O’LEARY, HENRY, homme d’affaires et homme politique, né le 13 mai 1832 à Castledown (république d’Irlande), fils de Theophilus O’Leary et d’Ellen Power ; il épousa Mary Ann Brittain (décédée en 1873), et ils eurent quatre fils et une fille, puis en 1875 Mary O’Leary, de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, et de ce mariage naquirent quatre fils dont Henry Joseph*, qui devint archevêque du diocèse catholique d’Edmonton, et Louis James, évêque du diocèse catholique de Charlottetown ; décédé le 7 novembre 1897 à Dorchester, Nouveau-Brunswick.

On ne connaît rien de la jeunesse de Henry O’Leary. Il vint en Amérique du Nord britannique en 1852 et s’établit en 1855 à Richibouctou, au Nouveau-Brunswick. Le 27 octobre 1859, il y acquit une propriété sur laquelle se trouvaient un magasin et un quai. Ce fut le début de son entreprise commerciale. Le 19 novembre 1864, il acheta une parcelle de terrain sur la dune au nord de Richibouctou pour y construire une conserverie de homard et de saumon qui commença ses activités dès 1865. Il s’agissait du premier établissement sur la côte est du Nouveau-Brunswick à mettre du homard en boîte ; il n’y avait eu jusqu’alors que des conserveries de saumon.

L’entreprise d’O’Leary prospéra rapidement. Dans les six premiers mois de 1877, il mit plus de 500 000 livres de saumon en conserve, qu’il expédia en France et en Angleterre. En 1884, ses expéditions de homard se chiffraient à près de 750 000 livres. Deux ans plus tard, il avait la haute main sur une quinzaine de conserveries dans le comté de Kent et quatre à l’Île-du-Prince-Édouard. En 1895, il en possédait un peu plus de 30 au Nouveau-Brunswick seulement. Il écoulait son homard principalement en Angleterre et aux États-Unis.

L’entreprise commerciale d’O’Leary s’étendit également à l’exploitation du bois et à la construction navale. Il avait une grosse scierie à Campbellton et une autre à Richibouctou. Il construisit quatre navires de fort tonnage et en possédait plusieurs autres pour transporter les produits de ses scieries et de ses conserveries.

O’Leary fut également actif en politique. À l’élection partielle de décembre 1873, il fut élu l’un des députés de la circonscription de Kent à la chambre d’Assemblée du Nouveau-Brunswick. Réélu aux élections générales du 20 juin 1874, il siégea jusqu’à la dissolution du Parlement en 1878 et ne se représenta pas. Il essaya de se faire élire à la chambre des Communes, mais fut défait aux élections du 17 septembre 1878 par le conservateur Gilbert-Anselme Girouard*.

Pendant qu’il siégeait à l’Assemblée, O’Leary s’opposa au Common Schools Act de 1871 qui avait pour effet d’enlever aux catholiques les droits dont ils avaient joui jusque-là dans le domaine de l’éducation [V. George Edwin King*]. Il présenta des requêtes qui provenaient de sa circonscription pour abroger la loi et il appuya la proposition qui aurait permis de le faire. De plus, il vota pour la traduction en français des documents en provenance du bureau des Travaux publics et du bureau provincial de l’Agriculture.

Henry O’Leary marqua la vie politique, économique et sociale du comté de Kent pendant près de 50 ans. L’industrie de la pêche au homard et celle du bois firent sa fortune. Lorsqu’il mourut, il était associé à son fils Richard, qu’il désigna, avec son fils Frederick, cohéritier de sa part dans l’entreprise. La succession d’O’Leary fut évaluée à 48 110 $ ; sa seconde femme, décédée sept mois plus tôt, avait laissé des biens d’une valeur de 41 500 $. Aujourd’hui, la compagnie qu’avait fondée O’Leary n’existe plus, et ce patronyme a disparu de la région.

Éloi DeGrâce

APNB, MC 1156, IX, part. iii : 33.— Kent Land Registry Office (Richibucto, N.-B.), Registry books, N : 643–644 ; Q : 360.— Canada, Parl., Doc. de la session, 1910, n° 22a : 151.— N.-B., House of Assembly, Journal, 1873–1878, particulièrement 1874 : 65, 71, 151, 201–203 ; 1878 : 115, 157.— Miramichi Advance (Chatham, N.-B.), 11 sept. 1884.— Le Moniteur acadien (Shédiac, N.-B.), 19 juill. 1877, 12 oct. 1886.— St. John Daily Sun, 8 nov. 1897.— CPC, 1875.— L.-C. Daigle, Histoire de Saint-Louis-de-Kent : cent cinquante ans de vie paroissiale française en Acadie nouvelle (Moncton, N.-B., 1948).— J. I. Lawson et J. MacC. Sweet, This is New Brunswick (Toronto, 1951 ; réimpr., 1953).— A. E. O’Leary, Rambles thro’ memory lane with characters I knew ([Richibucto], 1937).

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Éloi DeGrâce, « O’LEARY, HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/o_leary_henry_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    28 novembre 2024