WHITE, THOMAS, marin et agent principal de la Hudson’s Bay Company, circa 1719–1756.

Thomas White s’embarqua en 1719 pour le fort York (York Factory, Man.) en qualité de simple matelot à l’emploi de la Hudson’s Bay Company. Il n’est pas toujours facile d’établir les détails de son service, étant donné que Richard White fut lui aussi à l’emploi de la compagnie de 1726 à 1746 et que certaines références à « M. White » pourraient s’appliquer à l’un ou l’autre des deux hommes. Toute la carrière de Thomas White est marquée par des rapports qui signalent sa diligence, son honnêteté et son dévouement aux intérêts de la compagnie. Ces qualités lui valurent d’être promu au poste de commis aux vivres au fort York en 1723, mais il fut rappelé en 1724, au terme de son mandat, et s’embarqua effectivement pour l’Angleterre en 1725.

Nous retrouvons White en 1731, alors qu’il est nommé commandant en second et teneur de livres au fort York. Toutefois, cette double responsabilité fut jugée trop lourde et, l’année suivante, il fut relevé de ses fonctions de teneur de livres par James Isham. Il resta à York et reçut l’ordre d’administrer ce poste lorsque l’agent principal, Thomas McCliesh, retourna en Angleterre en 1734. L’intégrité de White lui attira des éloges particuliers, et il fut maintenu dans ses fonctions d’agent principal en 1735 et 1736. Comme il avait hâte de rentrer en Angleterre après une aussi longue absence, il céda le commandement du fort à Isham en 1737 et lui remit un rapport signalant qu’il était nécessaire d’effectuer d’importantes réparations dans le poste, voire même de le reconstruire entièrement.

En 1741 le comité de Londres fit appel à White pour participer à ses débats sur les propositions faites par Arthur Dobbs, détracteur notoire de la Hudson’s Bay Company, et Christopher Middleton, ancien capitaine de la compagnie ; les dites propositions concernaient la découverte d’un passage au nord-ouest. White allait assumer le commandement au fort York cette année-là, et le comité le chargea de fournir à Isham, qui était affecté à Churchill, des instructions verbales concernant la façon dont il devrait recevoir les membres de l’expédition de Middleton. White reçut aussi l’ordre de détourner le plus de commerce possible vers Churchill où on était en train de construire les gros bastions de pierre du fort Prince of Wales, en vue de créer un centre défendable pour le commerce anglais ; on lui demanda néanmoins de continuer la reconstruction du fort York. Bien que White eût accepté la politique qui consistait à orienter le commerce vers Churchill, il se montra si juste et si affable vis-à-vis des Indiens que Robert Pilgrim l’accusa de détourner les clients de Churchill pour les « attirer » au fort York. Sa réputation de traiteur adulé des Indiens demeura longtemps après qu’il eut quitté le poste en 1746 pour retourner en Angleterre.

En mai 1751 White réintégra ses fonctions au service de la compagnie qui l’envoya prendre le commandement à Moose Factory (Ont.), où Pilgrim était décédé après une longue maladie et avait été provisoirement remplacé par Robert Temple. Les hommes de Moose Factory avaient une réputation de mauvaise conduite, le commerce y avait décliné de façon régulière et les constructions étaient tombées en ruine. White fit des progrès soutenus dans la reconstruction, mais il ne put redonner vie au commerce, face à la concurrence des « colporteurs » français qui faisaient du trafic à l’intérieur des terres, évitant ainsi aux Indiens d’effectuer le long voyage vers la côte. En 1756 il quitta définitivement le pays.

White fut avant tout un subordonné consciencieux. Bien que la compagnie lui eût parfois demandé des renseignements, elle ne le consulta jamais au niveau de la discussion des politiques à prendre. Il semble qu’il n’ait exprimé que des opinions peu progressistes. Il transféra à l’ancien emplacement, qui avait été abandonné, le nouvel édifice construit au fort York ; il se montra toujours apathique et ne se distingua jamais lorsqu’il était question d’apporter des innovations. Après avoir pris connaissance des instructions, il s’efforçait de les accomplir et il fit preuve d’honnêteté et d’esprit de justice à une époque où la pratique de ces vertus n’était guère universelle.

E. E. Rich

HBC Arch. A.6, A.11/43, A.11/114, B.135/a.— HBRS, XXV (Davies et Johnson) ; XXVII (Williams). Rich, History of the HBC, I.

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E. E. Rich, « WHITE, THOMAS (circa 1719-1756) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/white_thomas_1719_1756_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
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