OLIVIER (Ollivier, Halevear), ABEL (parfois connu sous le nom de Olivier Abel), navigateur, né probablement en 1683, peut-être à Londres, décédé à Québec le 29 mai 1768.
Il est probable qu’Abel Olivier, citoyen anglais, ait été parmi les nombreux prisonniers qui furent emmenés en Nouvelle-France durant la guerre de la Succession d’Espagne et choisis pour y demeurer. En 1731, il était connu comme un gentleman anglais de Boston et un bon catholique ; il était réputé avoir résidé 19 ans dans la colonie. Peu après la guerre, aux environs de 1717, Olivier avait commencé à naviguer sur des navires coloniaux entre Québec, les Antilles et Bordeaux en France. Durant les années 20, il fut mêlé à diverses poursuites contre les armateurs locaux qui avaient négligé de payer leurs employés. On le retrouve comme capitaine d’un navire colonial aussi tard qu’en 1750.
Le 14 novembre 1718, Olivier avait épousé à Québec une veuve, Marie-Madeleine Lefebvre ; leur unique enfant mourut avant d’atteindre la maturité. Dans son contrat de mariage daté du 6 novembre, Olivier se décrivait comme le fils de François Olivier, marchand, et de Marie Castille, « de la ville de Londres à l’ancienne Angleterre ». Dix ans plus tard, il acheta du terrain le long de la rivière Saint-Charles, dans la seigneurie de Saint-Ignace, ainsi qu’un lot à Pointe-aux-Lièvres, sur la rue Saint-Roch, en 1730. Même s’il continue d’apparaître dans les archives comme capitaine, il semble qu’Olivier se soit par la suite retiré dans une semi-retraite. Il reçut ses lettres de naturalisation en 1732 et vivait encore sur la rue Saint-Roch en 1744.
Après la Conquête il fut cité dans l’Affaire du Canada à cause d’une entente qu’il avait déjà conclue avec François Bigot*, mais Olivier qui avait presque 75 ans lors de cette entente n’avait fait que servir de paravent à d’autres. Il mourut le 29 mai 1768 à l’âge de 85 ans ; son épouse mourut le lendemain, âgée de 91 ans. Ils furent inhumés le 31 mai. Il léguait ses biens à la fille de sa femme, Marie-Madeleine Minet, qui leur avait prodigué de l’argent et des soins durant leur vieillesse.
La carrière d’Abel Olivier témoigne peut-être de la mobilité sociale qui, en Nouvelle-France, permettait à un marin étranger de terminer ses jours comme modeste propriétaire terrien.
AD, Gironde (Bordeaux), 6B, 92, ff.56v., 88v. ; 313 ; 373.— AN, Col., C8A, 35, f.6 ; Col., C8B, 20 ; 21 ; Col., C11A, 52, ff.301–303v., 304–306v. ; 54, f.140 ; 60, f.96v. ; 61, f.73v. ; 73, f.410 ; 76, ff.122–123 ; 114, f.251 ; Col., F2B, 11.— Recensement de Québec, 1744 (RAPQ).— Recensement du gouvernement de Québec, 1762 (RAPQ).— P.-G. Roy, Inv. contrats de mariage, IV: 89s. ; Inv. ins. Cons. souv., 194 ; Inv. ins. Prév. Québec, II : 246 ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, I : 187, 323 ; II : 111, 290 ; III : 8, 218, 231.— Tanguay, Dictionnaire, I : 1 ; VI : 167.— P.-G. Roy, Bigot et sa bande, 244s. ; Le sieur Abel Olivier, BRH, XL (1934) : 224–226.
James S. Pritchard, « OLIVIER (Ollivier, Halevear), ABEL (Olivier Abel) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/olivier_abel_3F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
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