TEKANOET (Tegannehout, Cannehouet, Cannehoot, Tegancouti, Tagancout, Tegancout, Tégeneout), chef tsonnontouan ; circa 1680–1701.

Tekanoet se trouva mêlé aux hostilités qui opposèrent les Iroquois aux Français et à leurs alliés indiens, pendant les deux décennies qui précédèrent la paix générale de 1701. Il était un des chefs du détachement de guerriers iroquois qui, en septembre 1680, attaquèrent un village illinois près du Rocher (Starved Rock). Pour cette expédition, il avait revêtu des habits qui lui donnaient l’air d’un jésuite et c’est pourquoi les éclaireurs illinois crurent qu’il y avait des Français parmi les assaillants. Lorsqu’Henri Tonty fut blessé par un guerrier iroquois et fait prisonnier, alors qu’il tentait de négocier la paix au nom des Illinois, Tekanoet insista fortement pour qu’il fût brûlé vif, mais un chef onontagué profrançais, Agonstot, intercéda en sa faveur et persuada les autres Iroquois de le libérer.

En juillet 1684, Le Febvre* de La Barre prit Tekanoet en otage au fort Frontenac. Comme ses troupes étaient affaiblies par la maladie et incapables de résister à une attaque, il fut bien obligé de le traiter avec ménagement. Il l’envoya, chargé de cadeaux, chez les Onontagués, en compagnie de Charles Le Moyne* de Longueuil et Tekanoet, arrivé à destination, couvrit La Barre de louanges. Toujours considéré comme otage, Tekanoet alla avec Otreouti* assister aux négociations qui avaient lieu avec La Barre, à l’anse de La Famine (Mexico Bay, près d’Oswego, N. Y.), où il obtint sa libération.

Au conseil général des Iroquois, qui se tint à Onondaga, en janvier 1690, Tekanoet fit part des conditions d’un traité conclu l’année précédente avec les Outaouais de Michillimakinac. La présence d’envoyés de Peter Schuyler, qui avaient pour mission de dissuader les Iroquois de songer aux douceurs de la paix, n’empêcha pas le conseil de ratifier le traité.

Tekanoet assista, en qualité de chef de la délégation tsonnontouane, aux négociations de paix qui eurent lieu entre les Français et les Iroquois à Montréal en juillet 1701. La Potherie [Le Roy] le désigne comme le chef suprême des Tsonnontouans. L’échange des captifs entre les Iroquois et les tribus de l’Ouest était un des fondements de la paix. Or les Indiens de l’Ouest avaient amené leurs prisonniers, mais les Iroquois étaient venus seuls. Tekanoet expliqua alors que la majorité de leurs captifs avaient vécu si longtemps parmi les Iroquois qu’ils s’étaient adaptés complètement à leur genre de vie. Les Indiens de l’Ouest tinrent cette explication pour suspecte.

À la suite de cette conférence, on perd toute trace de Tekanoet et il est probable qu’il mourut peu de temps après.

D. H. Corkran

[Claude-Charles Le Roy de Bacqueville de La Potherie], Voyage de lAmérique (4 vol., Amsterdam, 1723), IV : 216219, 238.— Colden, History of the five Nations (1727), 62s., 108s.— Pierre Margry, Relations et mémoires inédits pour servir à lhistoire de la France dans les pays doutre-mer (Paris, 1867).— NYCD (O’Callaghan et Fernow), III : 451s. ; IX : 236239, 242s., 252259.

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D. H. Corkran, « TEKANOET (Tegannehout, Cannehouet, Cannehoot, Tegancouti, Tagancout, Tegancout, Tégeneout) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tekanoet_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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