprès des Cris pour traiter avec eux et de leur fournir de l’aide.
Wikaskokiseyin fut le principal porte-parole des Indiens pendant les négociations du Traité no 6 au fort Pitt (près de l’actuel Lloydminster) et le premier signataire du traité à cet endroit, le 9 septembre 1876. Il mourut quelques mois plus tard mais son souvenir se perpétue grâce à la réserve Sweet Grass, constituée pour sa bande, près de l’actuel Battleford en Saskatchewan.
Annales de la propagation de la foi pour la province de Québec, no 2 (juin 1877), 115–119.— Morris, Treaties of Canada with Indians, 168–245.— Sessional Papers of Canada, 1872, 7, no 22 ; 1877, 7, no 11.— Le Métis (Saint-Boniface), 11 janv. 1877.— P.-E. Breton, The big chief of the Prairies : the life of Father Lacombe ([Montréal, 1956]).— Katherine Hughes, Father Lacombe : the black-robe voyageur (3e éd., Toronto, 1920).
Allan R. Turner, « WIKASKOKISEYIN (Wee-kas-koo-kee-sey-yin), ABRAHAM (Herbe odoriférante) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wikaskokiseyin_abraham_10F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
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