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MUNN, JOHN, marchand et homme politique, né en 1807 à Port Bannatyne, près de Rothesay, en Écosse, fils de Stewart Munn et d’Isabella Fisher ; il épousa en 1838 Naomi Munden, qui lui donna un fils et quatre filles ; décédé à Southport, dans le Lancashire, le 29 septembre 1879.
John Munn fut élevé en Écosse. Il arriva à St John’s, T.-N., en 1825 et fut pendant huit ans comptable chez Baine, Johnston and Company, une maison de commerce de marchandises variées. En 1833, en association avec William Punton, un Écossais, capitaine au long cours, dont le port d’attache était Greenoch, il s’installa à Harbour Grace qui, à l’époque, était après St John’s la ville la plus importante de Terre-Neuve. Là, ils achetèrent une propriété de £515 et ouvrirent un commerce sous le nom de Punton and Munn. L’entreprise débuta modestement avec un navire. Après la mort de Punton en 1845, la firme continua ses opérations sous le nom de Punton and Munn jusqu’en 1872. C’est alors que le nom fut changé en John Munn and Company, et Munn fit entrer comme associés dans l’entreprise son fils, William Punton Munn, et son neveu, Robert Stewart Munn, auxquels il confia les tâches les plus astreignantes.
Sous la direction de John Munn, l’entreprise avait prospéré et s’était agrandie jusqu’à devenir, en dehors de St John’s, la plus grande maison de commerce et d’approvisionnement général de toute la colonie. Elle s’occupait de la chasse au phoque et de la pêche sur les côtes du Labrador, et elle possédait à Terre-Neuve d’importants intérêts dans les transports et dans d’autres domaines. C’est vers 1838 que la construction des navires commença aux chantiers navals de Harbour Grace. Après la mort de William Punton, Munn fit venir d’Écosse plusieurs membres de sa famille qui travaillèrent dans l’entreprise. En 1858, la firme connut des revers quand ses importants bâtiments furent incendiés, mais on les rebâtit sans retard. La firme John Munn and Company ne fit que croître en importance au cours des années 1870. Thomas Ridley and Sons, l’autre grande maison de commerce de Harbour Grace, étant tombée en faillite, Munn and Company rachetèrent la succession Ridley et commencèrent à approvisionner des anciens dépositaires de Thomas Ridley. En outre, John Munn aida à fonder l’Union Bank et en devint administrateur en 1870. La maison de commerce de Munn était également propriétaire du journal Harbour Grace Standard.
La situation influente qu’occupait Munn dans le commerce et dans les pêcheries de Terre-Neuve faisait de lui une force avec laquelle il fallait compter, particulièrement à la baie de la Conception. On parlait souvent de Harbour Grace comme de son « bourg pourri », qu’on surnommait « Munsborough » car, généralement, le candidat approuvé par Munn remportait l’élection. Munn lui-même montra beaucoup d’intérêt pour la politique, et, de 1842 à 1848, il représenta, en qualité de conservateur, Conception Bay au sein de l’Assemblée résultant de la fusion du Conseil législatif et de la chambre d’Assemblée. Quand Terre-Neuve accéda au gouvernement responsable, en 1855, Munn fut nommé au Conseil législatif, mais il en démissionna en 1869, lorsque la question de l’entrée dans la Confédération fut soulevée. Munn, qui était un partisan convaincu de la Confédération, se porta candidat à l’élection de 1869, et emporta le siège du district de Harbour Grace, devenant ainsi membre d’une minorité au sein de l’Assemblée. En 1873, à la dissolution de cette dernière, il se retira de la politique.
John Munn, qui fut pendant plus de 40 ans le personnage le plus en vue de Harbour Grace, avait gagné le respect de ses concitoyens, qui le considéraient comme un marchand honnête et lucide. Bien qu’il fût presbytérien, il donna généreusement aux autres Églises et aux autres organisations ; il fut membre du conseil protestant de l’Éducation et l’un des administrateurs de l’école secondaire de Harbour Grace. Il mourut à Southport, près de Liverpool, et quand la nouvelle de sa mort parvint à la colonie, Harbour Grace et une grande partie de la baie de la Conception prirent le deuil ; les drapeaux furent mis en berne, les boutiques fermèrent et presque toute activité fut suspendue pour la journée.
Department of Justice of Newfoundland and Labrador (St John’s), Registry of deeds, companies, and securities, Registry of deeds for the Northern District, 1826–1888.— PANL, Family tree of Azariah Munden (1739–1827) showing descendants of William Azariah Munn, 1864–1940 ; Family tree of Stewart Munn showing descendants of William Azariah Munn, 1864–1940 ; Newfoundland, Harbour Grace Sessions Court, Records, 1834, 744.— Blue Books, 1842–1873 (copies aux PANL).— Carbonear Herald and Outport Telephone, 2 oct. 1879.— Harbour Grace Standard and Conception Bay Advertiser, 4 oct. 1879.— Newfoundlander (St John’s), 3 oct. 1879.— The Newfoundland almanack, for [...] 1849 [...], Philip Tocque, compil. (St John’s, 1849).— The Newfoundland Almanac, for [...] 1858 [...], Joseph Woods, compil. (St John’s, 1857).— W. A. Munn, Harbour Grace history, Newfoundland Quarterly, XXXVI (1936–1937) – XXXVIII (1938–1939) : chap. 11–21.
Elizabeth A. Wells, « MUNN, JOHN (1807-1879) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/munn_john_1807_1879_10F.html.
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Auteur de l'article: | Elizabeth A. Wells |
Titre de l'article: | MUNN, JOHN (1807-1879) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |