MOHIER (Moyer), GERVAIS, frère, récollet, missionnaire, né à Chartres en 1599 et décédé à Châlons en 1662.

Ayant fait profession chez les Récollets de la province de Paris le 2 juin 1625, il fut envoyé au Canada l’année suivante en remplacement du frère Sagard. Il quitta Dieppe en avril, en compagnie du père Le Caron et de Champlain, et arriva à Québec en juillet. Il demeura un an au couvent de Notre-Dame-des-Anges où il travailla beaucoup à l’instruction d’un jeune Montagnais baptisé le jour de la Pentecôte 1627 et nommé Louis.

En juillet 1627, il alla joindre les Indiens réunis pour la traite au Cap-de-la-Victoire. Les Montagnais y avaient amené deux prisonniers iroquois dont l’un fut massacré, malgré les protestations du frère Mohier. Quelques jours après, un charlatan algonquin, Napagabiscou, tomba malade ; touché depuis quelque temps par les paroles du père Le Caron, il réclama le baptême, que le frère Mohier lui administra in extremis.

En 1628, les Algonquins prièrent le frère Mohier et le père Le Caron d’aller vivre dans leur pays afin de sauver les missions menacées par les Kirke. Les récollets partirent mais revinrent bientôt, à l’annonce que les Anglais s’étaient retirés. L’année suivante, pourtant, après la capitulation de Québec, le frère Mohier dut quitter à jamais le Canada avec tous les autres missionnaires. Il mourut à Châlons, en Champagne, le 10 mai 1662.

G.-M. Dumas

ASQ, MSS, 200, Mortuologe des Recolets.— Champlain, Œuvres (Laverdière).— Leclercq, First establishment of the faith (Shea), I : 260, 293, 335, 344, 366.— Sagard, Histoire du Canada (Tross), II, IV : passim.— Jouve, Les Franciscains et le Canada (1615–1629).