MARSHALL, JOHN GEORGE, avocat, homme politique, juge, auteur et conférencier, né à Country Harbour, N.-É., en 1786, décédé à Halifax le 7 avril 1880, encore en pleine possession de ses facultés malgré son âge avancé.

John George Marshall était le fils de Margaret et de Joseph Marshall. Son père, un loyaliste, était capitaine dans le régiment des King’s Carolina Rangers. En 1794, la famille se fixa à Guysborough où George fréquenta l’école primaire avant de s’inscrire à l’école secondaire de Halifax. En 1803, il entra dans l’étude du juge Lewis Morris Wilkins* père, et, en 1810, il fut admis au Barreau de la Nouvelle-Écosse. Il exerça d’abord sa profession à Pictou et plus tard alla se fixer à Halifax où il sut se faire une clientèle enviable. Le 26 novembre 1809, il épousa Catherine Jones dont il eut plusieurs enfants.

En 1811, Marshall succéda à son père comme représentant du comté de Sydney (aujourd’hui comté d’Antigonish) à l’Assemblée, et y siégea jusqu’en 1818. Réélu en 1820, il siégea jusqu’au moment de sa démission, en avril 1823. À l’Assemblée, il s’intéressa tout particulièrement aux projets de loi destinés à réformer les structures sociales. En 1823, il présenta lui-même un projet de loi visant à imposer des taxes locales pour le soutien financier des écoles. Plus tard, il accorda son appui à un autre projet de loi qui, dans les règlements de faillites, devait donner à tous les créanciers un droit égal de réclamation. Les deux projets furent rejetés par l’Assemblée pendant la durée du mandat de Marshall mais le premier des deux fut approuvé en 1825 et le second, beaucoup plus tard.

Marshall abandonna son siège à l’Assemblée lorsqu’il fut nommé juge en chef de la Cour intérieure des plaids communs, président des Cours des sessions générales et spéciales, Custos Rotulorum (juge gardien des registres du comté) et juge de paix pour l’île du Cap-Breton. Il vécut à Sydney pendant les 18 années de sa carrière de magistrat. Il rendit la justice avec une équité qui lui valut le respect général et il fit tout en son pouvoir pour améliorer les conditions sociales et les mœurs dans la province. Il demanda sa pension lors de l’abolition de la Cour des plaids communs, en 1841. Il consacra le reste de sa vie à servir des causes qui, selon lui, pouvaient améliorer le sort des petites gens. Auteur fécond, il aborda à peu près tous les problèmes de l’heure : le droit, la tempérance, l’éducation, pour n’en citer que quelques-uns. Même s’il ne possédait pas un style brillant, il savait analyser un sujet à fond et exprimer sa pensée avec vigueur. Son œuvre la plus connue, The justice of the peace, and county & township officer, in the province of Nova Scotia, devint un ouvrage de référence classique pour les juges de la province.

Marshall fut un ardent partisan de la tempérance et il parcourut le continent américain et l’Europe pour y donner des conférences sur le sujet. En politique, il fut un adversaire acharné de la Confédération et il appuya Joseph Howe avec tant d’ardeur que celui-ci déclarait publiquement en 1867 : « Quand je songe à ce qu’un homme de son âge et de son intelligence [...] a fait pour aider ses compatriotes dans cette lutte, j’ai le sentiment qu’il a fait cela pour nous, comme personne d’autre n’aurait pu le faire [...]. Je lui serai reconnaissant le reste de ma vie du service qu’il a ainsi rendu à son pays. »

Après la mort du juge Marshall, un de ses amis personnels, le rédacteur de l’Acadian Recorder, écrivit : « Puritain comme pas un, il considérait les plaisirs de ce monde comme des tentations diaboliques ; se souciant fort peu de sa popularité, il attaquait à droite et à gauche, avec une grande franchise de langage, au nom du bien et de la morale [...]. Auteur d’un nombre prodigieux d’écrits, il a traité d’une multitude de sujets, attaquant sans hésiter le mal, là où il croyait le trouver. C’était un homme austère et intransigeant mais il a contribué cependant à toutes les œuvres charitables ou philanthropiques dans la mesure de ses moyens ; fidèle à lui-même, il est mort comme il a vécu, au cœur d’un vrai et noble combat. »

C. E. Thomas

On trouve une liste des œuvres de Marshall dans : Morgan, Bibliotheca Canadensis.— J. G. Marshall, The justice of the peace, and county & township officer, in the province of Nova Scotia : being a guide to such justice and officers in the discharge of their official duties (2e éd., Halifax, 1846).— Acadian Recorder (Halifax), 7 avril 1880.— Morning Chronicle (Halifax), 7 avril 1880.— Morning Herald (Halifax), 7 avril 1880.— Directory of N.S. MLAs (Fergusson).— Dom. ann. reg., 1880–81.— A. C. Jost, Guysborough sketches and essays (Guysborough, N.-É., 1950).— D. P. Floyd, Jottings of Guysboro County happenings during the past centuries, Canso Breeze and Guysboro County Advocate (Canso, N.-É.), 11 mars 1921.

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C. E. Thomas, « MARSHALL, JOHN GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/marshall_john_george_10F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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