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PARKER, NEVILLE, avocat et juge, né le 8 juin 1798 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, deuxième fils de Robert Parker, loyaliste de Boston qui fut garde-magasin dans l’armée et contrôleur des douanes à Saint-Jean, et de Jane Hatch, fille d’un autre loyaliste du Massachusetts ; il épousa le 22 avril 1821 à St Andrews, Nouveau-Brunswick, Elizabeth Margaret Sheddon Wyer dont il eut dix enfants ; décédé le 6 août 1869 à St Andrews.
Neville Parker suivit ce qui était le cheminement coutumier pour les enfants de la petite élite loyaliste du Nouveau-Brunswick au début du xixe siècle. Il fréquenta la Saint John Grammar School, puis la King’s Collegiate School à Windsor, Nouvelle-Écosse, en 1811, et finalement le King’s College, à Windsor également, de 1812 à 1816. Il opta ensuite pour le droit, qu’il étudia dans le cabinet de Ward Chipman*, fils. Admis au barreau en 1819, il se lança dans la pratique du droit à St Andrews.
En 1826, Parker exerçait sa profession à Saint-Jean. Associé à son frère Robert jusqu’en 1834, il se joignit ensuite à William Jack jusqu’en 1838. Quand Robert Parker résigna ses fonctions de juge à la Cour de vice-amirauté, en 1833, on nomma Neville pour lui succéder. En 1837, sir John Harvey* lui offrit de siéger au Conseil exécutif, le recommandant auprès du ministère des Colonies comme un « gentleman d’excellente réputation et possédant de grandes connaissances en droit ». Cependant, avant que Londres ne confirme la nomination, Parker fut désigné, en mars 1838, au poste nouvellement créé de maître des rôles. Comme il était conseiller à la Cour de la chancellerie depuis 1823, et qu’en 1838 il en était le conseiller principal, sa nomination allait de soi. Il semble avoir rempli cette fonction avec distinction jusqu’à la suppression du poste en 1854, lors d’une réorganisation de la magistrature à laquelle Parker et ses collègues s’opposèrent. Parker fut ensuite nommé juge puîné à la Cour suprême. En 1860, il fut en outre nommé juge à la Cour de divorce et des affaires matrimoniales et il cumula les deux fonctions jusqu’en octobre 1868, la maladie l’obligeant alors à prendre sa retraite. Après sa nomination au poste de maître des rôles, Parker était venu habiter Fredericton, mais il était de passage à St Andrews au moment de sa mort.
Neville Parker fut un membre éminent de l’establishment du Nouveau-Brunswick ; cependant, comme juge, il ne s’éleva probablement pas au-dessus de la moyenne. Quoique James Hannay* ait parlé de lui comme d’un « vieux monsieur très digne », plus jeune, il avait été connu pour sa fougue. Il était encore adolescent quand il provoqua le général John Coffin* en duel ; toutefois celui-ci, qui était âgé de 67 ans, refusa de relever le défi. En 1834, Parker fut un des chefs de file quand le barreau provincial protesta contre la nomination d’un Anglais, James Carter*, à la magistrature du Nouveau-Brunswick ; son frère Robert avait espéré obtenir ce poste. En 1846, quand on lui demanda de siéger avec le lieutenant-gouverneur et le Conseil exécutif à une cour qui connaîtrait des causes concernant le mariage et le divorce, il refusa en donnant comme raison qu’on n’avait pas prévu de fonds pour un placier et des locaux convenables. Ce refus entraîna une querelle acerbe et prolongée avec sir William Colebrooke et le Conseil exécutif qui voyaient dans son geste « un cas évident de mauvaise conduite ». Au cours des années 50, Parker prit à plusieurs reprises la tête d’un mouvement pour la défense du traitement élevé des juges que l’Assemblée voulait réduire. Ce sont ces gestes-là plutôt que ses jugements qui lui valurent, à l’occasion, une notoriété qu’il ne recherchait nullement ni ne méritait.
N.B. Museum, D. R. Jack, Pre-loyalist biographical data, and other notes, 33–35 (copie dactylographiée de l’original déposé à la Saint John Regional Library).— PANB, REX/mi/ex, draft minutes, 10 déc. 1846, 30 mars 1847.— PRO, CO 188/56, Harvey to Glenelg, 28 juill. 1837 ; 188/59, Harvey to Glenelg, 16 mars 1838 ; 188/99, Colebrooke to Grey, 30 mars 1847.— Fenety, Political notes and observations.— Daily Morning News (Saint-Jean, N.-B.), 7 août 1869.— Morning Freeman (Saint-Jean, N.-B.), 7 août 1869.— St. Croix Courier (St Stephen, N.-B.), 12 août 1869.— St. John Daily Telegraph and Morning Journal (Saint-Jean, N.-B.), 7 août 1869.— Political appointments and judicial bench (N.-O. Côté).— Hannay, History of N.B.— Lawrence, Judges of N.B. (Stockton).— James Hannay, The Supreme Court, Daily Telegraph (Saint-Jean, N.-B.), 23 déc. 1892.
Phillip Buckner, « PARKER, NEVILLE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/parker_neville_9F.html.
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Auteur de l'article: | Phillip Buckner |
Titre de l'article: | PARKER, NEVILLE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |