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TERRILL, TIMOTHY LEE, avocat, commerçant, agriculteur et homme politique, né le 12 mars 1815 dans le canton d’Ascot, dans le comté de Sherbrooke, Bas-Canada, décédé le 26 août 1879 à Stanstead, Qué.
Le père de Timothy Lee, Joseph Hazard Terrill, était commissaire au tribunal-des petites causes de Sherbrooke, qui était alors un rude village de pionniers. Ambitieux et doué d’une grande force physique, Timothy Lee était à 16 ans à la fois un bûcheron champion et un étudiant sérieux. Pendant les insurrections de 1837 et de 1838, il interrompit ses études de droit pour rejoindre ses trois frères dans une troupe de cavalerie où il obtint le grade de lieutenant. Il continua ses études de droit sous la direction de son frère Hazard Bailey, d’abord à Sherbrooke puis à Stanstead, et il fut reçu au Barreau du Bas-Canada le 25 juillet 1840. Grâce à la pratique du droit et à des transactions commerciales fructueuses il fit rapidement fortune. Il commença sa carrière politique en appuyant le mouvement annexionniste de 1849. Il s’y engagea sérieusement lorsque son frère Hazard Bailey, député libéral de Stanstead, mourut victime du choléra en 1852. Malgré les efforts que déploya John Alexander Macdonald* pour libérer le siège de Stanstead à l’intention d’Alexander Tilloch Galt*, Terrill fut élu sans concurrent le 23 novembre 1852 au siège qu’avait occupé son frère.
Terrill, devenu conseiller de la reine, écrasa son adversaire conservateur John McConnell aux élections générales de juillet 1854. En mai suivant, il fut nommé secrétaire de la province dans le gouvernement d’Étienne-Paschal Taché* et de Macdonald. On peut expliquer cette nomination : quoique libéral, Terrill était plutôt modéré que radical ; il était le frère du brillant Hazard Bailey ; et, surtout, il était un représentant valable du Bas-Canada anglophone – le seul au gouvernement. Après avoir remis sa démission, selon l’usage, Terrill fut réélu. Dans son programme électoral, il avait mis l’accent sur l’honneur que sa nomination faisait rejaillir sur les Cantons de l’Est et il avait préconisé l’instauration d’un gouvernement progressiste formé d’hommes modérés. Terrill abandonna cependant ses fonctions au Conseil exécutif en 1857 quand ses affaires, qu’il avait négligées, sombrèrent dans un état « de désordre et de confusion ». Vers la même époque, sa femme Harriet et d’autres membres de sa famille tombèrent malades, et son fils, encore bébé, mourut. Il demeura cependant membre de l’Assemblée et, aux élections générales de 1857, il fut réélu dans son comté de Stanstead sur la promesse qu’il continuerait de veiller aux intérêts du chemin de fer de Stanstead, Shefford et Chambly. Il avait aidé à réunir des fonds pour cette entreprise et avait orienté en chambre la législation qui la concernait.
Terrill se retira de la politique en 1861 après avoir subi plusieurs attaques de paralysie. Il devint alors un des plus importants agriculteurs des Cantons de l’Est ; il fit partie de la Société d’agriculture de Stanstead et pratiqua l’élevage des bestiaux de race. Terrill fit également partie du conseil de l’Instruction publique à partir de 1859 jusqu’à sa réorganisation en 1869 ; il « apporta son aide » à la direction d’au moins une compagnie de chemin de fer et fut un des principaux membres du conseil d’administration de la Banque des Townships de l’Est (Eastern Townships Bank). Frappé d’une nouvelle attaque de paralysie le 25 août 1879, il mourut le lendemain matin.
Timothy Lee Terrill, dans sa personnalité et sa mentalité incarnait le véritable pionnier. Attaché à la terre, il en tira des revenus abondants ; fidèle à sa région, il contribua largement à sa croissance et à son progrès dans les domaines politique, financier et commercial. Aimable, riche, très en vue dans la société, Terrill aida à faire connaître les Cantons de l’Est et à les faire apprécier à leur juste valeur dans le vaste contexte de la province du Canada.
[J. A. Macdonald], Letters (Johnson), I.— Sherbrooke Gazette, 22 juill., 29 juill. 1854.— Stanstead Journal (Rock Island, Qué.). 22 févr. 1855, 5 juin 1856, 5 mars, 27 août, 22 oct., 19 nov., 3 déc., 17 déc., 27 déc., 31 déc. 1857, 26 sept. 1861, 28 août, 4 sept. 1879.— Political appointments, 1841–1865 (J.-O. Coté).— F.-J. Audet, Commissions d’avocats de la province de Québec, 1765 à 1849, BRH, XXXIX (1933) : 590.— Chapais, Histoire du Canada, VII.— Cornell, Alignment of political groups.— Dent, Last forty years.
Elizabeth Nish, « TERRILL, TIMOTHY LEE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/terrill_timothy_lee_10F.html.
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Auteur de l'article: | Elizabeth Nish |
Titre de l'article: | TERRILL, TIMOTHY LEE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |