UNIACKE, RICHARD JOHN, avocat, homme politique, fonctionnaire et juge, né le 6 juin 1789 à Halifax, troisième fils de Richard John Uniacke et de Martha Maria Delesdernier ; le 29 décembre 1821, il épousa dans la même ville, Mary Ann Hill, fille de Charles Hill, et ils eurent deux fils et deux filles ; décédé au même endroit le 21 février 1834.
Diplômé du King’s College de Windsor, en Nouvelle-Écosse, Richard John Uniacke étudia le droit et fut admis au barreau de la Nouvelle-Écosse le 25 juillet 1810. En 1813, il se rendit au Cap-Breton dans l’espoir d’élargir ses perspectives d’avenir. L’administrateur de cette colonie, le major général Hugh Swayne*, s’était brouillé avec son procureur général, Richard Collier Bernard DesBarres Marshall Gibbons ; connaissant la famille Uniacke, il accepta sans hésiter de placer Richard John, que lui recommandait le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, sir John Coape Sherbrooke. Uniacke entra donc au Conseil exécutif le 6 décembre, fut nommé procureur général intérimaire (nomination confirmée en mars 1814) et devint le secrétaire particulier de Swayne. De janvier 1815 à septembre 1816, il fut juge en chef par intérim, mais la réintégration d’Archibald Charles Dodd empêcha l’entérinement de sa nomination. Les honoraires et le salaire de procureur général étaient inférieurs à ses attentes, et malgré l’influence de son père, il ne put obtenir un autre poste. Après avoir quitté le conseil le 18 octobre 1816 et le poste de procureur général en septembre 1817, il rentra à Halifax pour y pratiquer le droit. Le 22 octobre 1819, il succéda à son père comme avocat général de la Cour de vice-amirauté à Halifax.
Trois mois plus tôt, Uniacke avait affronté le marchand William Bowie lors du dernier duel meurtrier qui figure dans les annales de la Nouvelle-Écosse. Leur querelle avait commencé pendant un procès où Uniacke avait apparemment accusé Bowie de se livrer à la contrebande. On a attribué une grande partie de la fin tragique du duel au témoin de Uniacke, Edward McSweeny, qui, semble-t-il, poussa les duellistes, sortis indemnes de leur premier échange de coups de feu, à tirer une deuxième fois. Bowie fut alors blessé à mort. Uniacke et McSweeny furent accusés de meurtre mais acquittés.
En 1820, après que la colonie du Cap-Breton eut été réunie à la Nouvelle-Écosse, Uniacke en fut élu député avec Laurence Kavanagh, un catholique, et s’employa avec succès à obtenir que son collègue puisse occuper son siège sans désavouer publiquement sa croyance en la transsubstantiation, comme l’exigeait le serment d’office. Uniacke était l’un des moteurs du mouvement d’émancipation des catholiques, mais il se montra toutefois moins conciliant envers les presbytériens. Lors d’une visite à la Pictou Academy en 1826 [V. Thomas McCulloch*], il laissa apparemment entendre qu’il favorisait l’octroi d’une subvention annuelle permanente à cet établissement. Toutefois, pendant la session de 1828, il s’opposa en chambre à un projet de loi qui allait dans ce sens en alléguant que les conditions stipulées dans la charte de l’académie n’avaient pas été respectées et qu’en versant pareille subvention, le gouvernement s’exposerait à recevoir des réclamations semblables d’autres parties de la province. Sa position lui attira les foudres du Colonial Patriot de Pictou, qui l’accusa de « pimenter ses insipides harangues [...] d’[insultes] méritées ».
En général, à l’Assemblée, Uniacke appuyait le conseil dans les différends sur les droits de douane et projets de loi sur les banques. En 1830, lors de la querelle du Brandy [V. Enos Collins*], il soutint avec deux autres députés que le conseil avait le droit de rejeter les projets de loi sur les finances. Cependant, il se rangea du côté de la majorité lorsqu’elle rejeta le projet de fondation d’une banque en 1825, et il défendit le droit des non-conformistes à obtenir une dispense de bans pour se marier selon les rites de leur Église en 1827.
Nommé conseiller du roi le 17 mars 1824, Richard John Uniacke devint le 13 avril 1830 le premier Néo-Écossais d’origine à entrer à la Cour suprême comme juge puîné ; cette occasion lui fut offerte car Samuel George William Archibald*, plus ancien que lui, avait refusé le poste. En 1833, il jugea deux hommes et une femme pour le meurtre du mari de cette dernière et les condamna à la pendaison. Étant tombé, dit-on, dans une mélancolie profonde, peut-être parce que le hantait le souvenir d’avoir lui-même été accusé de meurtre, il mourut l’année suivante, à l’âge de 44 ans, après une brève maladie.
APC, MG 11, [CO 217] Nova Scotia A, 152 ; 155 ; 172 ; MG 24, A5.— PANS, MG 1, 926 ; MG 20, 65 ; RG 1, 62 ; 114 ; 173 ; 215 ; 289 ; 322.— N.-É., House of Assembly, Journal and proc., 1820–1830.— Acadian Recorder.— Colonial Patriot (Pictou, N.-É.).— Novascotian, or Colonial Herald.— B. [C. U.] Cuthbertson, The old attorney general : a biography of Richard John Uniacke (Halifax, [1980]).— John Garner, « The enfranchisement of Roman Catholics in the Maritimes », CHR, 34 (1953) : 203–218.
Brian C. Cuthbertson, « UNIACKE, RICHARD JOHN (1789-1834) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/uniacke_richard_john_1789_1834_6F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
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