PRING, DANIEL, officier de marine, né vers 1788 à Ivedon Penn, près de Honiton, Angleterre ; le 27 août 1810, il épousa une prénommée Anne, et apparemment ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 29 novembre 1846 à Kingston Harbour, Jamaïque.

Daniel Pring entra dans la marine royale à titre de midship le 13 février 1800. En janvier 1808, après s’être hautement distingué aussi bien en qualité de midship que de sous-officier de navigation et de lieutenant intérimaire, il devint commandant d’un schooner de 12 canons, le Paz, capturé l’année précédente lors d’une offensive contre Montevideo (Uruguay). Il eut la confirmation de son grade le 12 mai 1808 et remporta par la suite de grands succès avec son navire, tant dans les eaux européennes qu’en Amérique du Nord. En septembre 1811, on le muta à Halifax sur l’Africa (64 canons), vaisseau du contre-amiral Herbert Sawyer, puis 12 mois plus tard sur le navire amiral de sir John Borlase Warren*, le San Domingo (74 canons). Le 5 mars 1813, avec le lieutenant Robert Heriot Barclay et plusieurs autres officiers, on l’affecta au commandement de vaisseaux qui sillonnaient les lacs du Canada.

Le 5 mai, Pring assuma le commandement du Royal George (22 canons), sur le lac Ontario, mais dix jours plus tard il se voyait confier le Wolfe (20 canons) par le capitaine sir James Lucas Yeo*, nouvel officier principal de la marine dans le Haut et le Bas-Canada. Le 17 juillet, ce dernier l’affecta à l’organisation de l’arsenal maritime et des forces navales de l’île aux Noix, dans le Richelieu, ainsi qu’au commandement de la région navale du lac Champlain. La confirmation de son grade de commander eut lieu le 13 novembre 1813.

Yeo avait fait un bon choix : grâce à l’énergie et à l’imagination avec lesquelles Pring soutint l’armée, celle-ci put lancer une série de raids et prendre plusieurs mesures défensives qui gardèrent les forces américaines en déséquilibre pendant presque une année. En août 1813, Pring contribua grandement à la destruction d’installations navales et militaires à Plattsburgh, dans l’état de New York, puis en décembre à Cumberland Head, dans le même état. En janvier 1814, à Coteau-du-Lac, il supervisa la construction de canonnières qui devaient protéger Montréal en cas d’attaque venant de l’ouest. Il participa le 30 mars à la défense du blockhaus de la rivière Lacolle en postant des sloops et des canonnières qui fournirent un tir d’appui.

Avec les forces dont il disposait alors, Pring ne pouvait empêcher l’officier exceptionnel qu’était l’Américain Thomas Macdonough de rassembler sur le lac Champlain une flotte puissante et efficace. Sur sa recommandation, on construisit donc deux nouveaux bâtiments, le brick Linnet (16 canons) et la Confiance (37 canons). En septembre 1814, le capitaine George Downie, nouveau commandant en second de Yeo, prit, à bord de la Confiance, la tête de l’escadre du lac Champlain.

Les Britanniques mettaient alors la dernière main aux préparatifs d’une offensive contre la rive ouest du lac Champlain. Comme la Confiance n’était pas prête quand l’armée de sir George Prévost* se mit en marche, Pring partit le 3 septembre à bord du Linnet, avec 11 canonnières, afin de protéger le flanc gauche de l’armée. La Confiance, encore à court d’équipement, de même que les sloops Chubb et Finch le rejoignirent cinq jours plus tard. Les hommes de la Confiance « ne se connaissaient pas et ne connaissaient pas leurs officiers [... et le] navire [...], seize jours auparavant, était encore au chantier » ; malgré cela, à l’aube du 11 septembre, Downie entraîna sa flottille au combat. À 7 heures, celle-ci arriva en vue des canonnières et navires américains ancrés dans la baie de Plattsburgh ; à 8 heures, elle ouvrit le feu ; à 11 heures moins quart, Downie était mort, la Confiance avait halé bas son pavillon et Pring avait rendu le reste de la flottille à Macdonough.

Cette défaite engendra de vives récriminations entre l’armée et la marine, mais un conseil de guerre naval conclut que Pring et plusieurs autres officiers avaient « montré beaucoup de zèle, de courage et de compétence ». Promu post captain le 19 septembre 1815, Pring fut affecté en juin 1816 au commandement du poste naval du lac Érié, à l’embouchure de la rivière Grand. À cause d’une réduction de l’effectif, son affectation prit fin au cours de l’été de 1817 ; ensuite, il toucha une demi-solde pendant près de 20 ans. Le 1er décembre 1836, il devint commandant de l’Inconstant (36 canons), vaisseau à bord duquel il ramena en 1838 lord Durham [Lambton] de Québec en Grande-Bretagne. Le 28 juillet 1841, il prit le commandement du Thunderer (84 canons). Après que ce navire eut été désarmé en décembre 1843, Pring fut mis à la demi-solde jusqu’au 16 septembre 1845 ; on l’affecta alors à l’Imaum (76 canons) avec le grade de commodore, et il devint officier supérieur de la marine en Jamaïque. À la fin de 1846, la fièvre jaune se répandit à bord des navires envoyés dans cette île, et il se peut bien que Pring en ait été victime.

Ni Daniel Pring ni ses contemporains ne furent très loquaces sur sa vie privée. Il passa ses premières années et ses périodes de demi-solde à Ivedon Penn, sa maison du Devon. À sa mort, il laissa un bon nombre de terres à sa veuve et d’autres biens à un ami intime, résident de Tavistock. On n’a trouvé aucun portrait de Pring et aucun monument n’a été élevé à sa mémoire. Il reste qu’il joua un rôle essentiel dans la défense des abords de Montréal durant la guerre de 1812.

W. A. B. Douglas

Les études parlent peu de Daniel Pring ; il a joué un rôle secondaire dans la guerre de 1812, en dépit des responsabilités qui lui ont été imposées. Pour replacer ses activités dans le contexte, il faut consulter des histoires générales de la guerre de 1812. La meilleure bibliographie est Free trade and sailors’ rights : a bibliography of the War of 1812, J. C. Fredriksen, compil. (Westport, Conn., et Londres, 1985). L’ouvrage d’ [E. B. Brenton], Some account of the public life of the late Lieutenant-General Sir George Prevost, bart., particularly of his services in the Canadas [...] (Londres, 1823), conteste les déclarations faites au sujet de la défaite de Plattsburgh durant le procès en cour martiale de Pring, mais apporte peu sur Pring lui-même, puisque c’est George Downie qui était l’objet de la controverse. A. T. Mahan, Sea power in its relations to the War of 1812 (2 vol., Boston, 1919), est une étude qui n’a pas encore été surpassée. Theodore Roosevelt, The naval war of 1812 ; or, the history of the United States Navy during the last war with Great Britain ; to which is appended an account of the battle of New Orleans (2 vol., Philadelphie, 1902), demeure un ouvrage tout à fait solide.  [w. a. b. d.]

APC, RG 8, I (C sér.), 166, 230, 273, 679–683, 694, 730–732, 1203, 1219–1221.— NMM, C. G. Pitcairn-Jones, notes on sea officers.— PRO, ADM 1/2346–2352 (mfm aux APC) ; 23/106 ; 50/227 ; PROB 11/205.— Select British docs. of War of 1812 (Wood).— G.-B., Admiralty, The commissioned sea officers of the Royal Navy, 1660–1815, [D. B. Smith et al., édit.] (3 vol., s.l., [1954]).— Marshall, Royal naval biog., traite en détail du service que Pring effectua au lac Champlain.  [w. a. b. d.].— W. R. O’Byrne, A naval biographical dictionary : comprising the life and services of every living officer in her majesty’s navy [...] (Londres, 1849).

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W. A. B. Douglas, « PRING, DANIEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pring_daniel_7F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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