TROTTER, THOMAS, ministre presbytérien, professeur, fonctionnaire et auteur, né en 1781 dans le Berwickshire, Écosse ; en 1808, il épousa Elizabeth Eadie, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 20 avril 1855 à Antigonish, Nouvelle-Écosse.

On sait peu de chose sur les premières années de Thomas Trotter, sauf qu’il étudia la médecine durant quelque temps à l’University of Edinburgh, avant de choisir la théologie. Après avoir étudié sous la direction de George Lawson à Selkirk, il fut ordonné ministre presbytérien de la faction burgher de l’Église scissionniste, le 13 avril 1808. Il se maria la même année et fut invité à devenir ministre à Johnshaven qu’il desservit durant les dix années suivantes. On le décrivit comme un homme qui avait accompli ses devoirs pastoraux avec diligence et fidélité ; durant quelque temps, il occupa aussi le poste de secrétaire du consistoire d’Aberdeen. Sa chaleureuse amitié et sa vaste érudition lui valurent d’être bien aimé et largement respecté. Cependant, les conditions économiques étaient médiocres et sa lourde charge de travail commençait à affecter sa santé, aussi décida-t-il d’accepter une invitation à devenir ministre de la congrégation d’Antigonish, en Nouvelle-Écosse. À son. arrivée, le 20 juin 1818, il fut installé comme successeur du révérend James Munroe.

La paroisse d’Antigonish couvrait une vaste région, mais sa population était peu nombreuse. Pour arrondir son revenu, Trotter fit de la culture et, en 1819, il ouvrit une grammar school. Le but qu’il visait en ouvrant cette école était de remédier à une grave faiblesse du système d’éducation et, comme le gouvernement reconnaissait le besoin d’un tel établissement, il reçut une subvention annuelle de £100 durant quelque temps. Trotter enseignait le latin et le grec et donnait des cours sur divers sujets scientifiques, en particulier la géologie qui l’intéressait vivement. La congrégation d’Antigonish, ainsi que celles des districts environnants, s’accrut en nombre et en influence durant les années où Trotter y œuvra comme ministre. Homme intelligent doté d’une grande capacité de travail, Trotter participa à toutes les facettes de la vie de la collectivité. En plus de prêcher, d’enseigner et d’écrire sur différents sujets, il fut commissaire d’école, consacra beaucoup de temps à l’agriculture en essayant d’encourager de meilleures méthodes de culture et construisit un moulin à farine et plus tard un moulin à foulon.

À l’époque où Trotter habitait à Antigonish, la population du district était en grande partie catholique mais, néanmoins, le ministre presbytérien était bien reçu et respecté ; une amitié chaleureuse le liait au prélat catholique, Mgr William Fraser, qui, comme Trotter, était né en Écosse. Trotter n’était pas aussi profondément engagé dans les querelles théologiques du presbytérianisme que certains de ses collègues, mais il n’hésitait pas à exprimer ses opinions. Il demeura un ministre orthodoxe et, malgré quelques différends avec ses collègues, il souhaitait ardemment l’union générale des presbytériens de la Nouvelle-Écosse.

Trotter se fit avantageusement connaître par ses écrits sur des sujets théologiques et scientifiques. Auteur d’articles et de lettres qui parurent dans la presse de la province et, à l’occasion, dans des publications britanniques, il entretint aussi une correspondance régulière avec des amis et des collègues d’Écosse et de la Nouvelle-Écosse. Certaines de ses lettres concernent la Pictou Academy [V. Thomas McCulloch*], pour laquelle il se prit d’un vif intérêt. Ses articles couvraient un vaste domaine de connaissances et reflétaient la profondeur de ses travaux savants et religieux. Le 4 janvier 1837, devant la Literary and Scientific Society of Pictou, il donna une conférence publiée sous le titre de The principles of meteorology [...] ; en 1845, avec A treatise on geology [...], il tenta de concilier la religion et la géologie. Trois ans plus tard, il publia Letters on the meaning of baptizo [...] en réponse aux opinions du ministre baptiste Charles Tupper* sur le baptême. Il semble qu’il écrivit « à une ou deux occasions » des articles en faveur des libéraux de la Nouvelle-Écosse.

Thomas Trotter fut frappé d’apoplexie en 1853 et, par la suite, il abandonna graduellement ses fonctions pour être remplacé, en 1854, par le révérend David Honeyman*. Sa mort, l’année suivante, mit fin à une carrière marquée d’efforts utiles dans les domaines de la religion, de l’enseignement et de l’agriculture. Comme tant de ministres instruits de son époque, il contribua à l’évolution de la société néo-écossaise qui se dépouillait du cocon colonial.

Raymond A. Maclean

Thomas Trotter est l’auteur de : The principles of meteorology ; read at the meeting of the Literary and Scientific Society of Pictou, 4th January, 1837 (Pictou, N.-É., s.d. ; copie à la St James United Church, Antigonish, N.-É.) ; A treatise on geology ; in which the discoveries of that science are reconciled with the Scriptures, and the ancient revolutions of the earth are shown to be sources of benefit to man (Pictou, 1845) ; et Letters on the meaning of baptizo, in the New Testament ; in reply to the views of the Rev. Charles Tupper (Pictou, 1848). On trouvera une collection de sermons et d’essais qui n’ont jamais été publiés dans les papiers Thomas Trotter, PANS, MG 1, 914B. « Legendary history of Britain » qu’il a écrit se trouve aux PANS, MG 100, 239, no 41.

PANS, Churches, Presbyterian : Presbyterian Church of N.S., minutes, 1817–1860 : 303–305 (mfm) ; MG 1, 552 ; Places : Pictou, Pictou Academy papers, W. M. Hepburn papers, W. M. Hepburn, « The early newspapers of Pictou », 5 (mfm) ; RG 1, 439 ; RG 5, P, 51, no 97 ; RG 14, 45 ; RG 32, 13, no 6.— St James United Church (Antigonish), Presbyterian Church, Antigonish, minutes, 1818–1853.— Casket (Antigonish), 22 janv. 1857.— Colonial Patriot (Pictou), 18 févr. 1832.— Morgan, Bibliotheca Canadensis.— Lit. hist. of Canada (Klinck et al. ; 1976), 1.— D. G. Whidden, The history of the town of Antigonish (Wolfville, N.-É., 1934).— Casket, 17 déc. 1891.

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Raymond A. Maclean, « TROTTER, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/trotter_thomas_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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