WROTH, ROBERT, officier au 40e régiment à Annapolis Royal, N.-É., de 1720 à 1729, décédé vers 1735.

Wroth, nommé lieutenant adjoint le 7 mai 1719, fit la traversée jusqu’à Boston un peu plus tard cette même année. Il arriva à Annapolis Royal en janvier 1719/1720, porteur d’une bonne nouvelle : la confirmation de l’arrivée du gouverneur Richard Philipps* à Boston. Wroth reçut son brevet d’enseigne le 25 juillet 1722, brevet qui fut renouvelé en 1727.

Le 27 septembre 1727, Wroth fut chargé par le lieutenant-gouverneur Lawrence Armstrong de proclamer la souveraineté de George II dans les établissements acadiens de la baie Française (baie de Fundy) et de faire prêter le serment d’allégeance aux habitants. À tous ceux qui prononceraient ce serment, Wroth devait garantir la liberté religieuse et la jouissance de leurs propriétés, ainsi qu’à leur descendance. On lui ordonna de se rendre d’abord à la rivière Saint-Jean et, de là, aux Mines (Minas, N.-E.), à Cobequid (Truro) et à Pisiguit, puis à Chignecto, tout en tenant un relevé détaillé de ses dépenses et de ses négociations.

Après avoir amené le chef Joseph Nepomoit et deux autres Indiens dans la région de la rivière Saint-Jean, Wroth y proclama la souveraineté de George II le 4 octobre. Les Indiens signèrent une déclaration où ils traitaient les Français d’obstacles importants et où ils exprimaient leur intention de vivre en paix avec les Anglais. À Chignecto, le 10 octobre, Wroth fut accueilli par plus de 100 habitants avec des « démonstrations de loyauté, d’affection, et de soumission envers le roi George II, à la santé duquel ils burent fréquemment et en l’honneur duquel ils déchargèrent plusieurs fois leurs fusils ». Toutefois, quand on en vint au serment, les Acadiens de Chignecto se montrèrent si intraitables que Wroth prit sur lui de faire certaines concessions : on leur accorderait la liberté religieuse, avec un assez grand nombre de prêtres pour pouvoir pratiquer, on ne leur demanderait pas de porter les armes et on leur permettrait de continuer à jouir de leurs biens.

Le 23 octobre, les habitants des Mines se livrèrent aux mêmes démonstrations de loyauté et d’affection envers le roi. Mais quand il fut question du serment, ils exigèrent les mêmes concessions que ceux de Chignecto et en ajoutèrent une quatrième : le droit de quitter la région à leur convenance et, dans ce cas, de disposer de leurs biens et d’être relevés de leur serment. Devant leur insistance Wroth accepta en outre de modifier le serment ; et, dans la traduction, d’omettre le mot « obeyeray ».

Il en fut de même avec les habitants de Pisiquit. Comme il n’avait pas reçu de réponse à la lettre qu’il avait envoyée à Cobequid, au lieu de s’y rendre Wroth y envoya une proclamation qui devait être affichée à la porte de l’église, remettant le serment à la première occasion favorable qui se présenterait.

Lorsque Wroth soumit son rapport le 13 novembre 1727, le conseil le blâma d’avoir fait des concessions, estimant qu’elles étaient « injustifiables et constituaient une insulte à l’endroit de Sa Majesté et du Gouvernement, les déclarant nulles et non-avenues », et recommandant à Armstrong de ne pas les ratifier. De plus, le conseil décida que les habitants qui avaient reconnu la souveraineté de George Il dans la province devaient jouir des libertés et des privilèges des sujets anglais et pouvoir se livrer au commerce sans encombre en attendant que Sa Majesté fît connaître son bon plaisir.

Finalement, le 24 juin 1729, Wroth remit sa démission pour raisons de santé et son titre de lieutenant adjoint passa au lieutenant Otho Hamilton*. Wroth retourna en Angleterre la même année et semble avoir été muté au régiment de Lucas, dans les Antilles. Nous savons qu’en 1735 il était mort, puisqu’à cette date la veuve de l’enseigne Wroth, qui avait fait partie de ce régiment, touchait une pension de £16 par an.

Charles Bruce Fergusson

PANS, MS. docs., XXII.— PRO, C.O. 217/3, f.26 ; 217/4, ff.322, 359 ; 217/5, ff.49s., 58s., 61–65, 146–151, 153–169, 199s. ; 217/30, ff.34s. ; 217/38, ff.110, 134–136, 186–194, 196, 200s. ; 217/39, f.13.— Coll. doc. inédits Canada et Amérique, CF, I (1888) :175–188.— The Fulham papers in the Lambeth palace library, W. W. Manross, édit. (Oxford, 1965), 341.— N. S. Archives, III, 16, 19, 161–163, 168s.- PRO, CSP, Col., 1726–27, 1728–29, 1730.— Brebner, New Englands outpost.— Dalton, George the Firsts army, II : 322.— Murdoch, History of Nova-Scotia, I : 445.

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Charles Bruce Fergusson, « WROTH, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wroth_robert_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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