ROBINSON, JOSEPH HIRAM, pasteur méthodiste, éditeur et rédacteur en chef, né le 20 décembre 1807 à Mossley (Greater Manchester, Angleterre), fils de John Robinson et d’une prénommée Sarah ; en 1833, il épousa Jane Scholey ; décédé le 13 avril 1896 à Ottawa.

Soumis à la forte influence religieuse de sa mère, Joseph Hiram Robinson adhéra à l’Église méthodiste New Connexion en 1822. Autorisé à prêcher en 1826, il fut admis à l’essai comme ministre quatre ans plus tard. À la suite de brèves affectations en divers endroits, il fut ordonné en 1835. Après avoir travaillé durant 16 ans dans d’importantes circonscriptions ecclésiastiques comme Liverpool, Chester et Sheffield, Robinson remplaça, en 1851, Henry O. Crofts au poste de surintendant de l’Église méthodiste wesleyenne canadienne New Connexion, fondée dix ans auparavant.

Robinson fut responsable des missions pendant 15 ans ; on l’élut président de la Conférence en 1852, 1856, 1861, 1865 et 1869. En sa qualité de surintendant, il ne remplissait pas les fonctions de pasteur mais visitait les circonscriptions ecclésiastiques, consultait et conseillait les pasteurs, assurait la liaison entre l’Église mère et le groupe formé au Canada et encourageait la levée de fonds. Au cours de cette période, il participa aussi au mouvement de tempérance et fut l’un des principaux organisateurs du British American Order of Good Templars, qu’il présida plusieurs années.

Robinson ressentit le besoin de publier une revue pour promouvoir le travail de sa confession et fonda en 1854 l’Evangelical Witness, à London, dans le Haut-Canada, son principal lieu de résidence à partir de 1856. Dès 1854, il fut rédacteur en chef de cette publication d’abord mensuelle, puis bimensuelle, même si sa nomination officielle à ce poste n’eut lieu qu’en 1858. Il investit personnellement plusieurs milliers de dollars dans cette revue, mais la publication continua d’accuser un déficit, malgré l’aide de la Conférence anglaise. En 1866, il démissionna de son poste de surintendant des missions et de celui de rédacteur en chef du Witness pour devenir administrateur de la bibliothèque et trésorier. Rappelé par la Conférence anglaise en 1870, Robinson fut nommé rédacteur en chef du Methodist New Connexion Magazine and Evangelical Repository de Manchester et directeur de la Connexional Publishing House à Londres. En 1872, tandis qu’il occupait ces fonctions, on l’élut président de la Conférence anglaise.

Depuis qu’elle existait au Canada, l’Église New Connexion avait fait peu de progrès par rapport aux groupes dominants du méthodisme canadien, soit les wesleyens et les épiscopaux ; elle resta faible et dispersée, et ses missions souffrirent du manque de personnel et de ressources financières. En 1873, la Conférence de l’Église méthodiste New Connexion au Canada approuva un projet d’association avec l’Église méthodiste wesleyenne du Canada. La Conférence anglaise New Connexion, qui s’opposait à toute association, renvoya alors Robinson à Toronto pour aider le pasteur Henry Medicraft, qui lui avait succédé, à mener les pourparlers. On lui demanda aussi de veiller à ce que l’importante minorité des fidèles opposés, croyait-on, à l’association en question bénéficient des services d’un pasteur. Cependant, au vote final tenu à la conférence de la New Connexion en 1874, seulement 18 personnes sur les quelque 125 laïques et pasteurs présents s’opposèrent à l’association. Robinson déclara alors aux représentants qu’il serait inadmissible et inutile d’essayer de continuer à subsister chacun de son côté aux dépens des fonds anglais destinés aux missions. Quand les responsables de la Conférence anglaise apprirent que l’association avait reçu l’appui général, ils ne s’y opposèrent plus, et l’on adopta cette mesure en 1874.

Une fois sa mission terminée, Robinson décida de passer sa retraite au Canada, où plusieurs membres de sa famille s’étaient établis. En 1875, la Conférence de London le fit pasteur de l’Église méthodiste du Canada. Même s’il était officiellement à la retraite, il vint en aide pendant 15 ans aux pasteurs de l’église méthodiste Dundas Street Centre à London. En 1890, Robinson et sa femme s’installèrent à Ottawa avec leur fille et leur gendre. Mme Robinson décéda au cours de la même année, puis ce fut le tour de son mari en 1896. En plus de leur fille à Ottawa, ils laissaient dans le deuil deux autres filles et un fils.

Joseph Hiram Robinson fut peut-être le plus compétent des surintendants des missions de l’Église méthodiste wesleyenne New Connexion. Selon le commentaire de l’historien méthodiste William Williams, « aucun homme n’est parvenu plus que lui à faire un succès de [l’Église New] Connexion canadienne ». Il démontra une grande habileté pour résoudre les problèmes financiers du groupe. Williams ajoutait : « Son esprit vif, l’étendue de son savoir et son habileté à se servir de chaque événement pour la promotion de son but lui ont donné une grande influence au sein de la Conférence et dans toute [l’Église New] Connexion. »

Albert Burnside

School of Oriental and African Studies Library, Univ. of London, Methodist Missionary Soc. Arch., Methodist New Connexion Church, Foreign and Colonial Missions Committee, letters from missionaries in Canada (mfm à l’UCC-C).— UCC-C, Albert Burnside, « The Canadian Wesleyan Methodist New Connexion Church, 1841–1874 » (rapport dactylographié, Emmanuel College, Victoria Univ., Toronto, 1967) ; Dundas Street Methodist Church (London, Ontario), minutes of the quarterly meetings, 15 nov. 1875.— Evangelical Witness (London), 1 (1854)–21 (1874).— Methodist Church (Canada, Newfoundland, Bermuda), General Conference, Centennial of Canadian Methodism (Toronto, 1891), 112 ; London Conference, Minutes, 2 (1892–1898), minutes for 1896 : 8.— Christian Guardian, 10 sept. 1870, 3 juin 1896.— Cornish, Cyclopædia of Methodism.— United Methodist ministers and their circuits [...] 1797–1932, O. A. Beckerlegge, compil. (Londres, 1968).

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Albert Burnside, « ROBINSON, JOSEPH HIRAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/robinson_joseph_hiram_12F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique:

Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/robinson_joseph_hiram_12F.html
Auteur de l'article:    Albert Burnside
Titre de l'article:    ROBINSON, JOSEPH HIRAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    28 novembre 2024