THOMPSON, EDWARD, chirurgien de la Hudson’s Bay Company, circa 1725–1749.

Avant d’entrer à la Hudson’s Bay Company en 1737, Edward Thompson avait eu une carrière diversifiée : il fut pendant sept ans au service d’un chirurgien ; pendant quatre ou cinq ans il travailla comme compagnon ouvrier dans on ne sait quel métier et il passa deux ans dans la marine à titre d’officier. Il exerça la profession de chirurgien au poste de Moose (Moose Factory, Ont.) pour le compte de la compagnie pendant trois ans ; au cours de cette période, il semble s’être taillé une réputation de bavard et d’indiscret. En 1739, l’agent, Richard Staunton, lui refusa la permission de voir et de signer la lettre générale à l’adresse du comité de Londres parce qu’avec Thompson, disait-il, « tout ce qui est dit ou fait à propos de toutes les affaires est répété en public autour du poêle ». En 1740, à l’expiration de son contrat, Thompson fut expédié en Angleterre et, au cours de l’hiver de 1740–1741, il décida de s’embarquer en qualité de chirurgien sur le sloop Furnace commandé par Christopher Middleton ; ce bâtiment de la marine faisait voile vers la baie d’Hudson à la recherche du passage du Nord-Ouest. L’Amirauté approuva sa nomination « nonobstant le fait qu’il n’eut qualité que pour être chirurgien en second ».

L’expédition hiverna à Churchill (Man.) et, au cours de l’hiver passé au « vieux fort » quasi abandonné, dix hommes de l’équipage moururent du scorbut et bon nombre d’autres en furent atteints ; c’est là une piètre démonstration de compétence et de dévouement de la part de Thompson qui, bien qu’il visitât les hommes de temps à autre, passait le plus clair de son temps avec les autres officiers, à cinq milles de là, au tout nouveau fort Prince of Wales. Peu après le retour de l’expédition en Angleterre, à l’automne de 1742, Thompson fut l’un des premiers à appuyer les allégations d’Arthur Dobbs voulant que Middleton ait délibérément caché l’existence du passage du Nord-Ouest. Il rendit témoignage dans ce sens devant l’Amirauté en mai 1743 et en plusieurs occasions ultérieurement.

Middleton a prétendu que les principaux témoins de Dobbs avaient été soudoyés par de l’argent ou par des offres de postes dans l’expédition qu’on préparait à titre privé. En 1746 et 1747, malgré une santé chancelante, Thompson remplit la charge de chirurgien et fit partie du conseil lorsque l’expédition hasardeuse organisée par Dobbs mit le cap sur la baie d’Hudson sous les ordres de William Moor. Après l’échec que connut l’expédition, Thompson joua un rôle important dans la campagne qui avait pour objet de discréditer la Hudson’s Bay Company. Dans une déclaration assermentée devant le procureur général et solliciteur général en février 1747/1748, il se montra le plus loquace des témoins cités par Dobbs ; il soutint que la compagnie négligeait les domaines de l’exploration, de l’expansion et de l’agriculture dans la région de la baie d’Hudson. Sa déposition devant le comité parlementaire d’enquête en 1749 fut également un réquisitoire contre la compagnie ; dans les écrits pamphlétaires qui accompagnèrent la campagne de dénigrement, il tenta de conserver bien vivace la foi en l’existence d’un„ passage au nord-ouest en laissant entendre qu’il y en avait un par l’inlet de Chesterfield. Au cours des controverses qui marquèrent cette période, Thompson prit figure d’adversaire vindicatif et sans scrupule tant de Middleton, son ancien commandant, que de la compagnie qui l’avait employé ; sa crédibilité en tant que témoin impressionne encore moins favorablement que sa compétence médicale.

Glyndwr Williams

On trouvera des renseignements sur la jeunesse de Thompson et son rôle dans la campagne contre Middleton dans Arthur Dobbs, Remarks upon Middletons defence. D’autres détails du témoignage de Thompson contre Middleton et la HBC se trouvent dans Report from the committee on Hudsons Bay ; Report relating to the finding a north-west passage [Londres, 1745] ; HBC Arch. E.18/1, ff.142–151 ; et dans Reasons to shew, that there is a great probability of a navigable passage to the Western American Ocean, through Hudsons Streights, and Chesterfield Inlet (Londres, 1749). HBRS, XII (Rich et Johnson), 337s., contient une notice biographique de Thompson, et les voyages d’exploration de cette époque sont évoqués dans Williams, British search for the northwest passage.  [g. w.]

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Glyndwr Williams, « THOMPSON, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/thompson_edward_3F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
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