WELLS, JAMES EDWARD, instituteur, auteur et journaliste, né le 3 mai 1836 à Harvey (comté d’Albert, Nouveau-Brunswick), troisième des huit enfants de James Edward Wells, marin, et d’une prénommée Amanda, tous deux originaires de la Nouvelle-Écosse ; le 6 août 1862, il épousa Rebecca M. Chase de Wolfville, Nouvelle-Écosse, et ils eurent deux fils et deux filles, puis en décembre 1880 Frances Barbara Moule ; décédé le 18 septembre 1898 à Toronto.

La réforme baptiste constituait une influence déterminante dans les Maritimes durant les jeunes années de James Edward Wells, et c’est sans doute ce qui contribua à en faire un réformateur. Ses études furent entrecoupées de périodes de travail, ce qui laisse croire que sa famille n’était pas riche. Wells commença à enseigner dans les écoles publiques en 1851 ou 1852, mais il cessa après deux ans pour fréquenter la Normal School de Saint-Jean. À l’automne de 1855, il entra à la Horton Academy, de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, où il rattrapa le premier groupe d’élèves à s’être inscrits dans cet établissement baptiste et obtint avec eux son diplôme en juin 1856.

Les études de Wells furent interrompues de nouveau durant une année parce qu’il enseigna dans le comté de Kent, au Nouveau-Brunswick. Il étudia alors par lui-même et, à l’automne de 1857, il put rejoindre ses anciens confrères de Horton en deuxième année à l’Acadia College, de Wolfville. Wells était manifestement aimé et respecté de ses pairs, car c’est lui qu’ils choisirent pour prononcer le discours d’adieu lorsqu’il obtint sa licence ès arts en 1860. Il retourna ensuite enseigner au Nouveau-Brunswick et obtint sa maîtrise ès arts de l’Acadia College en 1863. La même année, le Canadian Literary Institute, situé à Woodstock, en Ontario, recherchait quelqu’un pour enseigner les classiques, et Wells décrocha le poste grâce à la recommandation favorable de ses professeurs.

Après la mort du directeur de l’institut, Robert Alexander Fyfe*, en 1878, Wells assuma la responsabilité du département de littérature ; il demeura à ce poste jusqu’en 1880, année où l’on accepta sa démission avec regret. Durant cette période, l’influence qu’il exerça sur la pensée réformatrice s’étendit au delà des jeunes baptistes de son école, car il écrivit à la pige des articles sur des questions visées par le mouvement de réforme dans des périodiques tels que le Bibliotheca Sacra : a Theological Quarterly, publié à Andover, au Massachusetts, et à Oberlin, en Ohio, le Baptist Quarterly, qui paraissait à Philadelphie, et le Canadian Baptist.

À la suite de son second mariage en décembre 1880, Wells entreprit une carrière d’écrivain et d’éditeur, et il fit la promotion des idéaux baptistes et de ceux du mouvement naissant Social Gospel. Il travailla au Globe de Toronto pendant deux ans, et il passa ensuite une année à Rapid City, au Manitoba, et une autre à Moose Jaw (Saskatchewan). En 1884, il accepta à Toronto le poste de directeur du Canada School Journal et, tout en s’acquittant de cette tâche, il collabora au Canadian Baptist. Il fut également pendant près de sept ans éditorialiste au Week, périodique fondé par Goldwin Smith*. Wells abandonna ses autres fonctions en 1889 pour succéder à Ebenezer William Dadson à titre de directeur du Canadian Baptist, poste qu’il occuperait jusqu’à sa mort en 1898.

La contribution de Wells à la promotion du mouvement Social Gospel passa presque inaperçue, bien qu’il ait joué un rôle important dans les premiers mouvements de réforme. En tant qu’auteur et éditeur, il se fit le champion déclaré des droits de la femme, des syndicats et de questions telles que la réforme pénitentiaire, le principe de la séparation de l’Église et de l’État, et du soutien de l’Église par des contributions volontaires, les droits des autochtones, les pauvres, les enfants, les immigrants et la réforme des mœurs politiques. Wells n’hésita pas à s’en prendre à des baptistes bien en vue, tel John Davison Rockefeller, ou à des philanthropes comme Andrew Carnegie pour dénoncer leur exploitation de la classe ouvrière.

Même si James Edward Wells n’est pas à l’origine des idées préconisées par le mouvement Social Gospel, il contribua largement à le promouvoir et à le soutenir à des moments critiques de son histoire. En 1897, la McMaster University lui décerna un doctorat honorifique en droit en reconnaissance de sa contribution à la société canadienne. Sa mort, survenue l’année suivante, priva le mouvement canadien de réforme d’un porte-parole dynamique qui fit progresser la cause par son influence sur ceux qui appliquèrent les changements préconisés.

Ann DeVries

Des éditoriaux écrits par James Edward Wells ont paru dans le Canadian Baptist (Toronto), 1889–1898 ; une allocution, « The work and products of McMaster University », a été publiée dans le McMaster Univ. Monthly (Toronto), 4 (1894–1895) : 198–206.

AN, RG 31, C1, 1851, Harvey Parish, N.-B.— Canadian Baptist Arch., McMaster Divinity College (Hamilton, Ontario), Woodstock College records.— M. S. Clark, « James Edward Wells », McMaster Univ. Monthly, 4 : 193–197.— Canadian Baptist, 14 juill. 1892, 4 mars 1897, 6 oct. 1898.— Baptists in Canada : search for identity amidst diversity, J. K. Zeman, édit. (Burlington, Ontario, 1980).— Celebrating the Canadian Baptist heritage : three hundred years of God’s providence, P. R. Dekar et M. J. S. Ford, édit. (Hamilton, Ontario, [1985]).

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Ann DeVries, « WELLS, JAMES EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wells_james_edward_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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