TASCHEREAU, THOMAS-PIERRE-JOSEPH, officier dans l’armée et dans la milice, homme d’affaires, seigneur, homme politique, juge et fonctionnaire, né le 19 avril 1775 à Québec, fils de Gabriel-Elzéar Taschereau* et de Marie-Louise-Élizabeth Bazin ; le 29 janvier 1805, il épousa à Boucherville, Bas-Canada, Françoise Boucher de La Bruère de Montarville ; décédé le 8 octobre 1826 à Québec et inhumé quatre jours plus tard dans l’église de Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce (Sainte-Marie, Québec).
Thomas-Pierre-Joseph Taschereau entra comme pensionnaire au petit séminaire de Québec en 1784. Après un séjour de huit ans, dont trois dans la classe préparatoire de septième, il abandonna ses études à la fin de la versification, en 1792. Par la suite, son père le fit admettre dans le Royal Canadian Volunteer Regiment. Taschereau réussit mieux dans la carrière militaire. En 1797, il était lieutenant en garnison à Niagara (Niagara-on-the-Lake, Ontario). Son régiment fut licencié en 1802.
Taschereau vint rejoindre sa famille à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce où il se fit bâtir une maison près de l’église. Il s’associa avec son frère Jean-Thomas le 1er décembre 1804 pour faire le commerce de détail et pour construire une distillerie sur le domaine seigneurial. Cette société fut dissoute le 6 août 1808. Le décès du père de Taschereau, le 18 septembre 1809, ouvrit la porte à de longues procédures de partage et de convention entre la veuve et les sept descendants vivants, dont trois étaient encore mineurs, des deux mariages. L’aîné, Gabriel-Elzéar, qui avait été ordonné prêtre en 1796, renonça à sa part et au droit d’aînesse, moyennant une rente viagère. Thomas-Pierre-Joseph devint alors seigneur en titre de Sainte-Marie et bénéficiaire du manoir. Les meubles et immeubles, moins les droits de la veuve et des mineurs, furent partagés par tirage au sort, à l’amiable, après avoir été dûment évalués et divisés par arpentage. Taschereau s’occupa désormais de sa part d’héritage. Il céda sa maison près de l’église à son frère Gabriel-Elzéar en 1813 et emménagea dans une demeure qu’il venait de construire en face du manoir, sur le bord de la rivière Chaudière.
La guerre de 1812 éclata sur les entrefaites et rappela Taschereau sous les drapeaux. D’abord lieutenant-colonel du bataillon de milice de Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce, il occupa le même grade dans le 4e bataillon de la milice d’élite incorporée à partir du 25 mai 1812, puis dans le 1er bataillon de la milice d’élite incorporée à compter du 24 octobre. Avec ce dernier bataillon, il fit toute la campagne de 1812–1813. Il paya de ses deniers, semble-t-il, la solde de plusieurs hommes non vraiment mobilisés, mais engagés par pur patriotisme. Cependant, le bataillon ne figura dans aucune bataille rangée, mais prit part à une escarmouche.
Le 28 janvier 1818, Taschereau devint conseiller législatif. Trois ans plus tard, il fut nommé juge à la Cour des commissaires de Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce, créée la même année. En 1823, il succéda à Jean-Baptiste-Philippe-Charles d’Estimauville au poste de grand voyer du district de Québec. Ses fonctions l’obligeant à s’éloigner souvent de Sainte-Marie, il acquit une maison rue Saint-François à Québec. Il mourut à ce dernier endroit le dimanche 8 octobre 1826. On dépêcha aussitôt un messager à cheval, qui put arriver à Sainte-Marie avant la fin de la grand-messe pour annoncer la nouvelle à la population.
Par testament, Thomas-Pierre-Joseph Taschereau avait légué à sa femme l’usufruit de tous ses biens meubles et immeubles. Son fils Pierre-Elzéar hérita des seigneuries à la condition de payer annuellement à ses frères et sœurs la moitié du revenu des immeubles. La veuve revint s’établir à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce, où elle mourut le 30 septembre 1834. Cinq de ses dix enfants, dont Joseph-André*, lui survécurent.
ANQ-Q, CE1-1, 19 avril 1775 ; CN1-230, 24, 29 nov. 1810, 1er, 22 mars 1811 ; ZQ6-45, 12 oct. 1826.— La Gazette de Québec, 29 avril 1812, 14 janv. 1813, 30 nov. 1815, 13 janv. 1819, 9 juill. 1821, 22 mai 1823.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— Officers of British forces in Canada (Irving).— P.-G. Roy, Fils de Québec, 2 : 177–179.— Turcotte, le Conseil législatif, 85–87.— Provost, Sainte-Marie ; hist. civile ; Sainte-Marie ; hist. religieuse.— P.-G. Roy, la Famille Taschereau (Lévis, Québec, 1901).
Honorius Provost, « TASCHEREAU, THOMAS-PIERRE-JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/taschereau_thomas_pierre_joseph_6F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
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