SEELY (Seeley, Seelye), CALEB, capitaine de navire, corsaire, propriétaire de navires et marchand, né le 31 août 1787 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, fils d’Ebenezer et de Hipzabeth Seely, décédé le 14 février 1869 à Liverpool, Nouvelle-Écosse.
Tous deux loyalistes, le père de Caleb Seely et probablement sa mère quittèrent le Connecticut et arrivèrent à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, en 1783. La famille de Caleb comptait au moins quatre enfants. En 1813, pendant la guerre avec les États-Unis, il devint capitaine du schooner Star, navire corsaire de Saint-Jean, et à la fin de l’été il avait déjà ramené deux sloops et une pinque à la cour des prises.
Avec l’argent gagné sur le Star, Seely se joignit à deux hommes d’affaires de Halifax, Enos Collins* et Joseph Allison, et à Joseph Freeman de Liverpool, Nouvelle-Écosse, comme actionnaire du célèbre Liverpool Packet, corsaire de 67 tonneaux armé de cinq canons. Ce bateau rapide, conçu et utilisé à l’origine comme bateau ravitailleur d’un négrier africain, avait déjà acquis une réputation de flibustier redoutable durant le temps où Joseph Barss* de Liverpool le commandait. Seely lui succéda et sa lettre de marque fut émise le 19 novembre 1813.
Lorsque Seely revint de sa première croisière sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre à la Noël de l’année 1813, il avait déjà envoyé trois sloops à la cour des prises. De janvier à octobre 1814, il fit de nombreuses prises au cours de ses incursions. Les journaux américains parlèrent en termes très élogieux de la façon dont il traitait les navires qu’il accostait, et ceux qui ne valaient pas la peine d’être capturés étaient laissés intacts. Il est probable que plusieurs de ses prises s’échouèrent dans des tempêtes ou furent recapturées et ne parvinrent jamais à la cour des prises. En octobre, 14 autres prises avaient été légalement condamnées par la Cour de vice-amirauté, et les actionnaires du Liverpool Packet avaient en main un capital considérable. Seely passa alors le commandement du flibustier à Lewis Knaut.
Le 21 janvier 1815, il épousa Phœbe Collins, sœur de son associé et fille d’un riche marchand et propriétaire de navires de Liverpool, Hallet Collins. Seely s’établit à Liverpool et se lança dans l’exportation du bois, du poisson et des peaux de phoque à Terre-Neuve, en Nouvelle-Angleterre et en Grande-Bretagne, tout en important des produits manufacturés et des denrées alimentaires. Le commerce se faisait sur des vaisseaux appartenant à Seely et à ses associés, et ils faisaient souvent partie du voyage pour aller traiter des affaires. Il se peut qu’au début Seely ait maintenu son association avec Enos Collins. En 1827 et jusqu’en 1833 il était associé avec Patrick Gough. Par la suite, il dirigea ses affaires tout seul.
Durant les années qui suivirent la guerre de 1812, la vie de Seely suivit un cours paisible. Il fut un laïc actif au sein de l’Église d’Angleterre et, en 1822, il acheta l’ancienne maison de Simeon Perkins*. De 1838 jusqu’à sa mort, il fut juge de la Cour inférieure des plaids communs. Aux élections à l’Assemblée de 1830, il fit campagne contre James Ratchford DeWolf dans le comté de Queens, probablement parce que DeWolf avait insulté son associé Patrick Gough lors de la controverse de 1829 qu’avait soulevée le député John Alexander Barry* en défiant l’Assemblée. Seely essuya un échec retentissant.
Vers la fin de sa vie, Seely fut entraîné dans deux polémiques qui nous éclairent un peu sur sa personnalité. Une lettre qu’il écrivit en 1857 au Liverpool Transcript pour dénoncer des irrégularités financières commises dans le comté de Queens révèle sa grande intégrité et son courage à donner des noms pour rectifier une situation. Plus tard dans la même année, lors d’un violent échange de lettres, rendues publiques, avec un débiteur qui l’avait attaqué et qu’il avait fait mettre en prison, il se défendit avec une impétuosité quelque peu immodérée.
Phœbe Seely, qui avait donné naissance à trois fils et deux filles, mourut le 3 juin 1847. Six mois plus tard, Seely épousait Désire Grieve, née Parker, veuve d’un médecin de la place. Après son décès en 1855, il épousa bientôt Jane Sancton qui mourut en 1865.
PANS, Mfm coll., Places, Liverpool, Business records, letterbook of the firm of Seely and Gough, 1827–1833 ; MG 1, 818, 825, 854 ; Vertical mss file, Privateering, Liverpool, J. E. Mullins, Liverpool privateering notes (1812–1825), pp.22–34.— C. H. J. Snider, Under the red jack ; privateers of the Maritime provinces of Canada in the War of 1812 (Londres, 1928), 48–52, 240.
Catherine Pross, « SEELY (Seeley, Seelye), CALEB », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/seely_caleb_9F.html.
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Auteur de l'article: | Catherine Pross |
Titre de l'article: | SEELY (Seeley, Seelye), CALEB |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |