MERCER, ALEXANDER CAVALIÉ, soldat et artiste, né le 28 mars 1783 à Hull, Yorkshire, Angleterre, fils du général Alexander Mercer, officier du génie, et d’une demoiselle Dickson ; il épousa le 10 octobre 1813 Frasquita (Fanny) Rice, et ils eurent un fils ; décédé le 9 novembre 1868 à Exeter, Angleterre.

Alexander Cavalié Mercer fit ses premières études dans un certain nombre d’écoles privées sans grand renom qui ne le préparèrent certainement pas à réussir du premier coup les examens d’entrée à la Royal Military Academy de Woolwich, Angleterre ; il parvint toutefois à s’y faire admettre. Après l’obtention de son diplôme, il se vit accorder un brevet d’officier comme lieutenant en second dans l’artillerie royale en 1799, car « c’est à peine s’il considérait les officiers du génie comme des soldats ; et [... il] voulait être un vrai soldat ». Promu lieutenant en premier en 1801, Mercer servit dans le district de Cork en Irlande entre 1801 et 1805, pour aider à maintenir l’ordre après l’union de l’Irlande à la Grande-Bretagne. Pendant cette période, il souffrit d’ophtalmie. Après avoir passé les deux années suivantes à Woolwich, Northfleet et Christchurch en Angleterre, il fut envoyé en Amérique du Sud où il participa à l’expédition manquée du lieutenant général John Whitelocke pour s’emparer de Buenos Aires au compte des Britanniques. Doté à ce moment-là du grade de capitaine, Mercer était de retour en Angleterre à la fin de 1808, où il resta jusqu’à ce qu’il soit envoyé sur le continent en 1815 avec l’armée du duc de Wellington. Il se battit aux Quatre-Bras et à Waterloo. En l’absence de sir Alexander Dickson, le jeune officier se vit confier le commandement de la troupe G de la Royal Horse Artillery. Pendant la bataille de Waterloo, il désobéit aux ordres de Wellington, et, bien que les résultats de son acte fussent heureux, Mercer fut puni. Réduit à la demi-solde le 31 juillet 1816, il fut obligé d’attendre jusqu’en 1821 pour être rétabli à la solde complète ; il fut néanmoins décoré de la médaille de Waterloo qui était offerte à tous les officiers britanniques ayant participé à la défaite de Napoléon.

Observateur minutieux, Mercer était considéré par son fils comme « un très bon artiste amateur », et c’est ce talent qu’il déploya en décrivant son expérience pendant la campagne de Waterloo. Son journal, publié par son fils après sa mort, en 1870, fait une excellente description des Pays-Bas tels que les Anglais les trouvèrent en 1815, mais il ne consigne que la partie de la bataille qui le toucha directement. Après sa réintégration, Mercer fut envoyé au Bas-Canada à la tête de la 6e compagnie du 5e bataillon de l’artillerie royale à Québec ; il arriva au Canada à bord du William Harris le 7 juillet 1823. Pendant son séjour Mercer habita Québec et l’île Sainte-Hélène, et, se servant de Kingston, Haut-Canada, comme port d’attache, il fut membre du conseil chargé de surveiller le ravitaillement militaire du Haut-Canada en 1824.

Absent du Canada pendant une longue permission de 1825 à 1827, Mercer quitta encore une fois la colonie pour l’Angleterre en 1829 et il fut affecté à Woolwich puis à Devonport. Le 22 octobre 1837, Mercer devenu lieutenant-colonel revint en Amérique du Nord britannique pour commander l’artillerie en Nouvelle-Écosse et il resta à Halifax jusqu’au 16 août 1842. Il fit de longues tournées d’inspection à travers les Maritimes et laissa une vaste collection d’aquarelles sur bien des endroits qu’il visita, spécialement sur Halifax et ses environs, sur Fredericton et la vallée de la rivière Saint-Jean. Bien que ses peintures aient passé avec les ans, il apparaît comme étant l’un des artistes les plus originaux du groupe de topographes militaires qui ont laissé des documents sur les paysages de la colonie. La majeure partie de sa collection d’aquarelles est conservée aux Archives publiques du Canada.

En 1842, Mercer retourna en Angleterre et fut affecté à Douvres. Il fut promu colonel en 1846, major général en 1854, lieutenant général en 1857, colonel en 1859, et général en 1865. Puis il se retira du service actif. Il resta colonel en charge de la 9e brigade de l’artillerie royale jusqu’à sa mort.

M. Bell

[A. C. Mercer], Journal of the Waterloo campaign kept throughout the campaign of 1815, C. A. Mercer, édit. (2 vol., Édimbourg et Londres, 1870).

APC, RG 8,1 (C series), 747, pp.151s., 154.-PANS, MG 12, HQ 31, p.119.— PRO, WO 17/1527–1533, 17/2 384–2 389 (mfm aux APC) ; WO 76/360.— Royal Artillery Institution (Woolwich, Angl.), General A. C. Mercer papers, diary, 1786–1815.— Hart’s army list, 1868.— Battery records of the Royal Artillery, 1716–1859, M. E. S. Laws, compil. (Woolwich, Angl., 1952).— Francis Duncan, History of the Royal Regiment of Artillery (2 vol., Londres, 1872–1873).

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M. Bell, « MERCER, ALEXANDER CAVALIÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mercer_alexander_cavalie_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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