OAKES, FORREST, marchand et trafiquant de fourrures, décédé à Montréal en 1783.

Forrest Oakes, un marchand anglais, vint au Canada au cours du Régime militaire. En 1761, il était associé dans l’entreprise MacKenzie and Oakes et, en septembre, il s’assura à Montréal le service d’ « engagés » pour aller à Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan) sous la conduite d’Ignace Pinsonneau, dit Lafleur. Oakes accompagna l’expédition ; on ne sait s’il resta à Michillimakinac ou s’il pénétra dans les terres. En 1762, il fut poursuivi pour dettes à Montréal par Joseph Lamoureux, dit Saint-Germain, qui avait été engagé comme guide en 1761. Ce fut Lawrence Ermatinger, son associé de 1763 à 1766, qui le représenta à l’audience.

Il existe des documents qui révèlent la présence d’Oakes à différents endroits, de Montréal à Grand Portage (près de Grand Portage, Minnesota), sans qu’il soit pour autant facile de suivre ses activités. De 1763 à 1765, il faisait la traite des fourrures, probablement dans la région des Grands Lacs, mais rien ne prouve qu’il passa l’hiver dans les pays d’en haut. En 1766 et 1768, il semble s’être trouvé à Montréal ; en 1767, son nom apparaît sur la liste de congés de traite donnés à Michillimakinac : il était probablement à l’intérieur des terres à ce moment-là.

De 1767 à 1782, Oakes reçut des marchandises d’Ermatinger, son beau-frère et principal fournisseur. Pendant cette période, Ermatinger expédia de Montréal des approvisionnements à Grand Portage, en quantités de plus en plus grandes, passant en 1767 d’un canot de marchandises d’une valeur de £241 à des chargements de £1 300 à £1 700 dans les années 1771–1773, au cours desquelles Oakes était associé à Charles Boyer. En 1774, Oakes s’associa avec Boyer et Peter Pangman* ; l’année suivante, des chargements considérables envoyés par Ermatinger furent divisés en quatre parties, chacun des ballots portant un code différent, ce qui donne à penser que le commerce se faisait dans quatre endroits distincts. Oakes vint à Montréal en 1776, mais passa les deux années suivantes à Grand Portage. Il se peut qu’il ait été parmi les trafiquants qui mirent leur stock en commun pour envoyer Peter Pond* dans la région de l’Athabasca en 1778. En 1779, lorsque son association avec Pangman et Boyer se termine, il devient l’un des associés qui constituèrent la première North West Company, au capital de 16 actions dont une appartenait à Oakes and Company. Ermatinger expédia encore deux canots à Oakes en 1780 et 1781, mais un seul en 1782. Ce ralentissement, dû peut-être au mauvais état des affaires d’Ermatinger, est probablement l’indice de la concurrence croissante de la part d’autres trafiquants de Montréal et de la Hudson’s Bay Company. Quittant la région des Grands Lacs, Oakes retourna à Montréal à l’automne de 1782 et mourut entre le 17 avril et le 24 mai 1783.

Il est impossible de savoir jusqu’où Oakes s’enfonça à l’intérieur des terres à partir de Grand Portage. Il partagea son temps, semble-t-il, entre Michillimakinac, Sault-Sainte-Marie (Sault Ste Marie, Michigan) et Grand Portage, à faire parvenir à Ermatinger des réquisitions et des listes de provisions minutieusement préparées et à organiser des envois de maïs à partir de Détroit. De plus, il avait à surveiller les hivernants et à diriger l’emballage ainsi que l’expédition de marchandises diverses vers l’intérieur des terres et de fourrures vers Montréal. Il est possible qu’il ait passé confortablement ses hivers à Michillimakinac ou à Sault-Sainte-Marie avec son épouse indienne. Il se peut que son fils, John Meticamish Oakes, qui n’était pas majeur au moment de la mort de son père, soit devenu par la suite l’orfèvre John Oakes. Le fait que Forrest Oakes laissait des biens à Handsworth (West Midlands), en Angleterre, donne à entendre qu’il était originaire de cet endroit.

George E. Thorman

ANQ-M, Chambre des milices., 5, f.16v. ; État civil, Anglicans, Christ Church (Montréal).— APC, MG 19, A2, sér. 3, 86, 88, 89.— BL, Add. mss 35 915, f.232.— Docs. relating to NWC (Wallace), 62–66, 439, 489.— John Askin papers (Quaife), I : 51, 91, 141, 146, 149s., 156s.— Massicotte, Répertoire des engagements pour l’Ouest, ANQ Rapport, 1932–1933, 268.— Innis, Fur trade in Canada (1930), 195–219.— Daniel Morison, The doctor’s secret journal (Mackinac Island, Mich., 1960), 12–22.— A. S. Morton, Forrest Oakes, Charles Boyer, Joseph Fulton, and Peter Pangman in the northwest, 1765–1793, SRC Mémoires, 3e sér., XXXI (1937), sect. ii : 87–100.

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George E. Thorman, « OAKES, FORREST », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/oakes_forrest_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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