PERRAULT, JOSEPH-JULIEN, prêtre catholique et auteur de musique sacrée, né à Montréal le 8 mai 1826, fils de Julien Perrault, marchand, et de Marie-Sophie Gauvin, décédé à Varennes, Bas-Canada, le 22 août 1866.
Joseph-Julien Perrault fit ses études au collège de Montréal de 1836 à 1844, puis il commença à étudier la théologie au grand séminaire de Montréal. Il compléta sa formation au séminaire de Saint-Sulpice à Paris de 1847 à 1849. Il fut également en charge du catéchisme de persévérance ; il fut ordonné prêtre le 22 décembre 1849. À son retour à Montréal il fut admis dans la Compagnie de Saint-Sulpice et, de 1850 à 1853, il enseigna au collège de Montréal. En 1853, il fut nommé à la paroisse Notre-Dame et, de 1854 à 1862, il fut aussi directeur de la Congrégation des hommes de Ville-Marie. Il contribua à l’acquisition de nouvelles orgues pour les églises de ces communautés ainsi qu’à l’entreprise de rénovation de l’église Notre-Dame. En 1862, Perrault fut nommé aumônier des Frères des écoles chrétiennes. Le 9 mars 1866 il fut frappé d’apoplexie et mourut quelques mois plus tard. Perrault fut un prêtre apprécié qui acquit une excellente réputation d’orateur. Il était parfaitement bilingue.
C’est surtout comme musicien qu’on se souvient de Perrault. Il apprit à jouer de la flûte quand il était jeune mais il n’eut jamais l’occasion d’étudier un instrument à clavier. Autodidacte en musique, il devint un bon lecteur de partitions et un directeur de chorale enthousiaste. Il dirigea la chorale paroissiale de Notre-Dame de septembre 1859 jusqu’en février 1861 en l’absence de son directeur régulier, l’abbé Arsène-Louis Barbarin, et à nouveau d’octobre 1863 jusqu’à la maladie qui l’emporta. Il dirigea entre autres une messe de Haydn pour la Saint-Jean-Baptiste en 1860, et, l’année suivante, deux représentations de l’ode-symphonie pour chœur et orchestre de Félicien David, le Désert, et d’extraits du Requiem de Mozart.
Même s’il n’aspirait pas à devenir un compositeur professionnel, Perrault avait cependant assez de talent pour utiliser des techniques telles que l’imitation et la fugue ; il était doué d’une sensibilité instinctive pour le timbre et les effets musicaux. Sa première œuvre connue est le cantique pour quatre voix Salve Regina (1849). Son compositeur préféré dont il s’inspirait le plus était Haydn, mais son œuvre la plus connue, la Messe de Noël, Deo infanti, est écrite d’après la Petite messe pour la nativité de Notre-Seigneur, du compositeur français Stéphane-Louis Nicou-Choron, et entièrement composée sur des airs de Noël. La messe de Perrault regroupe de façon harmonieuse 15 Noëls traditionnels, ponctués de passages instrumentaux et de récitatifs. Il écrivit le Kyrie, le Gloria, le Sanctus, et l’Agnus Dei en 1859–1860, puis le Credo et le Magnificat en 1865 pour une représentation à l’occasion de Noël à l’église Notre-Dame. Les autres compositions de Perrault, environ une douzaine au total, furent également écrites pour des occasions spécifiques, comme par exemple un Tantum Ergo pour chœur et orchestre qu’il composa pour l’office de la Pentecôte en 1864. Sa Messe des morts fut éditée comme le fut sa version de la Messe du second ton de Henry de Thier, dit Du Mont. Perrault fit également circuler des copies lithographiées de ses compositions. La Messe de Noël, publiée en 1870, après sa mort, connut un large succès pendant longtemps ; Eugène Lapierre en publia au xxe siècle un arrangement.
De toutes les œuvres de Perrault, la plus connue est sa Messe de Noël, Deo infanti, A.-L. Barbarin et M.-A. Gosselin, édit. (Montréal, 1870).
ASSM, 25, Dossier 3, 18 sept. 1866.— Le Canadien, 24 août 1866.— L’Écho du cabinet de lecture paroissial, 1er sept. 1866.— Allaire, Dictionnaire, I : 427.— Catalogue of Canadian composera, Helmut Kallmann, édit. (Toronto, 1952).— Ernest Myrand, Noëls anciens de la Nouvelle-France (2e éd., Québec, 1907), 95–101.— Feu messire Joseph-Julien Perreault, Le Canada musical (Montréal), I (oct. 1866) : 17–20.— O.[-M.-H.] Lapalice, Les organistes et maîtres de musique à Notre-Dame de Montréal, BRH, XXV (1919) : 243–249.
Helmut Kallmann, « PERRAULT, JOSEPH-JULIEN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/perrault_joseph_julien_9F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
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