PERTHUIS, JEAN-BAPTISTE-IGNACE, négociant, dernier procureur du roi à la Prévôté et à l’Amirauté de Québec, né à Québec le 13 avril 1716, fils de Charles Perthuis* et de Marie-Madeleine Roberge, décédé en France après 1767.

Fils d’un riche marchand de Québec, Jean-Baptiste-Ignace Perthuis suivit les traces de son père et fit carrière dans le commerce. Le 16 septembre 1742, à la veille de son mariage dans l’église Notre-Dame de Québec, en présence de l’élite administrative, commerciale et militaire de la capitale de la Nouvelle-France, il signait son contrat de mariage avec Marie-Josephte-Madeleine, fille de Henry Hiché, procureur du roi et riche négociant de Québec. L’épouse apportait en dot un terrain et une maison en pierre valant 3 000#, plus 502# de rentes annuelles et un trousseau estimé à 1 000#. Marié aussi richement, Perthuis prit de plus en plus d’importance dans la société québécoise. C’est à cette époque qu’il devint un des fournisseurs de l’État : en 1744, il lui vendit pour au-delà de 8 000# de marchandises destinées à la construction du Caribou ; en 1747, il était au nombre des cinq marchands québécois qui fournirent à l’État pour 61 740# de munitions et de marchandises générales.

Tout en faisant des affaires avec le gouvernement, Ignace Perthuis suivait les conférences de droit du procureur général Louis-Guillaume Verrier. Il ambitionnait de remplir un jour un emploi dans la judicature. C’est son beau-père qui lui permit de réaliser cette ambition. Ne pouvant à 81 ans remplir avec toute l’assiduité voulue les fonctions de procureur du roi à la Prévôté de Québec, Henry Hiché obtint de l’intendant Bigot*, le 23 novembre 1753, que son gendre agît comme son substitut en cas de maladie, d’absence ou de récusation. Le 15 mai 1754, lorsque Hiché fut nommé conseiller au Conseil supérieur de Québec, Perthuis lui succéda aux postes de procureur du roi à la Prévôté et à l’Amirauté de Québec. Il exerça avec zèle ces deux fonctions jusqu’en 1760. Après la Conquête, il passa en France avec trois de ses cinq enfants. Nous savons qu’il s’installa à Paris et qu’il y vivait encore en novembre 1767. Par la suite, nous perdons sa trace.

Jean-Baptiste-Ignace Perthuis était le fils d’un important marchand québécois. Mais son rang de benjamin dans la famille ne le favorisait guère, vu qu’en Nouvelle-France on suivait la coutume de Paris quant à la transmission du bien paternel. Cependant, grâce à son mariage, il réussit à gravir l’échelle sociale et à accéder à la richesse.

André Lachance

AN, Col., B, 99, f.4 ; Col., C11A, 120, f.351.— ANQ, Greffe de Nicolas Boisseau, 16 sept. 1742 ; NF, Coll. de pièces jud. et not., 1 866, 2 137, 2 139, 4 050 ; NF, Documents de la Prévôté de Québec., 8 janv. 1742.— RAC, 1886, clxxv ; 1888, 36.— Recensement de Québec, 1744 (RAPQ), 52.— Gareau, La Prévôté de Québec, RAPQ, 1943–1944, 111.— P.-G. Roy, Inv. concessions, I : 16s. ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, V : 284, 286 ; VI : 100, 110 ; Inv. ins. Cons. souv., 270s.— Tanguay, Dictionnaire.— Nish, Les bourgeois-gentilshommes, 68, 75, 114.— P.-G. Roy, Fils de Québec, I : 187s.

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André Lachance, « PERTHUIS, JEAN-BAPTISTE-IGNACE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/perthuis_jean_baptiste_ignace_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    1 décembre 2024