MORTON, GEORGE ELKANA, pharmacien, libraire, éditeur et auteur, né le 25 mars 1811 à Upper Dyke, Nouvelle-Écosse, fils aîné de John Morton et d’Ann Cogswell, sœur de Henry Hezekiah Cogswell* ; le 26 mai 1849, il épousa à Preston, Nouvelle-Écosse, Martha Elizabeth Katzmann, et ils eurent deux enfants ; décédé le 12 mars 1892 à Halifax.

George Elkana Morton, dont le père était « l’un des fils les plus distingués du comté de King », eut pour instituteur le ministre presbytérien William Forsyth. À l’âge de 17 ans, il s’installa à Halifax et commença à travailler dans la première « vraie » pharmacie de la ville, que le docteur William Macara avait ouverte rue Granville en 1822. Il finit par succéder à Macara et, en 1837, s’établit rue Hollis, où il vendait, selon sa réclame, « toute une gamme de remèdes, authentiques médicaments brevetés, épices, parfums, graines de potager et de fleurs ». Cinq ans plus tard s’ouvrait, rue Granville, le Morton’s Medical Warehouse, grossiste et détaillant de produits pharmaceutiques, la plus grande entreprise du genre dans la province au cours des années 1850, signalait-on par la suite, et peut-être la première à employer des commis voyageurs. À différents moments, Morton fut associé à son frère Lemuel James Morton (association dissoute en 1854), à Alexander Forsyth, et probablement à Leander Cogswell.

En 1856, la G. E. Morton and Company était en outre « mandataire des Illustrated London Newspapers, de l’Illustrated Times et d’autres publications illustrées ». C’est vers cette époque que Morton semble avoir éprouvé des difficultés financières qui l’obligèrent à hypothéquer sa propriété. En 1865, en vertu d’une saisie de l’hypothèque, on avait vendu ses locaux ; par la suite, il semble avoir poursuivi ses activités commerciales dans des locaux loués. Au fil des ans, sa compagnie se consacra surtout à la vente de livres et de papeterie, et à compter de 1873 on la désignait simplement comme « agence de livres et d’informations », ce qu’elle demeura jusque vers 1890.

Morton participait depuis longtemps à la vie littéraire de Halifax. Dans les années 1850, il avait contribué à la publication du Provincial : or Halifax Monthly Magazine, dont la rédactrice en chef était sa belle-sœur Mary Jane Katzmann*, et l’on dit qu’il publia des articles dans le Guardian, le British Colonist et d’autres journaux. Le Banter, magazine satirique lancé en 1874, était imprimé à son agence d’information. Son ouvrage, Halifax guide book [...], l’un des premiers guides touristiques de la ville, parut en 1878, et Morton écrivit peut-être un guide du Cap-Breton quelques années plus tard. Deux journaux intimes, rédigés en 1878 et 1880, mais restés inédits, renferment ses commentaires sur les événements politiques et sociaux.

Morton était membre à vie de la St George’s Society, dont il fut trésorier de 1848 à 1851 et vice-président adjoint de 1852 à 1854. Également trésorier de la Micmac Missionary Society, de 1850 à 1861, il fut membre du comité de gestion en 1863 et 1864 [V. Silas Tertius Rand*]. À Halifax, le 2 janvier 1878, Morton assista à l’assemblée de fondation de la Nova Scotia Historical Society à Province House. Il fut membre du comité organisateur de l’assemblée inaugurale de cet organisme, qui eut lieu le 21 juin, jour anniversaire de Halifax (en souvenir de l’arrivée d’Edward Cornwallis* en 1749), et fut couronnée de succès. Membre du conseil durant les premières années, décisives, de cette société, il lui demeura fidèle jusqu’à sa mort.

Morton s’était toujours intéressé à la télégraphie et il faisait partie, avec Samuel Cunard* notamment, du conseil d’administration de la Nova Scotia Electric Telegraph Company. Constituée juridiquement en 1851, cette société avait pour objectif d’étendre le réseau télégraphique de la province jusqu’à Sydney, Liverpool et Yarmouth. Morton fut membre du conseil d’administration jusqu’au 11 janvier 1860 ; ce jour-là, à l’occasion de l’assemblée annuelle, actionnaires et représentants se dirent très mécontents de la gestion de la compagnie et « tous les anciens reçurent leur congé ». Morton participa aussi à d’autres entreprises commerciales. En 1854, il fut l’un de ceux qui aidèrent William Henry Pope* à financer l’achat de la propriété de Charles Worrell* à l’Île-du-Prince-Édouard. Après que l’on eut découvert de l’or en Nouvelle-Écosse, dans les années 1860, il détint plusieurs concessions minières dans les comtés de Halifax et de Hants, et fut du premier groupe d’actionnaires de la Nova Scotia Sugar Refinery Limited, constituée juridiquement en 1880.

Pendant une génération, George Elkana Morton participa activement à la vie publique de Halifax et de la Nouvelle-Écosse. Farouche partisan de la Confédération, il était l’ami personnel de nombreux chefs de file conservateurs, dont James William Johnston*, sir Charles Tupper* et Simon Hugh Holmes*. Il mourut deux semaines avant son quatre-vingt-unième anniversaire de naissance, des suites d’un accident au cours duquel ses vêtements avaient pris feu. Une notice nécrologique parue dans le Halifax Herald reconnaissait en lui « un grand liseur et un homme aux goûts littéraires raffinés » ; « comme son esprit était bien meublé de connaissances littéraires et [qu’il avait] une provision intarissable d’anecdotes, sa librairie [avait] longtemps [été] l’un des lieux de rendez-vous favoris de ceux qui partageaient ses goûts ».

Phyllis R. Blakeley

PANS, MG 1, 315, n° 2 ; MG 4, 18 :37 ; MG 20, 337–339 ; 642, n° 1 ; 704, n° 16 ; RG 5, P, 122, 1836, n° 37.— Micmac Missionary Soc., Annual report of the committee (Halifax), 1850–1861 ; 1863–1867.— Provincial : or Halifax Monthly Magazine, 1 (1852)–2 (1853).— Halifax Herald, 14 mars 1892.— Halifax Morning Sun, 18, 22 janv. 1860.— Morning Journal and Commercial Advertiser (Halifax), 13, 20 janv. 1860.— Novascotian, 23 mars 1837, 4 juin 1849.— Belcher’s farmer’s almanack, 1850–1877.— Halifax and its business : containing historical sketch, and description of the city and its institutions [...] (Halifax, 1876).— Eaton, Hist. of Kings County.

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Phyllis R. Blakeley, « MORTON, GEORGE ELKANA », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/morton_george_elkana_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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