DICKSON, THOMAS, avocat, homme politique et fonctionnaire, né le 8 juillet 1791 à Onslow, Nouvelle-Écosse, cinquième fils et dixième enfant de Charles Dickson et d’Amelia Bishop, tous deux émigrants du Connecticut ; le 24 janvier 1818, il épousa Sarah Ann Patterson, et ils eurent neuf enfants dont la plupart, y compris leur unique fils, moururent avant Dickson ; décédé le 13 février 1855 à Pictou, Nouvelle-Écosse.
Thomas Dickson étudia le droit chez son beau-frère Samuel George William Archibald* et, vers 1816, il commença à exercer à Pictou, où des notables comme Jotham Blanchard* vinrent s’initier au droit chez lui. Il maintint toutefois certains liens avec la région des environs d’Onslow, puisqu’il possédait en 1820 à Truro un moulin réputé pour avoir été le premier à moudre de l’avoine en Nouvelle-Écosse.
La tradition et les relations familiales amenèrent Dickson à se lancer en politique. Son père avait été député à la chambre d’Assemblée. Deux de ses frères, Robert et William, ainsi qu’un parent de sa femme, Edward Mortimer*, et un de ses beaux-frères, Samuel George William Archibald, siégèrent à l’Assemblée avec lui. Il représenta la circonscription de Sydney (circonscriptions de Guysborough et d’Antigonish) de 1818 à 1836. Il ne se présenta pas aux élections de 1836, remporta une élection partielle dans la circonscription de Pictou deux ans plus tard, perdit son siège aux élections de 1840 et gagna une autre élection partielle dans la circonscription de Colchester en 1841. En 1843, il se retira à Pictou après avoir été nommé greffier à l’homologation des testaments le 8 novembre 1842. Il était receveur des impôts et de l’accise du district de Pictou depuis le 6 mai 1833 et, le 21 mars 1843, il adressa une pétition à l’Assemblée afin d’obtenir un nouveau délai dans le remboursement des droits qu’il devait depuis 1841.
Les luttes électorales de Dickson furent rarement ternes. Il remporta sa première victoire, en 1818, sur John George Marshall*, qui se plaignit d’une ingérence venue de l’extérieur. Le commentaire d’Edward Mortimer, « J’ai mobilisé les amis qui ont réglé cela », expliquerait le soutien massif que reçut Dickson à Antigonish. En 1820, l’adversaire de Dickson, John Ross, accusa le shérif d’avoir mis fin au scrutin et d’avoir fui le village en apprenant que des électeurs étaient en train de traverser le havre Country à la rame pour venir voter. Malgré des rumeurs de défaite, Dickson fut réélu en 1826, puis de nouveau en 1830, en dépit de violents incidents lors de la tenue du vote à Antigonish. Il semble qu’il ne se soit pas présenté aux élections de 1836 en partie à cause des critiques que John Young*, son collègue député de la circonscription de Sydney, avait formulées à son endroit. Lors de l’élection partielle de 1838 dans Pictou, sa victoire sur le révérend Kenneth John McKenzie, adversaire acharné de la Pictou Academy [V. Thomas McCulloch*], fit suite à un affrontement politico-religieux typique de l’époque, tandis qu’en 1840 sa défaite fut le résultat d’une machination : on divisa et subdivisa des fermes afin d’obtenir des privilèges de francs-tenanciers pour les partisans de son adversaire. L’élection partielle de 1841 dans la circonscription de Colchester fut décrite, dans une lettre à l’Observer de Pictou, comme une scène d’« ivrognerie, de parjure et de corruption », et seule la participation active d’Alexander Campbell lors du scrutin à Tatamagouche permit à Dickson de remporter la victoire.
Partisan de la réforme, Dickson fut le premier Néo-Écossais d’origine à devenir député de Pictou à l’Assemblée. Grand et beau, il fut par son calme une force dans l’Assemblée. Il admettait franchement qu’il était plus connu pour ses actes que pour ses discours. Quand McCulloch devint directeur du Dalhousie College en 1838, Dickson le prévint : « C’est notre devoir, si nous ne pouvons oublier, du moins de pardonner. » De 1838 à 1843, Dickson appuya Joseph Howe* sur la plupart des grandes questions, mais il reconnut avec candeur : « Dans le cas de la réforme de la chambre, ce fut seulement [un appui] du bout des dents. »
Thomas Dickson apparaît comme un personnage calme, presque stoïque, amené sur la scène politique plus par ses relations que par conviction. On trouve dans l’esprit déterminé et la noble dignité de Dickson et d’autres aux convictions politiques semblables le ferment qui, en 1848, permit à la Nouvelle-Écosse d’obtenir le premier gouvernement responsable des colonies d’outre-mer de l’Empire britannique.
PANS, RG 1, 174 : 391 ; RG 5, E, 3 ; P, 1 ; 124, n° 69.— Mechanic and Farmer (Pictou, N.-É.), 18 nov. 1840.— Observer (Pictou), 1842.— Dickson, Scotch-Irish : Connecticut, 1719 ; Nova Scotia, 1761 ; California, 1865 ; descendants of Charles and Amelia Bishop Dickson of Onslow, Nova Scotia, [E. M. Dewey, compil.] ([Boston], 1953).— A. C. Jost, Guysborough sketches and essays (Guysborough, N.-É., 1950).— J. S. Martell, « Origins of self-government in Nova Scotia, 1815-1836 » (thèse de ph.d., Univ. of London, Londres, 1935).— F. H. Patterson, The days of the ships, Tatamagouche, N.S. (Truro, N.-É., 1970).
Allan C. Dunlop, « DICKSON, THOMAS (1791-1855) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dickson_thomas_1791_1855_8F.html.
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Auteur de l'article: | Allan C. Dunlop |
Titre de l'article: | DICKSON, THOMAS (1791-1855) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
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