TERRIOT, PIERRE (il signait ainsi ; anciennes graphies : Terriau, Terrio, Thério, Therriot, Thériot, Thériaud, Terriault ; au féminin : Terriote) ; un des fondateurs des Mines (Grand-Pré, N.-É.), dernier-né des sept enfants de Jehan Terriot et de Perrine Ruau (ou Bau), époux de Cécile Landry, fille de René Landry et de Marie Bernard ; né en 1654 ou 1655, décédé à Grand-Pré, paroisse Saint-Charles des Mines, le 21 mars 1725, sans laisser de descendants.
Le nom Terriot étant porté par des censitaires de Charles de Menou* d’Aulnay demeurant à Martaizé (Vienne), il est permis de croire que c’est sous l’influence de ce même seigneur que Jehan Terriot et sa femme émigrèrent en Acadie vers 1635. Leurs enfants, nés en Acadie, s’allièrent aux plus anciennes familles déjà établies à Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.) avant 1671. Pierre, le seul « non marié » de la famille à cette date, n’avait que 16 ans et déjà ses frères et sœurs s’étaient fixés sur des terres à Port-Royal. Aussi, le temps venu de s’établir, il ne trouva sans doute plus de terres convenables dans ce secteur.
Suffisamment instruit – sa signature apparaît dans les registres paroissiaux –, il semblait doué d’un esprit de décision et d’initiative qui l’incitait à entraîner d’autres jeunes gens dans la grande aventure qu’était la fondation d’un nouvel établissement. La plupart de ces jeunes lui étaient apparentés, ce qui faisait dire à Mathieu de Goutin, son neveu par alliance : « Pierre Theriot, sad[ite] femme embrasse les deux tiers de la Colonie. »
Terriot choisit les riches terres du bassin des Mines et en peu de temps la nouvelle colonie se peupla. La date de la fondation de la colonie de Terriot aux Mines nous est inconnue. Il se peut néanmoins que Pierre Melanson (frère de Charles*) se soit établi à cet endroit avant lui. Quoi qu’il en soit, le recensement de 1686 y dénombre 57 personnes.
En 1693, Pierre Terriot, âgé de 39 ans, était prospère. Cependant cette prospérité ne lui venait pas des profits qu’il aurait pu faire aux dépens de ses compatriotes. Dans une lettre du 9 septembre 1694, Mathieu de Goutin dit que Terriot « est le plus considerable des Mines dont il est comme le fondateur ayant avancé presque tous ceux qui y sont venu s’habituer, sa maison estant l’asile de tous les veuves et orphelins et gens necessiteux ». N’ayant pas d’enfants, Terriot s’intéressait à l’établissement de ses neveux. Quatre ou cinq d’entre eux habitèrent chez lui « en attendant que leur habitation fut logeable ».
La prospérité de cette colonie agricole ne cessa de s’accroître jusqu’à la dispersion des Acadiens en 1755.
AN, Col., B, 17, f.23v. ; Col., C11D, 2, f.233 ; Section Outre-Mer, G1, 466 (Recensements de l’Acadie, 1671, 1752).— APC, FM 9, B 8, 12.— Geneviève Massignon, Les parlers français d’Acadie, enquête linguistique (2 vol., Paris, 1962).
Yvette Thériault, « TERRIOT (Terriau, Terrio, Thério, Therriot, Thériot, Thériaud, Terriault, Terriote), PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/terriot_pierre_2F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |