MOWAT, JOHN BOWER, ministre presbytérien et professeur, né le 8 juin 1825 à Kingston, Haut-Canada, fils de John Mowat* et de Helen Levack ; le 24 septembre 1855, il épousa à Montréal Janet McGill, et ils eurent un fils, puis le 26 juin 1861 Emma McDonald, et de ce mariage naquirent deux fils et deux filles ; décédé le 15 juillet 1900 dans sa ville natale.

John Bower Mowat était le troisième des cinq enfants d’un citoyen de Kingston prospère et respecté. Son frère aîné, Oliver*, avec qui il maintint d’affectueuses et étroites relations toute sa vie, allait devenir premier ministre de l’Ontario. John grandit à Kingston et fréquenta une école de Brockville pendant quelque temps. Quand le Queen’s College ouvrit ses portes le 7 mars 1842, il était l’un des trois étudiants inscrits en première année. Même avant d’obtenir sa licence ès arts, en 1845, il avait décidé de devenir ministre presbytérien. En août 1846, tout en poursuivant ses études au Queen’s College, il accepta donc un poste de catéchiste dans le district de Victoria. En 1846–1847, il fréquenta la University of Edinburgh et, en 1847, il obtint une maîtrise ès arts du Queen’s College.

À l’automne de 1848, Mowat fut nommé catéchiste auprès de John Machar*, ministre de la congrégation St Andrew à Kingston et directeur du Queen’s College. Il n’occupa cette charge que pendant 21 mois, mais elle lui permit d’acquérir une formation très utile. Pendant l’été de 1849, il accepta l’invitation de la congrégation St Andrew, à Niagara (Niagara-on-the-Lake) ; le 2 mai 1850, une fois son engagement terminé à Kingston, on l’ordonna à Niagara.

Mowat exerçait son ministère avec compétence et savait se faire aimer des fidèles. Il organisait des activités pour attirer les jeunes, et les documents révèlent que pendant son ministère à l’église St Andrew quatre de ses jeunes paroissiens entrèrent dans le sacerdoce. Le dimanche après-midi, il allait souvent prêcher les Noirs de la ville, dans leur propre église. Les membres de sa famille se rendaient fréquemment à Niagara, parfois pour faire baptiser un de leurs enfants. Pendant son mandat, la congrégation fit l’achat d’une cloche, enrichit la bibliothèque et répara l’église endommagée par des tempêtes en 1854 et 1855. Cette année-là, Mowat épousa Janet McGill, fille du révérend Robert McGill*, qui mourut en décembre 1856, quelques jours après avoir donné naissance à un fils (père d’Angus McGill Mowat* et grand-père de l’écrivain Farley McGill Mowat).

À l’automne de 1857, on nomma Mowat, alors âgé de 32 ans, professeur de langues orientales, d’exégèse biblique et d’histoire ecclésiastique au Queen’s College. Sa nomination suscita des commentaires : son père était l’un des administrateurs de l’établissement et on avait refusé cinq candidats écossais. Dans des lettres de recommandation, Thomas Liddell*, Peter Colin Campbell et George Romanes (qui lui avaient tous enseigné) avaient fait valoir son caractère, sa diligence et son penchant pour l’érudition plutôt que sa puissance intellectuelle.

Pendant ses années au Queen’s College, Mowat se distingua par un enthousiasme tranquille et généreux, son goût de la précision et son énergie. Comme les pasteurs manquaient, il était souvent appelé à faire aussi du travail sacerdotal ou missionnaire. En 1861, il épousa Emma McDonald, fille d’un homme d’affaires de Gananoque, John McDonald*. En 1863–1864, pendant la maladie du directeur du Queen’s College, William Leitch*, il prit la charge de classes supplémentaires ; il exerça en outre les fonctions de secrétaire-archiviste pendant quelque temps avant que George Bell ne les assume en 1881. En 1883, année où il reçut un doctorat honorifique en théologie de la University of Glasgow, on scinda la chaire qu’il occupait. Il conserva l’enseignement de l’hébreu, du chaldéen et de l’exégèse de l’Ancien Testament, et Donald Ross accéda à la nouvelle chaire d’apologétique et d’exégèse du Nouveau Testament. En 1899, le directeur George Monro Grant* lui adjoignit un assistant, William George Jordan*.

Bien que Mowat n’ait pas joué « un rôle actif ou notoire dans la structure administrative », la controverse que souleva Daniel James Macdonnell vers 1875 en exprimant publiquement des doutes à propos de l’assertion de la Confession de Westminster sur le châtiment éternel le poussa à intervenir. Comme le signala plus tard un ancien étudiant qui avait assisté à l’assemblée générale de 1876, le discours que prononça Mowat en faveur de Macdonnell était « inattaquable » en raison de « sa perspective historique, de sa franchise et de sa sincérité ».

En mai 1900, pour marquer le cinquantenaire de son ordination, le consistoire de John Bower Mowat prononça un compliment à son intention dans sa classe du Queen’s College. Moins de trois mois plus tard, après avoir consacré son existence à son Église et à son université, « le vénérable professeur Mowat » rendait l’âme.

John L. Field

QUA, 1241, Mowat appointment, 1857 ; 3032 (photocopies).— St Andrew’s Presbyterian Church (Niagara-on-the-Lake, Ontario), Reg. of baptisms, marriages, and burials ; Session books, 1849–1857.— Aleph [ ], « Jubilee of Rev. Dr. Mowat’s ordination », Westminster (Toronto), [2e] sér., 8 (janv.-juin 1900) : 511–512.— Janet Carnochan, Centennial, St. Andrew’s, Niagara, 1794–1894 (Toronto, 1895), 35–36.— Oliver Mowat, « Neither Radical Nor Tory Nor Whig » : letters by Oliver Mowat to John Mowat, 1843–1846 », Peter Neary, édit., OH, 71 (1979) : 84–131.— Queen’s University Journal (Kingston, Ontario), 26 oct. 1900.— C. R. W. Biggar, Sir Oliver Mowat [...] a biographical sketch (2 vol., Toronto, 1905).— Janet Carnochan, History of Niagara [...] (Toronto, 1914 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1973), 91.— History of St. Andrew’s Presbyterian Church, 1791–1975 ([Niagara-on-the-Lake, 1975]), 13–14.— J. T. McNeill, The Presbyterian Church in Canada, 1875–1925 (Toronto, 1925).— H. [M.] Neatby et F. W. Gibson, Queen’s University, F. W. Gibson et Roger Graham, édit. (2 vol., Kingston et Montréal, 1978–1983), 1.

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John L. Field, « MOWAT, JOHN BOWER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mowat_john_bower_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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