RIVERIN, JOSEPH (baptisé Jean-Joseph), marchand, officier de milice, né le 5 août 1699 à Québec, fils de Joseph Riverin, marchand, et de Michelle Mars, décédé à Québec le 23 octobre 1756.

Issu d’une importante famille de marchands, Jean-Joseph Riverin avait tous les atouts de son côté pour se lancer dans les affaires. Il jouissait non seulement de la fortune que lui avait laissée son père, décédé vers 1716, mais également du prestige de son oncle, Denis Riverin*, qui avait été, de 1702 jusqu’à sa mort en 1717, représentant de la Compagnie de la Colonie en France. En outre, son aïeul maternel, Simon Mars, avait été marchand à La Rochelle en France, puis à Québec.

Jean-Joseph Riverin eut, à l’instar de plusieurs autres marchands de l’époque, un commerce très diversifié. Il avait un magasin situé à la basse ville de Québec, au bout de la rue Sault-au-Matelot. Il y vendait de l’argenterie, de la toile et autres articles de mercerie. Il faisait également le commerce du bois, du foin, des animaux et des victuailles comme le bœuf, le lard, le mouton, le lait, le beurre, la farine et les œufs. Les articles de mercerie venaient de France, mais, pour le reste, les terres qu’il possédait à l’Ancienne-Lorette, à l’île d’Orléans et à l’île aux Grues suffisaient amplement à l’approvisionner. Plusieurs commis, fermiers et domestiques étaient à son emploi.

Bien ancré dans le monde des affaires par ses liens familiaux, Riverin choisit une épouse dans ce milieu. Le 20 juin 1724, il épousait à Québec Marie-Joseph Perthuis, fille du marchand Charles Perthuis*. Devenu veuf, il convola, le 27 juillet 1740, avec Marie-Charlotte Guillimin, fille d’un autre riche marchand, Charles Guillimin*. De ses deux épouses, Riverin eut au moins 17 enfants, dont 4 seulement lui survécurent.

Commerçant prospère, Riverin fut également un citoyen dévoué et estimé ; il est mentionné en 1737 comme marguillier de l’église Notre-Dame de Québec. En 1746, lors d’une assemblée tenue au château Saint-Louis pour décider de « l’opportunité de continuer ou non [la construction des] fortifications » de Québec, Riverin, ainsi qu’une vingtaine d’autres marchands de la ville, se rangea à l’avis du ministre Maurepas qui jugeait ces travaux inutiles. Quelques années plus tard, devant la menace anglaise, Riverin n’hésita pas à s’enrôler dans la milice canadienne afin de mieux défendre sa ville ; il devint colonel de milice du gouvernement de Québec.

À son décès, survenu à Québec en 1756, Jean-Joseph Riverin laissait plus de 45 000# de biens, incluant 18 000# en lettres de change, près de 3 000ª en monnaie de cartes, et autant en argent. Dans sa maison, située à Québec à l’angle des rues Notre-Dame et Sous-le-Fort, il possédait, entre autres choses, de très nombreuses pièces d’argenterie et de coutellerie en argent marquées aux poinçons d’orfèvres de Paris et une bibliothèque de 32 ouvrages dont la plupart portaient sur la religion. Le montant de 45 000# ne comprenait pas les immeubles de la succession : la propriété de la rue Notre-Dame, le magasin et l’entrepôt à la basse ville, la maison et la terre à l’Ancienne-Lorette, la maison et la terre de l’île aux Grues, sans compter les bestiaux et autres valeurs immobilières.

Comme le démontre cette énumération, Joseph Riverin avait acquis une honnête aisance au cours de sa vie et, même s’il n’a pas joué un rôle de premier plan, il a certainement contribué par ses activités multiples à l’essor de l’économie de la Nouvelle-France à la fin du régime français.

Roland-J. Auger

AJQ, Registre d’état civil, Notre-Dame de Québec, 6 août 1699, 20 juin 1724, 27 juill. 1740, 25 oct. 1756.— ANQ, Greffe de J.-É. Dubreuil, 21 févr., 17 mars 1725 ; Greffe de Florent de La Cetière, 18 janv. 1724 ; Greffe de J.-N. Pinguet de Vaucour, 23 juill. 1740 ; Greffe de J.-A. Saillant, 28, 29 nov. 1756 ; AP, Famille Riverin.— RAC, 1899, suppl., 150.— Recensement de Québec, 1744 (RAPQ), 133.— Bonnault, Le Canada militaire, RAPQ, 1949–1951, 286, 301.— P.-G. Roy, lnv. concessions, I : 106, 169 ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, III : 88, 239 ; V : 108, 189, 194 ; Inv. ord. int., II : 226.— Tanguay, Dictionnaire.

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Roland-J. Auger, « RIVERIN, JOSEPH (baptisé Jean-Joseph) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/riverin_joseph_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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