TASSIE, WILLIAM, professeur et directeur d’école, né le 10 mai 1815 à Dublin, troisième des huit enfants de James Tassie et de Mary Stewart ; en 1834, à Dublin, il épousa Sarah Morgan, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 21 novembre 1886 à Peterborough, Ontario.

William Tassie immigra dans le canton de Nelson, Haut-Canada, en 1834, avec sa femme, ses parents, ses frères et sœurs. Il enseigna pendant quelque temps dans le canton de Nelson, avant d’accepter un poste à la première école publique d’Oakville. En 1839, Tassie s’engagea à la Gore District Grammar School, à Hamilton, comme directeur adjoint sous John Rae*. En 1853, il déménagea à Galt (maintenant partie de Cambridge) où, comme directeur de la Galt Grammar School, nouvellement fondée, il acquit, pour lui et pour l’école, une réputation à la grandeur du pays.

Sous Tassie, les inscriptions à l’école, de 12 en 1853, oscillèrent entre 250 à 300 au sommet de la renommée de celle-ci dans les années 1860. Parmi les garçons qui fréquentaient l’école, quatre sur cinq provenaient de foyers à l’extérieur de Galt : ils venaient de tout le Canada, des États-Unis et même des Antilles. Le rôle de Tassie ressembla à celui de John Strachan* pendant sa carrière de professeur à Cornwall et à York (Toronto), plus tôt pendant ce siècle-là ; les élèves de ces écoles constituèrent plus tard un fort pourcentage de l’élite au Haut-Canada. Les familles du Haut-Canada, telles les Tupper, Blake, Mowat, Osler, Cody, Keefer, Cronyn, Beck, Carling, Boulton, Cayley et Galt, envoyèrent leurs fils à l’école de Tassie.

Tassie était un éducateur de « l’ancienne école », qui s’opposait à l’enseignement mixte, et il favorisait un programme d’études concentré sur les humanités ; il était strict en matière de discipline et préférait que les garçons soient pensionnaires pour qu’ils demeurent sous surveillance constante (à certaines époques, 40 garçons habitèrent dans sa propre maison). Selon un ancien élève, le directeur de l’école avait « le port et la dignité d’un feld-maréchal et la démarche d’un empereur ». Toutefois, c’était un professeur dévoué, aux principes élevés, qui s’astreignait à de gros efforts et exigeait la même chose des autres. La réserve de Tassie était compensée par sa sincérité et le caractère chaleureux de sa femme. Après que la mort de son mari l’aura laissée dans une situation financière difficile, celle-ci recevra des anciens de l’école une rente annuelle de $340 jusqu’à sa mort.

Dès les années 1870, la réforme de l’éducation au Haut-Canada avait mis l’accent sur une formation pratique plutôt que classique. En 1871, la Galt Grammar School fut la première école de la province à devenir un « institut collégial », c’est-à-dire une institution où l’on donnait une formation préparant à l’université. Mais l’introduction des examens de la province, particulièrement les examens intermédiaires en juin 1876, et le régime de subventions versées selon les résultats à ces examens, précipitèrent le déclin de l’école. Les élèves, particulièrement ceux qui devaient passer l’examen intermédiaire pour devenir professeurs, commencèrent à s’orienter ailleurs et, en 1881, les inscriptions étaient tombées à 50 garçons. Tassie maintint cependant que l’éducation servait en grande partie à former le caractère et il continua de croire fermement à l’éducation pour l’éducation, en dépit de la préférence croissante pour une formation plus scientifique et pratique. Mais, lorsque plusieurs de ses élèves échouèrent aux examens de la province, son système entier fut l’objet de critiques et on le pressa avec insistance de changer ses méthodes ou de partir. Peu disposé à abandonner ses principes, il choisit cette deuxième solution et donna sa démission au printemps de 1881 dans un remous de controverse. Le directeur du Pickering College, John E. Bryant, lui succéda.

Cet automne-là, Tassie ouvrit un pensionnat privé à Yorkville (maintenant partie de Toronto) où il mit de nouveau l’accent sur les études classiques. En 1884, refusant toujours d’adapter ses idées à la situation changeante, il retourna au système public en acceptant le poste de directeur du Peterborough Collegiate Institute, où l’on avait besoin de ses talents, selon Henry John Cody*, pour « améliorer la discipline ». Les inscriptions augmentèrent effectivement et, un an plus tard, les élèves et les professeurs travaillaient en harmonie.

Pendant sa carrière de professeur, Tassie avait perfectionné ses connaissances en éducation. Il avait obtenu un baccalauréat ès arts de l’University of Toronto en 1856 et une maîtrise ès arts, deux ans plus tard. En 1871, le Queen’s College de Kingston lui décerna un doctorat en droit honoris causa. Tassie avait aussi rempli les fonctions de président de l’Ontario Grammar School Teachers’ Association, en 1869, en 1870 aussi bien qu’en 1871, année où l’association devint l’Ontario Grammar School Masters’ Association.

Le 21 novembre 1886, Tassie succomba à une attaque. Les hommages affluèrent de toutes parts, mais l’aperçu le plus pertinent des dernières années de sa vie fut peut-être donné par l’Educational Weekly de Toronto : « Le docteur Tassie [...] appartenait à une école d’éducateurs dont les opinions et les méthodes ont dû céder le pas à des idéaux plus nouveaux concernant l’éducation. » Dans le dernier quart du xixe siècle, les méthodes éducatives de Tassie passèrent nettement de mode.

J. Donald Wilson

Galt Reporter (Galt, Ontario), 20 juin 1871, 21 mai 1875, 9 déc. 1879, 6, 13, 20 mai, 3, 24 juin, 16 sept. 1881, 3 févr., 3 mars 1882, 11 déc. 1885, 26 nov., 24 déc. 1886, 7, 21 janv. 1887.— The Canadian almanac and repository of useful knowledge [...] (Toronto), 1869–1871.— Canadian biog. dict., I : 478–481.— Encyclopedia Canadiana.— H. J. Cody, « Dr. William Tassie (1815–1886) », Canadian portraits : C.B.C. broadcasts, R. G. Riddell, édit. (Toronto, 1940), 107–116.— Picturesque and industrial Galt (Galt, 1902), 39.— Thomas Carscadden, « History of the Galt Collegiate Institute, 1881–1914 », Waterloo Hist. Soc., Annual report (s.l.), 13 (1925) : 134–138.— H. J. Cody, « Dr. William Tassie », School [...] Secondary Edition (Toronto), 26 (1937–1938) : 565–572, 652.— « The late Dr. Tassie », Educational Weekly (Toronto), 4 (juill.–déc. 1886) : 728s.

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J. Donald Wilson, « TASSIE, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tassie_william_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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