WINNIETT, sir WILLIAM ROBERT WOLSELEY, officier de marine, né le 2 mars 1793 à Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse, troisième enfant du shérif William Winniett et de Mary Totten, et arrière-petit-fils de William Winniett* ; le 10 août 1828, il épousa à Woolwich (Londres) Augusta Julia Fenwick, fille du colonel William Fenwick des Royal Engineers et filleule de feu Edward* Augustus, duc de Kent, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 4 décembre 1850 à Accra (Ghâna).

William Robert Wolseley Winniett fréquenta probablement l’école de John McNamara à Annapolis Royal. À 14 ans, il entra dans la marine royale à titre de volontaire de seconde classe sur la frégate Cleopatra, alors stationnée à Halifax. En 1809, le Cleopatra combattit les Français à la Guadeloupe et à la Martinique et, au premier endroit, aida à capturer la frégate française Topaze. Le 20 août 1811, Winniett, devenu midshipman, fut muté à bord de l’Africaine et servit aux Indes orientales durant deux ans, où il assuma la charge de sous-officier de navigation de juin 1812 à octobre 1813. Il servit ensuite sur divers vaisseaux au large de l’Amérique du Nord, de l’Europe ou des Antilles jusqu’à la fin de 1818. Le 24 décembre de cette année-là, on l’affecta au Morgiana, qui patrouillait la côte africaine dans le but de réprimer le commerce des esclaves. Promu lieutenant le 29 janvier 1821, il demeura en poste en Afrique. Le 17 mars 1837, il prit le commandement du schooner Viper et, à compter du 1er janvier 1843, il commanda le Lightning, l’un des premiers vapeurs que la marine royale utilisa comme bâtiments de guerre. Devenu commander le 5 octobre 1843, il fut nommé lieutenant-gouverneur de la Côte-de-l’Or (Ghâna) le 24 octobre 1845.

En 1843, les établissements britanniques dispersés sur le territoire de la Côte-de-l’Or avaient été constitués en colonie et laissés sous la dépendance de la Sierra Leone. Lorsque le lieutenant-gouverneur Winniett arriva à Cape Coast Castle (Ghâna), en avril 1846, il avait deux priorités : la protection des marchands britanniques et la répression du trafic des esclaves. Avec son premier objectif en vue, il se rendit en avril 1847 au royaume du Dahomey, l’état le plus puissant de l’Afrique occidentale, et persuada le roi Guézo de signer un traité d’amitié et de commerce. En novembre 1848, il dépêcha une autre mission à Abomey (Bénin), capitale du Dahomey, mais Guézo refusa d’abolir la traite des Noirs, dont son royaume tirait des profits considérables. Winniett déploya autant d’énergie sur d’autres fronts. Lorsque le roi d’Amanahia, un état côtier, se mit à harceler et assassiner des Européens et des Africains, il convainquit d’autres chefs locaux de se joindre à lui dans une expédition qui permit de capturer le roi et de le faire prisonnier. En septembre de la même année, Winniett se rendit au royaume d’Achanti (Ghâna) et tenta de convaincre le roi Kwaku Dua Ier d’abolir la coutume des sacrifices humains. C’était la première fois qu’un gouverneur britannique visitait Koumassi, capitale d’Achanti.

Au cours d’un congé qu’il passait en Angleterre en 1849, Winniett fut fait chevalier le 29 juin, « pour les services importants qu’il avait rendus en signant des traités d’amitié avec plusieurs des plus puissants rois d’Afrique ». Ses efforts reçurent une reconnaissance supplémentaire le 24 janvier 1850 lorsque les établissements de la Côte-de-l’Or furent constitués en colonie indépendante et qu’il en devint le premier gouverneur. En mars 1850, il présida au transfert des forts danois de la côte aux autorités britanniques et, plus tard dans l’année, il soumit un rapport complet et optimiste sur les progrès de la colonie. Atteint de « dysenterie chronique », il mourut en décembre. Il fut « sincèrement regretté, autant par ses compatriotes et ses collègues [de la marine] en général que par les dizaines de milliers de Noirs » qu’il avait gouvernés. En Nouvelle-Écosse, il laissa le souvenir d’un officier de marine accompli et d’« un colonial [qui avait atteint] l’un des plus hauts postes accessibles à un sujet britannique, non seulement celui de lieutenant-gouverneur, mais celui de gouverneur général ».

Phyllis R. Blakeley

PRO, ADM 9/16/5732 ; 196/6 : 582.— St Luke’s (Anglican) Church (Annapolis Royal, N.-É.), Reg. of baptisms, 1782–1817 (mfm aux PANS).— Acadian Recorder, 4 oct. 1828.— Novascotian, 25 févr. 1850, 31 mars 1851.— W. R. O’Byrne, A naval biographical dictionary : comprising the life and services of every living officer in her majesty’s navy [...] (Londres, 1849), 1310.— W. A. Calnek, History of the county of Annapolis, including old Port Royal and Acadia [...], A. W. Savary, édit. (Toronto, 1897 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972).— W. W. Claridge, A history of the Gold Coast and Ashanti [...] (2e éd., 2 vol., Londres, 1964).— G. W. Hill, Nova Scotia and Nova Scotians [...] (Halifax, 1858), 27–28.— Christopher Lloyd, The navy and the slave trade : the suppression of the African slave trade in the nineteenth century (Londres, 1968).— A. W. Savary, Supplement to the « History of the county of Annapolis » [...] (Toronto, 1913 ; réimpr., Belleville, 1973).— D. C. Harvey, « Nova Scotia and the Canadian naval tradition », CHR, 23 (1942) : 247–259.

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Phyllis R. Blakeley, « WINNIETT, sir WILLIAM ROBERT WOLSELEY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/winniett_william_robert_wolseley_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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