Titre original :  Photograph Alfred Sandham, artist, Montreal, QC, 1866 William Notman (1826-1891) 1866, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-19802.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

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SANDHAM, ALFRED, télégraphiste, réformateur social, auteur, rédacteur en chef, propriétaire de périodiques et collectionneur, né le 19 novembre 1838 à Griffintown (Montréal), fils de John Sandham et d’Elizabeth Tate ; le 1er août 1857, il épousa dans l’église méthodiste Mountain Street, à Montréal, Christina Houston, et ils eurent au moins cinq enfants ; décédé le 25 décembre 1910 à Toronto.

Fils d’un modeste entrepreneur de peinture originaire du Yorkshire, en Angleterre, venu s’établir avec sa femme au Bas-Canada vers 1834, Alfred Sandham grandit à Griffintown, où vivent beaucoup d’immigrants irlandais. Il fréquente l’école primaire, mais abandonne rapidement les études pour se trouver du travail. Encore adolescent, il se rend à New York, où il travaille pendant deux ans. Vers 1856, de retour à Montréal, il occupe un poste de télégraphiste au service de la Compagnie du télégraphe de Montréal, qui est bientôt absorbée par le Grand Tronc. On l’envoie alors à la gare de Richmond dans les Cantons-de-l’Est. Il habite un temps à Covey Hill, dans le canton de Hemmingford, où naît son premier fils, John,

L’année 1863 marque un tournant dans la vie de Sandham. Il revient à Montréal et travaille. avec son père et son frère Frederick. Il vit une période de profonde réflexion religieuse et, peut-être influencé par sa mère, entre dans la communauté méthodiste wesleyenne ; le 8 février 1863, il reçoit le baptême, en même temps que son frère Henry, dans l’église Mountain Street. Un an plus tard, il devient secrétaire de la Young Men’s Christian Association  (YMCA) de Montréal. Fondé à Londres en 1844 par George Williams, le YMCA vise à encourager la formation sociale et morale des jeunes gens dans les milieux urbains. L’association connaît du succès dans quelques villes industrielles d’Angleterre avant de se répandre sur le continent nord-américain. C’est à Montréal, en 1851, qu’est mis sur pied le premier YMCA d’Amérique. Ce n’est alors qu’un modeste organisme philanthropique vivant dans l’ombre de l’Institut des artisans. Pendant 11 ans, Sandham assiste le président T. James Claxton, pour donner à l’association une structure permanente et de bonnes assises financières. Dès 1867, un congrès des YMCA d’Amérique du Nord se tient à Montréal et réunit 600 délégués ; le succès est en grande partie dû aux talents d’organisateur de Sandham. Au cours des années suivantes, le YMCA de Montréal connaît un nouveau souffle et prend une importance considérable, les activités sont nombreuses et diversifiées, et plusieurs personnalités de la ville en font partie. Lorsqu’il quitte le poste de secrétaire, en 1875, Sandham laisse une association en pleine croissance et qui a le vent dans les voiles.

Parallèlement à ses occupations professionnelles, Sandham développe un goût pour l’histoire et la recherche, qui deviendra une véritable passion. Au milieu des années 1860, il se joint au groupe de collectionneurs qui forment la Société numismatique de Montréal. Il consacre beaucoup de temps et de ressources à constituer une intéressante collection personnelle de médailles et de monnaies. Il rassemble également des spicilèges de lettres, gravures, dessins, portraits et autographes relatifs à l’histoire du Canada en général et de Montréal en particulier. C’est à cette époque qu’il commence à publier les résultats de ses travaux de recherche. Il édite plusieurs brochures et monographies, dont la plus importante, Ville-Marie, or Sketches of Montreal, past and present, publiée en 1870, demeure encore aujourd’hui une source iconographique recherchée sur l’histoire de Montréal.

Sandham est au nombre des pétitionnaires qui demandent à l’Assemblée législative de la province de Québec, en novembre 1869, la constitution légale de la Société de numismatique et d’archéologie de Montréal ; la loi est sanctionnée le 1er février 1870. Premier rédacteur en chef du Canadian Antiquarian and Numismatic Journal (Montréal), entre 1872 et 1875, il accorde une grande attention à la qualité de cette publication, qui, malgré quelques interruptions, paraîtra jusqu’en 1933. Ses activités culturelles mettent Sandham en contact avec d’autres associations. Il collabore à l’American Journal of Numismatics (New York) et devient membre de plusieurs sociétés savantes canadiennes et américaines.

En 1876, le YMCA de Toronto invite Sandham à venir poursuivre dans cette ville le travail entrepris au secrétariat du YMCA de Montréal, mais sans succès. On lui réitère l’invitation en 1880. Cette fois, il l’accepte et il quitte définitivement Montréal pour aller vivre à Toronto avec sa famille. Outre son travail de secrétaire, Sandham s’occupe de journalisme et d’édition religieuse. Il publie l’hebdomadaire Faithful Witness et en assure la rentabilité. Il fait ensuite l’acquisition de plusieurs périodiques et revues publiés et distribués par la Toronto Willard Tract Depository, société d’édition évangélique fondée en 1877 par William Holmes Howland*. Le succès financier de ses entreprises lui assure une aisance qui, après quelques années, lui permet de se consacrer entièrement à ses travaux de recherche. On le voit travailler à la Toronto Public Library pour classifier les collections de manuscrits et de correspondances, et cataloguer la riche collection d’ouvrages canadiens que possède cet établissement. Il continue également à enrichir ses collections de monnaies et de médailles ; il collectionne aussi des timbres, des coquillages et des minéraux.

Les activités culturelles, religieuses, philanthropiques et sociales de Sandham font de lui une personnalité très en vue de Toronto. Le 30 décembre 1884, le YMCA lui rend hommage au cours d’un grand banquet pendant lequel le président Samuel Hume Blake* souligne son importante contribution à la vitalité de l’association et, en 1907, à l’occasion de ses noces d’or, Sandham reçoit à nouveau de nombreux témoignages d’estime de la part de ses concitoyens. Trois ans plus tard, le jour de Noël, il meurt à l’âge de 72 ans, dans sa résidence de la rue Baldwin à Toronto ; il est inhumé le 28 décembre 1910. Sa mort survient six mois après celle de son frère Henry, à Londres. Il était resté attaché à ce frère, que la carrière d’artiste avait conduit dans divers lieux du monde, et il avait colligé plusieurs articles de presse et témoignages à son sujet.

Alfred Sandham apparaît comme une intéressante figure du xixe siècle. Issu d’un milieu modeste, peu instruit, il parvient néanmoins à acquérir une vaste culture et à gravir tous les échelons de la fortune matérielle et sociale. Sa vie est marquée par ses convictions religieuses et par son engagement dans un travail où la ferveur, voire la passion, sont toujours présentes.

Gilles Gallichan

Les archives d’Alfred Sandham sont principalement constituées de ses collections de coupures de journaux, d’illustrations, de lettres, d’autographes et d’imprimés divers. On peut consulter ces collections et spicilèges à la MTRL (une liste figure dans Guide to the manuscript collection in the Toronto Public Libraries (Toronto, 1954), 77s.), aux McGill Univ. Libraries (Montréal), Dept. of Rare Books and Special Coll. (on consultera aussi : Guide des sources d’archives à l’université McGill [...], Marcel Caya et al., compil. (3 vol., Montréal, 1985), 3 : 266) et à la bibliothèque des AN (Ottawa).

Les ouvrages de Sandham qui ont été publiés sous forme de brochures, de tirés à part ou de monographies ont tous été reproduits sur microfiches par l’ICMH ; on en trouve la liste dans son Répertoire.

Une coupure de journal non identifiée et non datée, trouvée dans les papiers Sandham – ceux qui se trouvent aux McGill Univ. Libraries – nous informe que monsieur C. N. Williamson est venu présenter au publié montréalais l’imposante collection de Sandham relative à l’iconographie historique de Montréal. Cette collection comptait 20 volumes de gravures de plans, des cartes, dessins, armoiries, photographies, autographes, portraits et illustrations reconstituées. L’exposition, qui eut lieu à l’hôtel Windsor, vers 1900, devait précéder la vente de la collection, pour laquelle Sandham demandait 1 500 $. Celui-ci vendit avant sa mort plusieurs de ses collections archivistiques et numismatiques, des livres et des tableaux à des organismes ou à des grands collectionneurs.  [g. g.]

ANQ-M, CE1-105, 1er août 1857, 8 févr. 1863.— Daily Mail and Empire, 27 déc. 1910.— Evening Telegram (Toronto), 27 déc. 1910.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— H. C. Cross, One hundred years of service with youth : the story of the Montreal YMCA (Montréal, 1951).— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), I : 456–458.

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Gilles Gallichan, « SANDHAM, ALFRED », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/sandham_alfred_13F.html.

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Auteur de l'article:    Gilles Gallichan
Titre de l'article:    SANDHAM, ALFRED
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    28 novembre 2024