McNEILL, WILLIAM HENRY, capitaine au long cours, agent principal de la Hudson’s Bay Company et pionnier, né le 7 juillet 1801 à Boston, Mass., fils de William Henry et de Rébecca McNeill, décédé à Victoria, C.-B., le 3 septembre 1875.

Dans sa jeunesse, William Henry McNeill, comme beaucoup de ses contemporains de la Nouvelle-Angleterre, répondit à l’appel de la mer. En 1823, il était déjà capitaine au long cours et, à la fin de l’année suivante, il commandait le brick Convoy lors d’un voyage aux îles Sandwich (Hawaii) et aux îles de la Reine-Charlotte. Pendant quelques années, il fit du commerce entre le Massachusetts et l’Amérique du Sud, l’Afrique occidentale et les îles Sandwich ; mais, en 1830, on le retrouvait sur la côte nord-ouest de l’Amérique où il travaillait pour Bryant et Sturgis, des commerçants de Boston. Grâce à son courage, il fut vite considéré comme l’un des plus habiles trafiquants de fourrures et refusa de céder devant la puissante Hudson’s Bay Company qui voulait l’évincer de la côte nord-ouest où le commerce était des plus lucratifs. En avril 1832, le commandant Thomas Sinclair, à bord du brigantin de la compagnie, le Cadboro, voulut forcer McNeill et son brick, le Lama, à abandonner la lutte. Cependant, McNeill releva le défi et obligea Sinclair à lui céder.

À l’époque, John McLoughlin* était l’agent principal de la compagnie dans le district de Columbia. Bien qu’il voulût se débarrasser des trafiquants américains qui lui faisaient concurrence, il avait du respect pour l’expérience et les capacités de McNeill. Aussi, au mois d’août 1832, ayant besoin d’un autre navire pour le commerce côtier, en remplacement du schooner Vancouver qui avait été avarié, McLoughlin s’arrangea-t-il, par l’intermédiaire de son adjoint, Duncan Finlayson*, pour acheter le Lama. McLoughlin savait que le conseil d’administration de la compagnie s’opposerait à l’idée d’employer des Américains. Malgré tout, il fit entrer en même temps McNeill et ses deux seconds-maîtres au service de la compagnie ; ce n’est qu’en 1834 qu’il reçut l’approbation de l’engagement de McNeill.

McNeill continua tout d’abord de commander le Lama. En 1834, il sauva trois marins japonais dont la jonque avait sombré au large du cap Flattery et qui étaient retenus prisonniers par des Indiens. Trois ans plus tard, il reçut le commandement du Beaver, le premier vapeur à naviguer sur la côte du Pacifique. Au début de 1838, son équipage s’était mutiné et, bien que l’événement eût entaché sa réputation personnelle, McNeill fut quand même promu chef de poste en novembre 1839. Dans son cas, cette nomination signifiait qu’il devait devenir sujet britannique et c’est dans ce but qu’il se rendit à Londres en 1842. Pourtant, il ne semble pas qu’il ait changé de nationalité avant 1853, date où il acheta une propriété près du fort Victoria.

De retour dans le district de Columbia en 1844, McNeill demanda son transfert à un poste sur terre et on lui confia, en 1845, le commandement du fort Stikine. Trois ans plus tard, en raison de sa mauvaise santé, il alla s’installer au fort George ; mais, en 1849, il fonda le fort Rupert, à la pointe nord de l’île de Vancouver, où il resta un an. Après un voyage aux îles Sandwich, il fut chargé du fort Simpson en 1851 et resta à ce poste jusqu’en 1859. Le voyage qu’il fit en 1851, sur l’Una, pour sonder les gisements aurifères dans les îles de la Reine-Charlotte fut l’une de ses expériences les plus intéressantes. Les Indiens de l’endroit ne lui apportèrent aucune aide. Lorsque les marins faisaient exploser le roc pour dégager le filon aurifère, les Indiens et les marins s’élançaient pour ramasser les pépites les plus précieuses. Devant l’attitude des Indiens qui se montraient belliqueux et sortaient les marins des excavations en les tirant par les pieds et en les menaçant de leurs couteaux, McNeill dut battre en retraite. Cependant, la traite des fourrures restait son principal intérêt. Ses lettres et ses notes personnelles écrites au fort Simpson indiquent que les hommes du poste étaient difficiles à commander et que les Tsimshians, ainsi que d’autres Indiens, étaient une menace perpétuelle. Les trafiquants américains qui vendaient des spiritueux aggravèrent ses difficultés et il réclama une canonnière pour les maîtriser. En 1856, on le nomma agent principal et ses efforts furent ainsi récompensés ; après un congé de 1859 à 1861, il retourna au fort Simpson et y resta jusqu’au moment où il se retira dans sa ferme, à Victoria, en 1863.

Même pendant sa retraite, McNeill ne resta pas inactif. En 1868, il fut nommé au Conseil des pilotes de la Colombie-Britannique et, de 1872 à 1874, il commanda le steamer Enterprise qui faisait la navette entre l’île de Vancouver et le continent. En 1869, il signa la pétition envoyée au président Ulysses Simpson Grant dans laquelle on demandait l’annexion de la Colombie-Britannique aux États-Unis. McNeill se maria deux fois ; tout d’abord il épousa Mathilda qui mourut en 1850 en lui laissant un fils et cinq filles, et, ensuite, Martha qui appartenait probablement à la tribu des Nass.

La carrière de McNeill au sein de la compagnie fut longue et remarquable. Au cours des années 1830 et 1840, il aida la compagnie à résoudre les problèmes délicats de la navigation côtière. En sa qualité de commandant de poste, il parvint à établir avec les Indiens les rapports nécessaires à l’établissement d’un commerce lucratif.

G. R. Newell

PABC, W. H. McNeill journals and correspondence.— Daily British Colonist (Victoria), 5 sept. 1875.— Daily British Colonist and Victoria Chronicle, 15 mai 1868.— HBRS, IV (Rich) ; VI (Rich) ; VII (Rich) ; XXII (Rich).

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G. R. Newell, « McNEILL, WILLIAM HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcneill_william_henry_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
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