WATTS, RICHARD, premier maître d’école à la Society for the Propagation of the Gospel en Nouvelle-Écosse, né en Écosse en 1688, mort à Bristol (Rhode Island) le 15 mars 1739/1740.

Watts fit ses études à Glasgow où il reçut son diplôme de maître ès arts. Il fut d’abord maître d’école pour l’Église presbytérienne, puis se destina au ministère de l’Église d’Angleterre. C’est au sein de celle-ci qu’il fut ordonné diacre par Edmund Gibson, l’évêque de Londres, le 6 février 1726/1727. Ordonné prêtre le 7 mai 1727, il fut désigné, peu après, comme aumônier de la garnison d’Annapolis Royal en Nouvelle-Écosse, où il devint également maître d’école à la Society for the Propagation of the Gospel.

À la fin de 1727, il quitta l’Angleterre pour se rendre à Boston où, pendant un certain temps, il seconda le révérend Samuel Miles à King’s Chapel. Au début de 1727/1728, il partit pour Annapolis Royal ; le jour de Pâques de 1728, il y ouvrit son école. C’était un externat ordinaire et non pas une école du dimanche comme certains l’ont prétendu. L’ancienne chapelle française du fort étant presque en ruines, Alexander Cosby*, le lieutenant-gouverneur d’Annapolis, lui permit d’utiliser, pour son église et son école, un local dans une ancienne caserne.

En novembre 1729, Watts fit, sans succès, une demande pour être nommé missionnaire de la société à Canseau (Canso) ; en octobre 1730, avec tout l’appui du gouverneur Philipps*, il présenta au gouvernement de Londres une requête pour être nommé aumônier militaire, mais elle ne fut pas acceptée. En juillet 1732, il demanda au lieutenant-gouverneur Armstrong et au conseil que les anciennes terres situées dans la basse ville d’Annapolis Royal et qui appartenaient à l’Église au temps des Français soient concédées à l’Église d’Angleterre. Le 23 novembre 1732, les titres de propriété furent octroyés comme « Terres assigné,es à perpétuité à l’aumônier, ou au prêtre de la paroisse, si une paroisse est établie ». Ces terres qui ont été les premiers biens fonciers concédés en dotation à une Église protestante au Canada sont encore de nos jours la propriété de la paroisse de St. Luke.

En septembre 1737, Watts écrivit à la société qu’il était dans la colonie depuis bientôt dix ans et désirait retourner en Angleterre. Ne recevant pas de réponse, il quitta Annapolis Royal le 19 janvier 1737/1738 et s’établit à Bristol, près de Newport dans le Rhode Island. Il remplaça pendant quelques mois le révérend James Honeyman qui dirigeait la paroisse de Newport. Il passa presque toute l’année 1739 comme maître d’école à Bristol mais, vers la fin de cette année-là, il demanda à la société de l’envoyer à la mission de Scituate, Mass., dont le siège était vacant. Avant de recevoir une réponse à sa requête, Watts mourut à Bristol, à l’âge de 52 ans, le 15 mars 1739/1740. Sa femme Margaret retourna en Angleterre en juillet.

On ne sait que très peu de chose sur sa carrière de maître d’école en Écosse ; en Amérique du Nord, elle ne fut faite que de frustrations et de déceptions. Comme, à cette période, il était le seul pasteur protestant en Nouvelle-Écosse et qu’il desservait la petite communauté du fort et ses environs, Watts fit preuve d’un courage remarquable en restant dix ans à Annapolis Royal, sans pouvoir obtenir aucune aide ni même un nouveau poste. Le gouverneur Philipps et le révérend James Honeyman appréciaient beaucoup ses services mais, bien que Watts ait été plus heureux dans le Rhode Island qu’en Nouvelle-Écosse, les déceptions du début de sa carrière le marquèrent pour toute la vie.

C. E. Thomas

La pierre tombale de Watts (cimetière de St. Michael Bristol, R. I.) porte cette épitaphe : « Ci-gît monsieur le révérend Richard Watts, maître ès arts, mort dans sa 52e année, le 15 mars 1739/1740 ».

Guildhall Library, London, Ordinations register diocese of London, mss 9 535/3, pp.227, 228 ; mss 10 326B, boîte I, I.— PANS, MS docs. ; XXII.— USPG, Journal of SPG, V, 21 juill. 1727, 29 nov. 1729 ; VII, 22 sept. 1737, 19 janv. 1737/38 ; VIII, avril 1740 ; Letters and reports of missionaries of SPG, A, XXI, 408–411 ; B, VII, 1re part., 29 ; 2e part., 27 (copies aux PANS, USPG microfilms, bobines 13, 14).— The Fulham papers in the Lambeth palace library, W. W. Manross, édit. (Oxford, 1965).— N.SArchives, III.

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C. E. Thomas, « WATTS, RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/watts_richard_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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