SELEE (Seeley), PEET (Peer, Peter), forgeron, homme d’affaires et milicien, né le 4 juin 1766 dans les colonies américaines, probablement au Connecticut ; il épousa Rebecca Peet, et ils eurent au moins neuf enfants, puis le 22 janvier 1833 une veuve, Hannah Whooley (Woolley), mais le couple n’eut pas d’enfants ; décédé le 25 novembre 1844 dans le canton d’Elizabethtown, Haut-Canada.
Forgeron de son état, Peet Selee émigra, parait-il, du Connecticut « avec un groupe qui se rendait dans la baie de Quinte ». Cependant, la seule certitude que l’on a quant à ses déplacements est qu’il s’installa dans le canton de Yonge en 1789, peut-être parce que plusieurs Selee du Connecticut vivaient déjà dans le district de Johnstown. Il cultivait la terre et exerçait son métier de forgeron. L’un des premiers à faire ce travail dans la région, il utilisait le bois des forêts environnantes pour en faire du charbon et fabriquait probablement les outils de fer élémentaires dont les colons avaient besoin. Il devint apparemment prospère et, selon un ouvrage publié en 1879, noua au moins deux associations : l’une avec Caleb Seaman, forgeron lui aussi, l’autre avec Daniel Jones, l’un des premiers propriétaires de moulin de Brockville. Vers 1805, Selee construisit avec d’autres une scierie sur un ruisseau des environs, dans le canton d’Elizabethtown. Il s’installa ensuite à cet endroit, reprit son métier de forgeron et embaucha des apprentis.
Durant la guerre de 1812, Selee servit dans plusieurs détachements de la milice locale. Toutefois, en 1821, on mit en doute sa loyauté pendant les hostilités (il avait prêté le serment d’allégeance en 1801) en prétendant qu’il avait mené clandestinement une opération de traverse sur le Saint-Laurent et spéculé sur des terres américaines. L’un des magistrats se porta à sa défense, en affirmant que pendant son service de guerre Selee n’avait été « nullement soupçonné d’aider ou d’assister l’ennemi ». Mais l’affaire n’en resta pas là et, quatre ans plus tard, on le poursuivit en justice, sans succès finalement, pour avoir prononcé des « paroles séditieuses ».
Après la guerre, Peet Selee avait élargi ses intérêts. Propriétaire d’une taverne, d’une auberge et d’un magasin en 1818, il spéculait un peu sur les terres en friche des cantons voisins. Même s’il travailla dans sa forge et sa scierie jusqu’à sa mort, il réduisit peu à peu la superficie de ses propriétés foncières locales à compter de 1819 et en vendit en 1825 une bonne partie à son fils Truman. En 1832, la taverne et le magasin étaient fermés, mais il exploitait toujours sa scierie ; plus tard on appela Selee’s Corners le hameau qui l’entourait. À sa mort, sa femme, Hannah, hérita de la plus grande partie de sa succession, et notamment de ses précieux outils de forgeron.
AO, MS 519, Thomas Smyth à Joel Stone, 14 sept. 1821 ; RG 1, C-IV, Elizabethtown and Yonge townships ; RG 21, United Counties of Leeds and Grenville, Elizabethtown Township, census and assessment records, 1797–1845 ; RG 22, sér. 12, 1–8, particulièrement 4 : 62–63 ; sér. 17, box 3, road report no 19 ; sér. 18, boxes 1, 6–7 ; box 10 : 4.— APC, RG 1, L3 ; RG 9, I, B7, 6.— Leeds Land Registry Office (Brockville, Ontario), Abstract index to deeds, Elizabethtown Township, concession 4, lot 32 ; North Crosby Township, concession 2, lot 23 ; Deeds, Elizabethtown Township, concession 4, lot 35, no T212 (testament de Peet Selee, enregistré le 26 mai 1845) ; testament de Justus Seelye, enregistré le 9 juill. 1831 (transcription).— MTRL, D. W. Smith papers, A9 : 239–242.— « A record of marriages solemnized by William Smart, minister of the Presbyterian congregation, Brockville, Elizabethtown, Upper Canada », H. S. Seaman, édit., OH, 5 (1904) : 217.— « District of Luneburg : Court of Common Pleas », AO Report, 1917.— « Journals of Legislative Assembly of U.C. », AO Report, 1913.— Brockville Recorder, 5 déc. 1844.— T. W. H. Leavitt, History of Leeds and Grenville, Ontario, from 1749 to 1879 [...] (Brockville, 1879 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972).— « Memoirs », New England Hist. and Geneal. Reg. (Boston), 108 (1954) : 311.
David Roberts, « SELEE (Seeley), PEET (Peer, Peter) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/selee_peet_7F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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