Titre original :  Photograph John W. D. Moodie, Montreal, QC, 1866 William Notman (1826-1891) 1866, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-23202.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

MOODIE, JOHN WEDDERBURN DUNBAR, officier, fermier, fonctionnaire et écrivain, né le 7 octobre 1797 à Melsetter, dans les îles Orcades, quatrième fils du major James Moodie, décédé le 22 octobre 1869 à Belleville, Ontario.

John Wedderburn Dunbar Moodie naquit dans une famille où le service militaire était à l’honneur. Deux de ses frères servirent dans la marine durant les guerres napoléoniennes ; quant à Dunbar, il entra dans l’armée en 1813 comme lieutenant en second du 21e régiment des Royal North British Fusiliers. Il prit part à la désastreuse attaque nocturne contre Bergen op Zoom aux Pays-Bas, le 8 mars 1814 ; il y reçut une balle au poignet gauche en tentant de porter secours à ses camarades enlisés dans un canal. En récompense, on lui accorda durant deux ans une pension de l’armée et il fut mis à la demi-solde en mars 1816.

En 1819, Moodie rejoignit ses deux frères aînés, Benjamin et Donald, en Afrique du Sud, où il put pratiquer à loisir la chasse et la pêche qu’il adorait. Après avoir occupé pendant un certain temps le poste de magistrat à Unkomas, Natal, il retourna en Angleterre en 1829, où il publia deux ans plus tard dans l’ United Service Journal (Londres) un article sur l’attaque de Bergen op Zoom, qui marqua le début de sa carrière d’écrivain. En 1835, il fit paraître un livre intitulé Ten years in South Africa, pour lequel on lui assurait la moitié des profits ; en avril 1841, la vente du livre lui avait rapporté la somme de £64 et 13 shillings.

En 1830, Moodie rencontra Susanna Strickland* chez un ami commun, Thomas Pringle, qui était alors secrétaire de l’Anti-Slavery Society. Ils se marièrent le 4 avril 1831, déménagèrent à Southwold, Suffolk, puis décidèrent d’émigrer au Canada en 1832, dans l’espoir d’assurer pour eux-mêmes et leurs enfants (ils devaient avoir deux filles et quatre garçons) un avenir stable et sans inquiétude.

Ils furent très tôt désillusionnés. Le voyage au Canada dura deux mois, leur navire ayant été retardé pendant trois semaines par un calme plat au large de Terre-Neuve. Ils achetèrent d’abord une ferme près de Cobourg, Haut-Canada, en octobre 1832, puis s’établirent sur une terre indéfrichée dans le canton de Douro au printemps de 1834 ; leur existence fut marquée de difficultés d’adaptation et d’erreurs de jugement qui les amenèrent à abandonner leur vie de pionnier en 1839 et à s’installer à Belleville. L’histoire de leur installation et les tribulations qu’ils connurent sont racontées de façon dramatique et colorée dans le livre de Mme Moodie, Roughing it in the bush (1852).

Après que la rébellion eut éclaté dans le Haut-Canada, Moodie fit du service dans la milice provinciale et, en novembre 1839, à la suite d’une pétition adressée par son épouse au lieutenant-gouverneur sir George Arthur*, il fut nommé shérif du district de Victoria, puis du comté de Hastings, et le demeura jusqu’en janvier 1863. C’est alors qu’il offrit sa démission, sur l’avis du solliciteur général Adam Wilson* ; il se trouvait à ce moment en instance de jugement au sujet d’une accusation portée contre lui concernant la nomination illégale d’un assistant. Quoique le jugement rendu en mars 1863 par un jury d’accusation que présidait John Hawkins Hagarty* le déclarait coupable, on conclut qu’il avait agi sans intention d’enfreindre la loi. Durant les dernières années de sa vie, Moodie fut éprouvé par la maladie et par des revers de fortune. Il fut atteint de paralysie partielle au côté gauche en 1861 et fut incapable de se trouver un poste rémunérateur au lendemain de sa démission comme shérif.

Le travail de Moodie comme écrivain constitue un élément accessoire par rapport à la carrière et à la renommée de sa femme. Moodie composa lui-même trois des récits de la première édition de Roughing it ; avec l’assistance de Susanna, Moodie dirigea, en plus d’y collaborer, le Victoria Magazine, qui parut à Belleville de 1847 à 1848. Il y publia de la poésie légère, des récits, des essais et des conférences. Mis à part ses essais, qui pèchent par un manque de logique, il reste que sa prose témoigne de la grande persévérance de ses plaidoyers en faveur de la tolérance, de la liberté et de l’éducation. En fait, le but principal que s’était fixé le Victoria Magazine était d’ordre éducatif. L’œuvre la plus intéressante et la plus pittoresque de Moodie porte sur l’Afrique du Sud, peut-être à cause du fait que le séjour qu’il y fit offre un aspect aventureux qui contraste avec la déception qu’il connut au Canada. Jusqu’à la fin de sa vie, il considéra sa venue au pays comme une erreur.

Carl P. Ballstadt

J. W. D. Moodie est l’auteur de Scenes and adventures, as a soldier and settler, during half a century (Montréal, 1866) ; Ten years in South Africa, including a particular description of the wild sports of that country (2 vol., Londres, 1835) ; et l’auteur du second tome de Memoirs of the late war : comprising the personal narrative of Captain Cooke [...] the history of the campaign of 1809 in Portugal, by the Earl of Munster ; and a narrative of the campaign of 1814 in Holland, by Lieut. W. D. Moodie (2 vol., Londres, 1831). Il collabora aussi à l’ouvrage de Susanna [Strickland] Moodie, Roughing it in the bush, or life in Canada (2 vol., Londres, 1852), en plus de collaborer au Victoria Magazine (Belleville, Ont.), 1847–1848 qu’il a aussi édité pendant ces années.

British Museum (Londres), Add. mss 46 640, 46 654, 46 676 A, 46 676 B.— DNB.— Morgan, Bibliotheca Canadensis.— A. J. G. Armytage, Maids of honour : twelve descriptive sketches of single women who have distinguished themselves in philanthropy, nursing, poetry, travel, science, prose (Édimbourg et Londres, 1906).— C. P. A. Ballstadt, The literary history of the Strickland family [...] (thèse de ph.d., University of London, Londres, 1965).— A. Y. Morris, Gentle pioneers ; five nineteenth-century Canadians (Toronto et Londres, 1968).— U. C. Pope-Hennessy, Agnes Strickland, biographer of the queens of England, 1796–1874 (Londres, 1940).

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Carl P. Ballstadt, « MOODIE, JOHN WEDDERBURN DUNBAR », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/moodie_john_wedderburn_dunbar_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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