NELSON, HUGH, homme d’affaires, homme politique et fonctionnaire, né le 25 mai 1830 à Larne (Irlande du Nord), fils de Robert Nelson, propriétaire d’une fabrique de toile, et de Frances Quinn ; le 17 septembre 1885, il épousa à Ottawa Emily Stanton ; décédé le 3 mars 1893 à Londres.

Hugh Nelson fit ses études dans des écoles de sa région et quitta Larne en 1854 pour la Californie, où il travailla peut-être à titre de comptable. Le 15 juin 1858, il débarquait dans l’île de Vancouver avec l’intention de participer à la ruée vers l’or dans la région du Fraser. Secrétaire de la Yale Steam Navigation Company en 1861, il construisit à Yale, le printemps suivant, un entrepôt qui pouvait contenir 500 tonnes de marchandises. À l’automne, avec George Dietz, il acheta le Pioneer Fraser River Express de William T. Ballou. Le British Columbia and Victoria Express de Dietz et de Nelson reliait la Californie à la région de Cariboo en faisant la correspondance à Yale et à Lillooet avec le Cariboo Express de Francis Jones Barnard*, et à Victoria avec la Wells, Fargo and Company, qui exploitait une ligne entre la Californie et Victoria. Le 22 juin 1864, Barnard, Dietz et Nelson obtinrent du gouvernement le contrat de livraison du courrier dans la région de Cariboo ; à l’origine, ce marché devait leur rapporter £5 000 par an, mais ils ne cessèrent de négocier avec le gouvernement pour obtenir davantage.

En décembre 1867, Dietz et Nelson vendirent leur compagnie à Barnard, sans doute parce que l’année précédente ils s’étaient associés à Sewell Prescott Moody*, propriétaire d’une scierie dans l’inlet Burrard. C’est probablement leur capital qui permit à Moody de construire en 1868 une nouvelle scierie à vapeur équipée des machines les plus modernes. La compagnie, appelée la Moody, Dietz and Nelson en 1870, continua de prospérer jusqu’à l’incendie qui détruisit la scierie à l’automne de 1873. L’exploitation reprit en mai 1874, et après la mort de Moody, en novembre 1875, c’est Nelson qui en prit la direction jusqu’au moment où il se retira des affaires, en 1882.

Tout en poursuivant sa carrière commerciale, Nelson s’intéressait à la politique. Il joignit les rangs de la Confederation League, que fondèrent Amor De Cosmos et ses alliés en mai 1868, et à l’automne, comme son ancien associé Barnard, il fut délégué au congrès tenu par la ligue à Yale, qui préconisa l’union avec le Canada et un gouvernement responsable. Élu représentant de la division de New Westminster au Conseil législatif de la Colombie-Britannique en 1870, Nelson fut député de la circonscription du même nom à la chambre des Communes après l’entrée de la colonie dans la Confédération, en 1871. Après la dissolution du Parlement en juillet 1872, on le réélut sans opposition au scrutin suivant.

Fidèle partisan de sir John Alexander Macdonald, Nelson décida de quitter la politique après que le scandale du Pacifique, en 1873, eut obligé le premier ministre à démissionner. Quand Macdonald reprit le pouvoir, en 1878, il n’oublia pas l’appui que Nelson lui avait manifesté : le 12 décembre 1879, il le nomma au Sénat.

À Ottawa, Nelson fit la connaissance d’Emily Stanton, fille du haut fonctionnaire Isaac Brock Stanton, et l’épousa. Toujours dans les bonnes grâces de Macdonald, il devint lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique le 8 février 1887. C’était un bon choix, car les Nelson adoraient recevoir : garden-parties, dîners officiels et bals se succédèrent à Cary Castle pendant leur séjour à Victoria. À l’automne de 1892, Nelson démissionna et partit pour l’Angleterre, où il mourut du mal de Bright en mars suivant.

Il est difficile de porter un jugement sur la vie de Hugh Nelson. À titre d’homme d’affaires, il eut toujours un ou des associés, de sorte qu’on ne peut déterminer aisément son rôle dans les diverses compagnies auxquelles il appartint. Sa carrière d’homme politique élu fut brève ; il appuya l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération et le prolongement du chemin de fer canadien du Pacifique jusqu’à la côte ouest, mais on ne peut prétendre qu’il joua un rôle majeur dans la réalisation de ces objectifs. À titre de fonctionnaire nommé, c’est-à-dire de sénateur et de lieutenant-gouverneur, il exerça ses fonctions de manière satisfaisante ; cependant, elles excluaient, par définition, toute initiative politique. Aussi ne peut-on qu’affirmer de lui qu’il était un homme d’affaires et un homme politique compétent et honnête.

Zane H. Lewis

PABC, E/C/N331.2 ; GR 443, 29, 32 ; GR 1372, F 245, 14 nov. 1870 ; F 332, 6 juin 1864 ; F 334, 13 mai 1865 ; F 472 ; F 1233.— Daily Colonist (Victoria), 10 mai 1862, 11–12 nov. 1870, 5, 22 déc. 1871, 24 août 1872, 24 févr. 1887, 16 oct. 1892, 7, 30 mars 1893.— Daily News-Advertiser (Vancouver), 2 déc. 1887.— Examiner (Yale, C.-B.), 11 déc. 1866.— Mainland Guardian (New Westminster, C.-B.), 2 juill., 2, 16 nov. 1870, 24 août 1872, 25 déc. 1873.— Vancouver Daily World, 7 mars 1893.— Kerr, Biog. dict. of British Columbians.— Wallace, Macmillan dict.— A. S. Deaville, The colonial postal systems and postage stamps of Vancouver Island and British Columbia, 1849–1871 [...] (Victoria, 1928).— J. E. Flynn, « Early lumbering on Burrard Inlet, 1862–1891 » (thèse de basc, Univ. of B.C., Vancouver, 1942).— R. E. Gosnell, A history of British Columbia (s.l., 1906).— S. W. Jackman, The men at Cary Castle ; a series of portrait sketches of the lieutenant-governors of British Columbia from 1871 to 1971 (Victoria, 1972).— J. [W.] Morton, The enterprising Mr. Moody, the bumptious Captain Stamp : the lives and colourful times of Vancouver’s lumber pioneers (North Vancouver, 1977).— F. W. Howay, « Early settlement on Burrard Inlet », BCHQ, 1 (1937) : 101–114.— G. E. Wellburn, « Dietz & Nelson’s British Columbia & Victoria Express », Popular Stamps (Cobden, Ontario), 8 (1945), n° 10 : 5–6.

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Zane H. Lewis, « NELSON, HUGH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/nelson_hugh_12F.html.

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Année de la publication:    1990
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