McDERMID, DUNCAN WENDELL, éducateur auprès des sourds, né en 1858 à Martintown, Haut-Canada, dernier enfant de John McDermid et de Janet Christie ; le 7 octobre 1882, il épousa à Trenton, Ontario, Mary Ettie Lorenzen, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 12 septembre 1909 à Winnipeg.
Duncan Wendell McDermid fit ses études à Martintown et dans le canton de Manvers, en Ontario, où sa famille s’était installée à la fin des années 1860. Par la suite, il s’établit à Belleville, où il devint en 1876 réceptionniste, télégraphiste et commis à l’Ontario Institution for the Education and Instruction of the Deaf and Dumb. Après avoir passé un an à se familiariser avec les méthodes employées dans cet établissement, il y enseigna cinq ans et gagna vite le respect de ses élèves. Il enseignait à plusieurs classes et, bien que dans cette école, on se soit servi surtout du langage des signes, il acquit une certaine expérience de l’enseignement de l’articulation. À titre d’instituteur résidant, il participait aussi à l’instruction religieuse non confessionnelle.
En 1882, McDermid épousa Mary Ettie Lorenzen. Née à Sarnia, elle souffrait de surdité partielle et était diplômée de l’école. En 1879, elle avait été nommée monitrice, et l’année suivante, institutrice assistante. Voyant que dans l’immédiat, ses chances d’avancement étaient minces, McDermid démissionna l’année de son mariage pour occuper un poste mieux rémunéré à l’Iowa Institution for the Education of the Deaf and Dumb, à Council Bluffs. Il réussit tout aussi bien là-bas qu’à Belleville et se tailla bientôt une grande réputation auprès de ses collègues américains. Pendant son séjour dans l’Iowa, il fit quelques affaires et joua un rôle de premier plan dans des œuvres de bienfaisance et des activités communautaires, notablement les réunions estivales annuelles de la Chatauqua Assembly qui se tenaient à Council Bluffs.
Au Manitoba, l’éducation des enfants sourds fut passablement négligée jusqu’à ce que la Winnipeg Ministerial Association finance, en 1888, une école tenue par James C. Watson. L’année suivante, cette école, désormais subventionnée par l’État, prit le nom d’Institution des sourds et muets de Manitoba et fut placée sous l’autorité du ministre des Travaux publics. Peu après l’achèvement des nouveaux bâtiments de l’école et de la résidence, en 1890, Watson dut démissionner pour des raisons de santé. McDermid fut nommé directeur, et sa femme, institutrice assistante.
McDermid connaissait à la fois le langage des signes, qui était la méthode la plus employée dans l’est du Canada, et la méthode orale, plus courante dans l’Iowa. Pour la plupart des élèves, il recommandait le langage des signes, mais il constata qu’une minorité pouvait progresser davantage par la méthode orale. C’est pourquoi il expérimenta l’hypnose pour traiter les difficultés d’élocution. Au programme, qui mettait l’accent sur les aptitudes à la communication et les matières scolaires de base, il ajouta la formation professionnelle : pour les filles, couture et cuisine ; pour les garçons, imprimerie, menuiserie, et par la suite photographie et gravure. Il aidait les élèves à se trouver du travail dans l’industrie, et en 1905, il convainquit les Postes d’embaucher quatre diplômés.
Au début, les élèves venaient surtout de Winnipeg, mais par la suite, il y en eut des régions rurales, et même de tous les coins de l’ouest du Canada, grâce à une entente avec les autres provinces et le gouvernement fédéral. McDermid souhaitait que des ententes semblables soient conclues à propos de l’éducation des aveugles, des handicapés mentaux et des délinquants, chacune des provinces de l’Ouest se dotant d’un établissement spécialisé. Les inscriptions augmentèrent rapidement dans son école : de 32 en 1890, elles passèrent à près de 100 en 1908. McDermid, sa femme et son personnel faisaient de leur mieux pour créer une atmosphère familiale autour des pensionnaires. On organisait des spectacles, des pique-niques et des clubs ; le bulletin mensuel intitulé Silent Echo permettait de rejoindre les anciens élèves et la communauté des sourds de Winnipeg.
Bien que l’éducation des sourds ait accaparé beaucoup de son temps et qu’il ait été très attaché aux valeurs familiales et religieuses, McDermid trouvait le moyen de se consacrer aux activités communautaires. Il appartenait à l’élite sociale de Winnipeg : président du Club de Manitoba, franc-maçon actif et membre de la St Andrew’s Society, il s’occupait d’œuvres de bienfaisance comme l’Associated Charities Bureau, l’Hôpital général de Winnipeg et le Manitoba Sanatorium de Ninette. Grand golfeur, il était membre du Winnipeg Golf Club et du St Charles Country Club. En 1909, il organisa une tournée de l’ouest du Canada pour les membres de la British Association for the Advancement of Science, qui se réunissaient à Winnipeg cette année-là. Il fut aussi membre du comité de planification de l’exposition du centenaire de Selkirk qui devait se tenir en 1912.
Grâce à ses relations, à ses talents d’administrateur et au respect dont on l’entourait, Duncan Wendell McDermid put convaincre une quantité remarquable de gens influents, au Manitoba et dans tout l’ouest du pays, de soutenir son école et l’éducation des enfants sourds. Tombé subitement malade à la fin de l’été de 1909, il mourut d’une défaillance cardiaque à l’Hôpital Général de Winnipeg.
Duncan Wendell McDermid est l’auteur de : « The Manitoba institution for the education of the deaf and dumb, Winnipeg, Manitoba, Canada, 1888–1893 », publié dans Histories of American schools for the deaf 1817–1893 [...], E. A. Fay, édit. (3 vol., Washington, 1893), 3.
AN, RG 31, C1, 1871, East Durham, district no 51, Manvers Township : 13.— AO, RG 80-5, no 1882-004155.— PAM, RG 18, A2, boxes 8, 10.— Manitoba Morning Free Press, 13 sept. 1909.— R. B. Campbell et Douglas McDermid, The Kennedys, MacDiarmids, McDermids, Munros and other Glengarry-Stormont pioneers (Belleville, Ontario, 1986).— Manitoba, Dept. of Public Works, Annual report (Winnipeg), 1901–1902, 1905–1906, 1908.— Ontario Institution for the Education and Instruction of the Deaf and Dumb, Annual report (Belleville), 1876, 1878–1880.
Keith Wilson, « McDERMID, DUNCAN WENDELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcdermid_duncan_wendell_13F.html.
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Auteur de l'article: | Keith Wilson |
Titre de l'article: | McDERMID, DUNCAN WENDELL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |