Cartier dans l’histoire


Sir George-Étienne Cartier figure parmi les grands bâtisseurs du Canada. Voici comment conclut son biographe :

La nouvelle [de la mort de Cartier] arriva à Ottawa au début de l’après-midi [du 20 mai 1873] et John A. Macdonald, après l’avoir annoncée à la chambre des Communes, fondit en larmes, incapable de continuer à parler, la main droite étendue dans un geste dramatique sur le siège vide de son compagnon de près de 20 ans […] 

La disparition de Cartier transforma considérablement la vie politique canadienne. Elle porta au parti conservateur dans le Québec les premiers coups qui ébranlèrent la toute puissance qu’il avait connue au début de la Confédération et qu’il ne put jamais vraiment retrouver par la suite. Cartier et Macdonald avaient été pendant plus d’une décennie des chefs politiques pratiquement égaux, et le premier ne fut jamais remplacé dans la recherche d’un équilibre canadien. Après 
La Fontaine et Morin qui, peu longtemps au pouvoir, donnèrent une nouvelle orientation à la politique, Cartier fut le plus illustre d’une longue lignée d’hommes politiques canadiens-français décidés, à tort ou à raison, de jouer un rôle à l’intérieur d’institutions qui, à première vue, semblaient étrangères à leur esprit et à leurs intérêts. Quand on le juge, il faut le placer à son époque et éviter de le condamner à la lumière des événements qui se sont déroulés depuis [...] et qu’il ne pouvait raisonnablement prévoir.