SHORT, EDWARD, avocat, juge, né à Bristol, Angleterre, le 10 juin 1806, fils de John Quirk Short, inspecteur des hôpitaux de l’armée, et petit-fils du révérend Robert Quirk Short, ministre de l’Église d’Angleterre à Trois-Rivières, décédé à Sherbrooke le 5 juin 1871.
Immigré jeune au Canada, Edward Short étudia le droit chez l’avocat David Augustus Bostwick à Trois-Rivières puis chez Dominique Mondelet* et A. Lebourdais, à Montréal. Il fut reçu au barreau le 12 octobre 1826. Il exerça successivement à Montréal, à Trois-Rivières, à Québec (comme associé de l’honorable Thomas Cushing Aylwin) et, après 1830, à Sherbrooke ; à ce dernier endroit, il s’associa d’abord à Ebenezer Peck, puis à son frère John Short, devenu plus tard protonotaire du district judiciaire. Il présida aussi la Cour des sessions de la paix du district de Saint-François.
Lors de l’élection partielle de 1850, dans le comté de Sherbrooke (la ville n’en faisait pas partie) Edward Short travailla contre John Sewell Sanborn. Il s’opposait à l’annexion aux États-Unis, prônée par Sanborn, et au mouvement annexionniste qu’il considérait comme « séditieux ». Par ses liens avec le milieu anglican, Short était le candidat idéal pour conserver la ville de Sherbrooke aux libéraux. Il n’est donc pas surprenant de voir le gouvernement de Francis Hincks* et d’Augustin-Norbert Morin* supporter sa candidature lors de l’élection générale de 1851. Short représenta la ville de Sherbrooke en 1851 et 1852. Le 12 novembre 1852, il reçut son mandat de juge de la Cour supérieure (district de Saint-François) ; il devait occuper ce poste jusqu’à son décès. Il siégea aussi comme juge de la Cour seigneuriale, créée en 1854. Ce tribunal composé de juges de la Cour du banc de la reine et de la Cour supérieure devait déterminer les droits réels des seigneurs et ceux que les censitaires devaient racheter par suite de l’abolition du système seigneurial. Sociable de nature et d’un caractère affable, Short a laissé le souvenir d’un juge équitable et compréhensif.
Edward Short décéda à Sherbrooke le 5 juin 1871. Par une résolution du 8 juin 1871, le barreau du district judiciaire de Saint-François convint d’assister en corps à ses funérailles et de porter le deuil durant deux mois. Une rue Short perpétue aussi son nom à Sherbrooke.
Le 7 mai 1839, il avait épousé à Sherbrooke, Ann Brown ; il eut sept enfants dont Robert, qui pratiqua aussi le droit à Sherbrooke, et le major Charles John qui périt victime de son dévouement dans l’incendie qui dévasta le quartier Saint-Sauveur, à Québec, en 1889.
Archives judiciaires de Saint-François (Sherbrooke, Qué.), Registre d’état civil, St Peter’s Church, 10 juin 1806, 7 mai 1839, 5 juin 1871, 7 mars 1881, 16 mai 1889.— Archives privées, Mme F. P. Cluderay (North Hatley, Qué.), papiers de la famille Short.— Le Pionnier de Sherbrooke, 9 juin 1871.— P.-G. Roy, Les juges de la province de Québec, 501.— L. S. Channell, History of Compton County and sketches of the Eastern Townships, district of St Francis, and Sherbrooke County (Cookshire, Qué., 1896), 40.— Jean Mercier, Autour de Mena’ Sen (Sherbrooke, 1964), 163.
Maurice O’Bready, « SHORT, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/short_edward_10F.html.
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Auteur de l'article: | Maurice O’Bready |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
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