MOORSOM, WILLIAM SCARTH, soldat, ingénieur civil et auteur, né le 4 juillet 1804 à Stakesborkshire, Angleterre, second fils de l’amiral sir Robert Moorsom et de sa femme Eleanor ; il épousa en 1831, à Halifax, Nouvelle-Écosse, Isabella Wilkins, fille du juge Lewis Morris Wilkins* ; décédé à Londres, le 3 juin 1863.

À la fin de ses études au Royal Military College de Sandhurst, William Scarth Moorsom obtint son brevet d’enseigne dans l’armée britannique le 22 mars 1821 et fut affecté au 69e régiment, le 7 novembre 1822. Il fut mis en demi-solde dans le Cameron Highlanders avant d’être promu, le 8 avril 1826, capitaine du 52e régiment, qu’il rejoignit en Nouvelle-Écosse au mois d’août suivant. Entre cette date et son retour en Angleterre avec son régiment, en 1831, Moorsom explora la plus grande partie de la Nouvelle-Écosse continentale, établit une carte du port de Halifax, commanda le petit détachement militaire de l’Île-du-Prince-Édouard et occupa les fonctions de quartier-maître général adjoint intérimaire pour la région militaire de la Nouvelle-Écosse, de novembre 1830 à septembre 1831.

Moorsom exposa le bilan de ses explorations dans Letters from Nova Scotia, comprising sketches of a young country, paru en 1830. Écrit sur un ton sentencieux, sous forme de lettres à des amis d’Angleterre, ce recueil d’observations sur les habitants, le climat, la géographie et les possibilités économiques de la colonie constitue le tableau le plus complet que nous ayons de la Nouvelle-Écosse des années 1820. Certains jugements hâtifs et des commentaires malveillants sur la société coloniale valurent à l’ouvrage un accueil hostile de la part de certains citoyens de la Nouvelle-Écosse ; mais Joseph Howe*, dans le Novascotian, intercéda en faveur de l’auteur, alléguant le fait que, malgré tout, il avait aidé à faire connaître la colonie en Angleterre.

Le 2 mars 1832, Moorsom vendit son brevet de l’armée pour prendre soin de son père, tout en conservant l’espoir de revenir bientôt s’établir en Nouvelle-Écosse, sur les terres qu’il avait acquises dans le comté de Hants. Mais, au lieu de cela, il vendit ses terres en 1835 et fut entraîné dans le grand boom des chemins de fer anglais, s’y taillant une renommée considérable d’arpenteur et d’ingénieur pour avoir établi plusieurs lignes en terrain difficile.

Moorsom ne revint jamais en Nouvelle-Écosse, mais il conserva cependant un vif intérêt pour la colonie. Dans une lettre adressée au Novascotian en 1835, il préconisait la construction d’un chemin de fer en Nouvelle-Écosse mais il ne revint sur cette question qu’en 1844, lorsqu’il fit des propositions concrètes pour une ligne reliant Halifax à Windsor. Ses idées furent reprises par sir Richard Broun et William* et George Renny Young* qui commencèrent à promouvoir la construction de cette ligne en 1845. Dans deux prospectus mis en circulation au cours de l’automne de cette même année, le nom de Moorsom apparaissait en tant qu’ingénieur en chef du Halifax and Windsor Railway et comme l’un des ingénieurs du Halifax and Québec Railway. Au cours des luttes politiques qui suivirent, concernant les avantages de ces deux lignes, Moorsom, contrairement à ses collègues des comités provisoires, ne fut l’objet d’aucune critique. Les opinions sur l’avenir de la colonie, qu’il avait exprimées dans Letters from Nova Scotia, ainsi que son expérience d’ingénieur firent que personne ne s’interrogea sur ses appartenances ni ne mit en doute la valeur de son jugement. Les querelles politiques entre les promoteurs de ces lignes, de même qu’entre libéraux et tories, suscitèrent la méfiance du public et, finalement, aucune de ces deux compagnies ne fut jamais légalement constituée.

C’est la dernière fois que le nom de Moorsom se trouvait mêlé aux affaires de la Nouvelle-Écosse. Par la suite, il consacra son énergie à l’exécution de contrats d’ingénieur et à la rédaction d’un grand nombre d’articles pour les Proceedings de l’Institute of Civil Engineers. Peu de temps avant sa mort en 1863, il fit paraître un ouvrage d’histoire régimentaire, typique du genre, intitulé Historical record of the Fifty-Second Regiment.

Carol Whitfield

W. S. Moorsom, Historical record of the Fifty-Second Regiment (Oxfordshire Light Infantry) from the year 1755 to the year 1858 (Londres, 1860) ; Letters from Nova Scotia, comprising sketches of a young country (Londres, 1830).— PANS, MG 12, HQ 27–29 ; RG 1, 455, 456.— Acadian Recorder, 7 janv. 1826–22 oct. 1831, 3 août 1863.— Halifax Morning Post, 8 nov.–23 déc. 1845.— Novascotian, 4 janv. 1826–26 avril 1832, 13 janv. 1836, 3 août 1863.— DNB.

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Carol Whitfield, « MOORSOM, WILLIAM SCARTH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/moorsom_william_scarth_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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