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MURRAY, ALEXANDER, géologue, explorateur et premier directeur de la Geological Survey of Newfoundland, né le 2 juin 1810 à Dollerie House, Crieff, Écosse, second fils d’Anthony Murray, 8e laird de Dollerie, et de Helen Fletcher Bower, décédé à Crieff le 18 décembre 1884.

Les deux principales qualités que l’on prête avec raison aux Highlanders sont la fidélité et le courage, et elles ont certes marqué la vie d’Alexander Murray. Son arrière-grand-père, un jacobite, aurait trouvé la mort dans la bataille de Culloden (1746). Son père servit dans la marine royale au cours des années 1790 ; il commanda des navires qui faisaient escale en Inde, lors de voyages en Extrême-Orient entre 1800 et 1810, et il se retira finalement à la campagne, dans le Perthshire (maintenant régions de Tayside et de Central), en sa qualité de laird de Dollerie. C’est donc de la « longue lignée » des Murray de Dollerie qu’Alexander hérita son sens profond du devoir, mais nul ne peut prétendre qu’il se conduisit en patricien.

Murray fit ses études à la maison jusqu’en 1819, année où il entra à la Royal High School d’Édimbourg. Il détesta l’Auld Reekie (« la Vieille Enfumée », surnom d’Édimbourg) ; il ne réussissait pas bien à l’école et ne tarda pas à commettre toutes sortes de sottises, se battant à coups de pierre et utilisant un langage vulgaire. Son père, qui avait une prédilection pour lui (bien que l’aîné, Anthony, fût l’héritier), le ramena à Dollerie House et engagea un précepteur qui le prépara à la carrière qu’il voulait absolument faire dans la marine royale.

Murray étudia au Royal Naval College, à Portsmouth, du 6 mai 1824 au 24 décembre 1825. On y accordait une importance particulière à la navigation, mais le programme d’études comprenait aussi des cours de mathématiques, d’histoire, de géographie, de dessin, d’escrime, de français et de danse. Il servit d’abord à titre de midship étudiant à bord du Tweed et occupa comme dernier poste celui de second maître à bord du Revenge. Affecté aux stations métropolitaine, méditerranéenne et antillaise, il reçut une blessure à la bataille de Navarin, le 20 octobre 1827, à bord du Philomel. En 1830, il avait passé les examens de promotion au grade de lieutenant, mais les chances d’avancement étaient rares dans la marine en temps de paix, et, le 5 mars 1835, on le mit en congé à sa propre demande. Ses années passées à bord des navires se traduisirent plus tard par un riche vocabulaire maritime, émaillé de jurons, propre à la fin de l’époque géorgienne, et qui, estimait-on, distinguait « l’homme de caractère » de « l’homme aisé ». « Généralement aimable et cordial, Murray était néanmoins irascible » et pouvait se montrer agressif quand les circonstances le poussaient à l’action. Alors qu’il se trouvait en permission dans sa famille à Crieff en décembre 1832, pendant la crise provoquée par le Reform Bill, il dirigea sa jument tout droit sur une barricade dressée pour empêcher les électeurs d’appuyer le tory sir George Murray*, oncle de l’épouse du jeune Anthony Murray, et dispersa la foule qui protégeait cet endroit.

En 1836, Murray fit l’acquisition d’une ferme à quelques milles au nord de Woodstock, dans le Haut-Canada, où s’étaient établis un certain nombre d’officiers de l’armée et de la marine britanniques à la retraite. Au printemps de l’année suivante, il épousa Fanny Cooper Judkins, en Écosse, et les nouveaux mariés immigrèrent au Canada avec l’intention de vivre de l’agriculture. Leur arrivée, malheureusement, coïncida avec une dure crise économique aggravée par l’âpre rébellion de 1837. Murray fit provisoirement partie du détachement de la marine, commandé par le lieutenant de vaisseau Andrew Drew*, qui envahit le territoire américain pour attaquer le bateau à vapeur Caroline et le détruire le 29 décembre 1837. Il servit par la suite dans la milice du comté d’Oxford et obtint le grade de capitaine du 3e régiment. Après une période d’essai raisonnable durant les années de dépression, Murray en arriva à la conclusion qu’il était impossible de vivre du revenu de sa ferme, et, en 1841, il s’en retourna en Angleterre avec sa femme, leur fille en bas âge et leur fils. Il tenta de se rengager dans la marine royale en recourant aux soins de sir George Murray, mais en vain.

Le 10 septembre 1841, le parlement canadien adopta une loi visant à financer une étude géologique de la province du Canada ; l’un des principaux aspirants à la direction de ce projet était William Edmond Logan*, dont le frère, associé au frère de Murray, Anthony (devenu laird de Dollerie), faisait partie d’un important cabinet d’avocats à Édimbourg. Sir George Murray, maître général du Board of Ordnance, se laissa convaincre par Anthony Murray de recommander Logan à sir Charles Bagot*, gouverneur général du Canada. Pendant l’hiver de 1841–1842, Logan avait fait la connaissance d’Alexander Murray, et, en janvier 1842, avant sa nomination au poste de directeur (avril 1842), il accepta d’accorder un emploi à Murray, pourvu que celui-ci apprît assez de géologie pour être en mesure de dresser des cartes par ses propres moyens. Murray eut d’abord recours à l’ouvrage de Charles Lyell, Elements of geology (Londres, 1838), mais avoua bientôt à Logan avec consternation : « Certains noms de la série conchyliologique m’effraient quelque peu » et « bien que je puisse maintenant me faire une certaine idée de la théorie de cette science, je suis encore tout à fait ignorant de la manière dont elle est mise en pratique. » Murray avait reçu une solide formation de base en mathématiques, en astronomie maritime et en navigation au Royal Naval College, et, au printemps, il apprit par lui-même l’arpentage sur les terres de son frère Anthony. Au cours de l’été, il fit des exercices de triangulation dans les monts Grampians avec l’aide de sir William Murray, beau-frère d’Anthony. Grâce au parrainage de sir George Murray et de Logan, Alexander obtint un poste d’assistant à la Geological Survey of Great Britain et, en juillet, il reçut de Logan et de Henry Thomas De la Beche, directeur de cet organisme, des leçons sur le terrain, principalement au pays de Galles. Il passa les mois d’hiver à étudier la chimie et le dessin et à travailler avec le personnel de l’organisme au Museum of Economic Geology de Londres.

Au début du printemps de 1843, Murray fut affecté à l’étude géologique du Canada en qualité de géologue provincial adjoint ; il revint au pays le 2 mai et, le 6 juin, il entreprit de dresser une carte géologique de la région allant de Toronto jusqu’au-delà du lac Couchiching. Lors de cette expédition, Murray identifia les premières roches métamorphiques découvertes au Canada, près des chutes de la rivière Severn. Sa famille habitait Woodstock, mais il vivait séparé des siens, situation caractéristique de la vie des géologues ; il terminait son journal pour l’année 1843 sur ces propos : « J’ai été avec ma femme et [...] mes enfants durant moins d’un mois en tout. »

Au cours des deux étés suivants, Murray aida Logan à faire l’étude géologique de la péninsule de Gaspé et explora les vallées des rivières Bonaventure, Matane, Sainte-Anne et Saint-Jean. Il effectua la plupart de ses travaux subséquents de cartographie dans le Haut-Canada, de la rivière des Outaouais à Windsor et, vers le nord-ouest, jusqu’à Sault-Sainte-Marie. En 1847, il mena des études sur le terrain qui aboutirent à l’établissement de l’existence du système huronien classique, une bande de roches sédimentaires et volcaniques précambriennes, dont on découvrit par la suite qu’elle formait un arc allant de Sault-Sainte-Marie, en Ontario, à Noranda, au Québec. L’été suivant, il trouva des traces de minerai de nickel et de cobalt dans la mine de Wallace – on lui attribue la découverte de ces métaux au Canada. En 1856, l’étude d’une forte variation magnétique près de la localité de Creighton (maintenant partie de Walden, Ontario) amènera Murray à identifier des traces de minerai de nickel et de cuivre ; dans son rapport, qui sera publié, il donnera les premières indications relatives aux ressources minières du bassin de Sudbury. En juin 1851, Logan le chargea d’examiner des dépôts bitumineux dans le canton d’Enniskillen. Il nota dans son rapport que leur étendue était limitée et, sans y attacher une importance particulière, il fit des observations sur des veines de pétrole qui s’y trouvaient également et qui, à cette époque, avaient peu de valeur commerciale. Quelque sept ans plus tard, sur l’emplacement d’une autre veine découverte par Murray près de Black Creek, James Miller Williams produisait de l’huile.

Faire de la géologie au Haut-Canada supposait aussi bien parcourir des routes de campagne que se frayer un chemin à la hache à travers des forêts sauvages et presque impénétrables, et supporter la fatigue occasionnée par le dur labeur, les voyages, le manque de nourriture et, parfois, l’indiscipline des membres de l’équipe. Sur le terrain, Murray avait une attitude non dépourvue d’originalité : il passait pour poursuivre les fauteurs de troubles à la pointe du fusil et avait un penchant pour les baignades matinales, même dans l’eau glacée, car « la propreté était chez lui un genre de marotte ».

Par opposition à Logan, qui était un célibataire indépendant de fortune, Murray dépendait soit de l’avenir de l’étude géologique – qu’on avait remise en question au moins cinq fois pendant qu’il effectuait son travail – soit des allocations que lui faisait parvenir Anthony en même temps que des avis financiers l’incitant à la prudence. C’est pourquoi il éprouvait souvent de l’anxiété et avait le sentiment de jouer un rôle peu important. Le 17 février 1850, il écrivait à Logan : « Je ne peux m’empêcher de douter fortement [...] de mon mérite [...] mais je puis en même temps vous assurer que la cause en est plutôt le manque de tête que le manque de cœur. » Or, la semaine précédente, Logan avait écrit à son propre frère : « Si j’étais privé de monsieur Murray, dont les fonctions sont d’une nature similaire aux miennes et qui est capable d’explorer de son côté, l’étude prendrait presque deux fois plus de temps sans lui qu’avec lui. »

Au milieu de l’été de 1857, Murray reçut la nouvelle que son jeune frère William figurait au nombre des gens qui avaient été massacrés dans la révolte des cipayes. Apprenant que son fils unique s’apprêtait à s’embarquer pour aller servir en Inde, il prit un billet pour Glasgow ; il fit naufrage près de l’île de Mingan, mais arriva néanmoins dans la mère patrie à temps pour faire ses adieux à son fils. La mort de sa femme, qui survint le 27 février 1861 par suite d’un accident de traîneau à Woodstock, constitua pour lui un choc émotif dévastateur. Durant la saison des travaux de plein air, en 1861, c’est à bord d’un bateau « extrêmement instable et nullement sûr » qu’il dressa des cartes des formations sédimentaires et recueillit des fossiles depuis Owen Sound jusqu’à Sault-Sainte-Marie au nord-ouest. Dans le canal St Joseph, au large de l’île du Campement d’Ours, une violente bourrasque frappa le bateau, précipitant les quatre occupants dans les eaux dangereusement agitées. Par chance, une jeune fille, Margaret Walker, constatant leur fâcheuse situation, vint à leur secours dans un esquif.

Au cours des années 1862–1864 se produisit l’une de ces crises financières si fréquentes pendant que Logan dirigeait l’étude géologique. Le premier rapport définitif, connu sous le nom de Geology of Canada, fut publié en 1863. Aux yeux des hommes politiques, il n’y avait plus aucune raison de continuer à soutenir l’étude géologique, et, en janvier 1864, on avait épuisé les fonds destinés à celle-ci. Ce n’est que le 8 juin qu’on vota les crédits nécessaires à la poursuite des travaux mais, à cette date, Murray entreprenait à 54 ans une nouvelle carrière en qualité de premier directeur de la Geological Survey of Newfoundland. L’île avait déjà fait l’objet de quelques travaux de reconnaissance effectués à l’intérieur par William Eppes Cormack* en 1822, dans certaines régions côtières par Joseph Beete Jukes* en 1839–1840 et dans le secteur nord-ouest par James Richardson en 1861–1862. Les expéditions de Murray à Terre-Neuve se révélèrent encore plus ardues que celles qu’il avait menées au Canada. Alors qu’il était en train de dresser des cartes près du cap St George, au cours de l’été de 1866, il subit une fracture du péroné ou une dislocation du tendon d’Achille ; mais, au lieu de se faire soigner par un médecin, il demeura sur le terrain afin de mener à terme le programme de travaux cartographiques qu’il s’était fixé. Handicapé pour la vie par suite de cette blessure, il n’en continuera pas moins de travailler sur le terrain jusqu’en 1880. À la fin de 1867, le fils de Murray apprit que le « paternel » courtisait Elizabeth Cummins, âgée d’environ 29 ans ; il écrivit à Logan pour le prier d’attirer, jusqu’au printemps suivant, Murray au Canada « où son travail en forêt allait l’éloigner de la fascinante créature », disait-il, car un mariage avec celle-ci allait « le rendre misérable le reste de sa vie – et probablement l’envoyer au tombeau bien des années avant son temps ». Le mariage eut lieu le 28 janvier 1868, s’avéra très heureux, et grossit peu à peu la population de Terre-Neuve d’un total de six enfants.

Murray eut la responsabilité de préparer la première carte géologique complète de Terre-Neuve et, lorsqu’en 1873 le gouvernement refusa d’en assumer le coût d’impression, il finança lui-même la publication de ce document. En 1875, une autre responsabilité lui échut : Sandford Fleming* avait établi d’ambitieux plans de transport continental comprenant une ligne ferroviaire à Terre-Neuve, et Murray se vit confier la tâche de surveiller l’organisation et la préparation du tracé de la route devant traverser l’île. Deux ans plus tard, la reine Victoria le fit compagnon de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges pour ses travaux scientifiques au Canada et à Terre-Neuve, et, le 2 juin 1877, il reçut l’insigne de cette société des mains de lady Glover, épouse de sir John Hawley Glover, lieutenant-gouverneur de Terre-Neuve.

Le volume intitulé Geological survey of Newfoundland, recueil ; de rapports de 536 pages, compilé par Murray et James Patrick Howley (un assistant qu’il avait formé), fut mis en vente au prix de $2 l’exemplaire à St John’s en 1881. Cet ouvrage représenta la dernière contribution de Murray à la science, si l’on excepte une communication faite l’année suivante, sous le titre de « Glaciation of Newfoundland », à l’assemblée inaugurale de la Société royale du Canada. En vertu d’une motion spéciale adoptée lors de cette assemblée, Murray, Terre-Neuvien de nom, entra dans cette société à titre de « membre additionnel ». Il n’était pas présent, toutefois, car il souffrait des maux du vieil âge ; de plus en plus souvent, sa jambe impotente et les vives douleurs de la goutte lui faisaient passer des nuits blanches. En 1883, sa santé s’était détériorée à un point tel qu’il ne put poursuivre l’étude géologique, et il résigna ses fonctions pour rentrer en Écosse. Il mourut à Belmont Cottage, dans la localité de Crieff, à la fin de l’année suivante.

Au Canada, Murray travailla dans l’ombre de Logan, si bien que l’on n’a jamais reconnu à son juste mérite le fait qu’il ait dressé presque à lui seul la carte géologique du Haut-Canada. À son arrivée à Terre-Neuve en 1864, on ne connaissait presque rien de l’île, si ce n’est la région côtière. En moins de 20 ans, ses travaux ouvrirent la voie à la mise en valeur de l’intérieur de l’île en montrant qu’elle possédait des ressources minières, forestières et agricoles, et qu’en plus des pêcheries les Terre-Neuviens pouvaient compter sur d’autres moyens de subsistance.

Richard David Hughes

Alexander Murray est l’auteur de The economic value of a geological survey, being a popular lecture before the Athenæum of St. John’s, Newfoundland, delivered the 15th February, 1869 [...] (Montréal, 1869) ; « Geography and resources of Newfoundland », Royal Geographical Soc., Journal (Londres), 47 (1877) : 267–278 ; « Glaciation of Newfoundland », SRC Mémoires, 1re sér., 1 (1883), sect. iv : 55–76 ; « Mineral resources of Newfoundland », Nature (Londres et New York), 23 (1880–1881) : 46s. ; « Mining in Newfoundland », Engineering and Mining Journal (New York), 31 (janv.–juin 1881) : 430 ; et Roads : a popular lecture delivered before the Athenæum Institute, on March 26th, 1877 (St John’s, 1877). Avec James Patrick Howley, il compila le Geological survey of Newfoundland (Londres, 1881) et ses derniers rapports paraissent dans les Reports of Geological Survey of Newfoundland, from 1881 to 1909 (St John’s, 1918) de Howley. La bibliographie la plus complète des écrits de Murray se trouve dans Geologic literature on North America, 1785–1918, John Milton Nickles, compil. (2 vol., Washington, 1923–1924), 1 : 770s. « Alexander Murray diaries for 1843 and 1882, a Murray family pedigree » (s.d., copie), « Reminiscences » de Helen Murray (circa 1891–1892, copie dactylographiée), et « Personal paper : some memories of Alexander Murray » de Helen Murray (1892) sont en la possession de Richard David Hughes (Kamloops, C.-B.).  [r. d. h.]

APC, MG 29, B15, 40 ; D61, 14.— McGill Univ. Arch., Sir William Logan papers.— Geological Survey of Canada, [Report of progress for the year 1843] (Montréal, 1845), 55s. ; Report of progress for the year 1848–49 (Toronto, 1850), 42–45 ; Report of progress for the years 1853–54–55–56 (Toronto, 1857), 180 ; Report of progress from its commencement to 1863 [...] (Montréal, 1863).— T.-N., Select Committee to Enquire into the Geological Survey of Newfoundland, Report [...] (St John’s, 1869).— Morgan, Sketches of celebrated Canadians, 753s.— B. J. Harrington, Life of Sir William E. Logan, Kt., LL.D., F.R.S., F.G.S., &c., first director of the Geological Survey of Canada [...] (Montréal, 1883).— Zaslow, Reading the rocks, 20s., 43s., 53, 68–70, 81, 96s.— Robert Bell, « Alexander Murray, F. G. S., F. R. S. C., C. M. G. », Canadian Record of Science (Montréal), 5 (1892–1893) : 77–96.

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Richard David Hughes, « MURRAY, ALEXANDER (1810-1884) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/murray_alexander_1810_1884_11F.html.

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Auteur de l'article:    Richard David Hughes
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    2 décembre 2024