WHITE, EDWARD, ministre méthodiste et missionnaire, né le 11 novembre 1822 à Philadelphie, Penn., fils de William White et de sa femme Hannah ; le 22 ou le 23 juillet 1852, il épousa en Ontario, Sarah Jane Woodman dont il eut plusieurs enfants ; décédé le 15 juin 1872 à Montréal, Qué.

Edward White passa son enfance dans le canton de Raleigh, près de St Thomas, Haut-Canada. Il fréquenta l’école de l’endroit tout en travaillant sur la ferme de son père, puis poursuivit des études, seul chez lui, et obtint, à l’âge de 21 ans, la permission de prêcher dans sa région. Muni d’un diplôme d’instituteur, il enseigna pendant quelque temps, puis en 1845 il commença des tournées sous l’égide de la Conférence canadienne de l’Église méthodiste wesleyenne du Canada. Il était déjà suffisamment avancé dans ses études en 1852 pour être accepté aux assemblées annuelles de la Conférence canadienne, tenues à Kingston où il fut ordonné cette année-là. White fit des tournées dans la région de Smithville jusqu’en 1858, date à laquelle il fut choisi, avec trois autres méthodistes wesleyens, comme missionnaire dans la nouvelle colonie de la Colombie-Britannique. Le docteur Ephraim Evans*, responsable du groupe, Ebenezer Robson, Arthur Browning et White arrivèrent à Victoria en février 1859 ; les méthodistes de l’endroit leur réservèrent un accueil chaleureux. Le gouverneur James Douglas et d’autres citoyens influents, quoique non méthodistes, accueillirent avec empressement les nouveaux venus et leur offrirent de les aider à organiser la mission.

White fut envoyé à Queensborough (New Westminster), dans la partie continentale de la colonie, où les conditions de vie étaient dures et primitives. Le 1er avril, il célébra son premier service en plein air, à l’extérieur de sa tente, prêchant à une assemblée composée de « cinquante hommes, d’une femme et de deux enfants ». Affrontant la forêt vierge, luttant contre « les inqualifiables moustiques » et subissant les privations habituelles de la vie des pionniers, l’intrépide missionnaire accompagné de sa femme et de ses deux enfants remplit sa tâche avec courage. White avait un corps d’athlète et maniait la hache avec une grande habileté, qualités qui lui permirent de bâtir un presbytère et, plus tard, une église, tandis que les officiers du Génie dirigés par le colonel Richard Clement Moody* faisaient surgir des étendues sauvages une ville dont on projetait de faire une capitale. Le petit bâtiment de bois construit par White était la première église méthodiste à l’ouest des Grands Lacs ; elle fut consacrée le 8 avril 1860 sur un terrain cédé par le colonel Moody. Peu de temps après, avec l’aide précieuse de sa belle-sœur, Emily Woodman, le missionnaire avait mis sur pied une école de jour, un cours du soir pour les Chinois, une école du dimanche, une société de tempérance et des assemblées de prières.

Quatre ans plus tard, White et sa famille furent choisis pour remplacer Robson à Nanaimo, où il y avait beaucoup d’Indiens parmi les membres de la communauté. Thomas Crosby*, un laïque, y était déjà établi et connaissait suffisamment la langue salish pour servir d’interprète à White pendant la tournée qui le conduisit à Comox, Cowichan et dans l’île de Saltspring.

De nouveau à New Westminster en 1866, White assuma la charge supplémentaire de président du district de la Colombie-Britannique, en remplacement du docteur Evans qui venait de prendre sa retraite. La tournée de New Westminster comprenait alors en plus de l’anse de Burrard, Chilliwack, Hope et Yale ; comme président, White devait visiter tous les postes, y compris la région éloignée de Barkerville et les églises méthodistes dans l’île de Vancouver. Heureusement, on avait terminé la route du Cariboo et les diligences de la compagnie de Barnard étaient en circulation. Vers la fin de 1869, White fut à nouveau responsable de la mission de Nanaimo, mais il commençait alors à ressentir les effets du surmenage et du rude climat. Le besoin évident d’un long repos lui fit regagner l’Ontario en 1871.

Moins d’un an après, White se rendit en Angleterre. Il y voyagea « en observateur et aussi pour rétablir sa santé », y donna des conférences comme agent d’immigration du gouvernement de l’Ontario. De retour d’un voyage agréable et réussi, durant lequel il avait envoyé d’intéressantes dépêches au Colonist de Victoria, il s’arrêta à Montréal où il mourut de la petite vérole.

La nature généreuse et dévouée d’Edward White, ministre de l’Évangile, nous est révélée dans ses journaux intimes où il s’analyse en profondeur. On y découvre un « homme croyant et viril ». C’est grâce à « l’incroyable zèle d’hommes de cette trempe » que furent solidement jetées en Colombie-Britannique les bases du méthodisme.

Madge Wolfenden

PABC, Edward White diaries, 1er janv. 1859 – 31 déc. 1866, 1867 (manuscrits dactylographiés ; copies aux United Church British Columbia Archives, Vancouver) ; Letter of appointment, Enoch Wood à Edward White, 16 nov. 1858 (photostat).— Edgar Fawcett, Some reminiscences of old Victoria (Toronto, 1912).— [John Sheepshanks], Bishop in the rough, D. W. Duthie, édit. (Londres, 1919).— Colonist (Victoria), 1859–1872.— Victoria Gazette, 12 févr. 1859.— E. O. S. Scholefield et F. W. Howay, British Columbia from the earliest times to the present (4 vol., Vancouver, C.-B., 1914).— W. D. Young, Pioneer Methodist missionaries in British Columbia, 1859–71 (mémoire de b.a., University of British Columbia, s.d.).

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Madge Wolfenden, « WHITE, EDWARD (1822-1872) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/white_edward_1822_1872_10F.html.

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Auteur de l'article:    Madge Wolfenden
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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