McDOUGALL, ALEXANDER, trafiquant de fourrures, né en 1759 ou 1760, probablement dans l’Argyllshire, Écosse ; décédé le 20 novembre 1821 à Lachine, Bas-Canada.

C’est peut-être grâce à son frère Duncan, qui épousa une des sœurs du Nor’Wester Angus Shaw, qu’Alexander McDougall devint trafiquant de fourrures. Comme Duncan avait été lieutenant dans le 84th Foot, il obtint des concessions foncières dans le Bas-Canada après la Révolution américaine. Un autre de ses frères, Donald, s’installa apparemment dans le Haut-Canada. L’année 1780, inscrite sur la médaille remise par le Beaver Club à Alexander McDougall, commémore, suppose-t-on, son premier hiver au pays des Indiens. En 1788, Alexander était commis de Richard Dobie* et de James Grant* au fort Abitibi (près de La Sarre, Québec). Il y demeura après que les postes du Témiscamingue furent vendus à la Grant, Campion and Company en 1791. L’année suivante, il succéda à Æneas Cameron comme agent principal du fort Abitibi.

À l’été de 1795, McDougall se trouvait à Montréal. Il était alors insatisfait des perspectives d’avenir que lui offrait le Témiscamingue et préférait le Nord-Ouest. Voyant que l’on se disputait les services de ce trafiquant de fourrures, et peut-être à cause de l’influence de Shaw, la North West Company lui offrit une action dans sa nouvelle convention. Comme le document ne devait entrer en vigueur qu’en 1799, McDougall retournerait au fort Abitibi pour un an, puis passerait les trois années suivantes dans l’Ouest. En décembre 1795, toutefois, la McTavish, Frobisher and Company, qui représentait les Nor’Westers, acheta les droits des postes du Témiscamingue et McDougall passa le reste de sa carrière dans cette région. Le 26 août 1799, il signa la nouvelle convention de la North West Company à Montréal.

Partisan enthousiaste de la lutte que la North West Company entendait mener contre la Hudson’s Bay Company à la baie James, McDougall dirigea en 1800 une expédition terrestre vers Moose Factory (Ontario) pour le compte de sa compagnie et établit son centre d’opérations dans l’île Hayes. Puis, en 1804, Cameron quitta le fort Témiscamingue (près de Ville-Marie, Québec), et McDougall lui succéda en tant que responsable du département du Témiscamingue. Toutefois, jusqu’au moment de sa retraite en 1816, il utilisa le fort Abitibi comme quartier général, sauf pendant l’hiver de 1806–1807 qu’il passa au fort Témiscamingue. Peut-être son choix avait-il été en partie dicté par l’importance stratégique du fort Abitibi. En effet, celui-ci concurrençait directement le poste que la Hudson’s Bay Company possédait sur le lac Abitibi et qu’elle occupa jusqu’en 1812 ; c’était aussi l’endroit à partir duquel les Nor’Westers pouvaient le mieux organiser leur défense contre les activités de la Hudson’s Bay Company dans la baie, au nord ; enfin, le fort gardait la route du Sud, qui empruntait la rivière des Outaouais. Mais il se peut aussi que McDougall ait choisi ce fort parce qu’il y était déjà installé.

Apparemment, McDougall avait le tempérament typique des premiers trafiquants canado-écossais qui réussirent bien dans leur métier : audacieux et impulsif, arrogant, impitoyable et résolu à faire progresser la traite des fourrures, il savait, en d’autres occasions, se montrer amical, hospitalier et serviable envers ses adversaires. Après avoir pris sa retraite, McDougall s’installa dans sa ferme de Lachine, où il mourut à l’âge de 61 ans. Il fut inhumé dans son domaine et ses funérailles furent célébrées par le révérend James Somerville*, de l’église presbytérienne St Gabriel Street. McDougall avait fait deux testaments : un premier, le 23 novembre 1812, et un second, le 29 juillet 1820, parce que son principal héritier, son neveu Duncan McDougall*, qui avait été un des associés de la Pacific Fur Company de John Jacob Astor et de la North West Company, était mort en octobre 1818.

Alexander McDougall répartit ses biens entre plusieurs membres de sa famille : les enfants de sa fille, Mary Charlotte McDougall, qui avait épousé Augustin Belisle, de Deschambault ; les enfants de son frère Duncan, dont deux filles qui vivaient avec lui ; George, fils naturel de son neveu Duncan ; et les enfants de son frère Donald et ceux de sa sœur Sarah. Outre sa montre et ses sceaux, il légua sa médaille du Beaver Club à George, qui la fit plus tard encastrer dans le cuilleron d’une louche à grog en or. Dans son testament, McDougall ne fit pas mention de ses propres fils, qui étaient trappeurs et trafiquants de fourrures dans le Témiscamingue. Toutefois, le Louis McDougall qui signa le traité de 1906 entre les Indiens de l’Abitibi et le gouvernement du Canada était probablement son petit-fils.

Elaine Allan Mitchell

PAM, HBCA, B.135/a ; b ; E.41 (mfm aux AO).— Docs. relating to NWC (Wallace).— HBRS, 17 (Rich).— R. Campbell, Hist. of Scotch Presbyterian Church.— J. A. Macdonell, Sketches illustrating the early settlement and history of Glengarry in Canada, relating principally to the Revolutionary War of 1775–83, the War of 1812–14 and the rebellion of 1837–8 [...] (Montréal, 1893).— E. A. Mitchell, Fort Timiskaming and the fur trade (Toronto et Buffalo, N. Y., 1977).— H. G. Ryder, « The Beaver Club medal », Canadian Antiques Collector (Toronto), 3 (1968), no 4 : 17–18.

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Elaine Allan Mitchell, « McDOUGALL, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcdougall_alexander_6F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
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