LYON, JAMES, ministre presbytérien et compositeur, né le 1er juillet 1735 à Newark, New Jersey, fils de Zopher et de Mary Lyon ; il épousa d’abord, le 18 février 1768, Martha Holden de Cape May, New Jersey, et ils eurent neuf enfants, et, le 24 novembre 1793, à Boston, Sarah Skillen ; décédé le 12 octobre 1794 à Machias (Maine).
James Lyon fit ses études au College of New Jersey (Princeton) où il obtint son baccalauréat ès arts en 1759 et sa maîtrise ès arts trois ans après. Ordonné ministre par le consistoire de New Brunswick, New Jersey, le 5 décembre 1764, il accepta le pastorat en Nouvelle-Écosse ; arrivé l’année suivante, il occupa d’abord la chaire de ministre de la congrégation protestante dissidente de Halifax jusqu’en 1766. Il se rendit ensuite dans le canton d’Onslow où vivaient un certain nombre de familles du Massachusetts puis, en 1768, se rendit dans la région de Pictou. Ce dernier déplacement résultait de sa relation avec la Philadelphia Company, groupe de spéculateurs fonciers qui, se servant d’Alexander McNutt* comme agent, avait obtenu, en 1765, une concession – qui portale nom de Philadelphia Grant – de 200 000 acres à Pictou. Lyon, membre de la compagnie, y était concessionnaire et, entre 1765 et 1775, il reçut plusieurs vastes concessions dans d’autres endroits de la province. Le consistoire de New Brunswick se vit contraint de le prévenir que sa réputation de « spéculateur en biens fonciers » saperait, craignait-on, son influence en tant que ministre du culte.
Seules quelques-unes du grand nombre de familles de Pennsylvanie qui devaient s’installer à Pictou s’y présentèrent et Lyon revint dans la région d’Onslow avec l’espoir d’y trouver suffisamment de familles pour faire vivre un pasteur. Le fait que son nom figure dans les recensements de Pictou et d’Onslow en 1770 suggère qu’il déménagea cette année-là. En 1770 également, à Halifax, il participa à l’ordination de Bruin Romkes Comingo*, à titre de ministre de l’Église calviniste allemande de Lunenburg. John Seccombe, James Murdoch, Benajah Phelps et Lyon, quatre ministres dissidents – qui n’appartiennent pas à l’Église d’Angleterre – de la Nouvelle-Écosse officièrent à l’ordination. Entre autres tâches, Lyon dut donner au candidat les recommandations d’usage.
En août 1771, Stephen Jones, de Machias, rencontra Lyon à Boston et lui offrit la chaire de l’église congrégationaliste de Machias. Lyon l’accepta et occupa ce poste, à part deux interruptions, jusqu’à sa mort. Pendant la Révolution américaine, il soutint les rebelles, fut aumônier de la milice et, en juin 1775, prit la tête d’un groupe qui captura quelques navires britanniques au large de Machias. Le 25 décembre de cette année-là, il écrivit à George Washington, lui soumettant son plan pour s’emparer de la Nouvelle-Écosse et lui offrant ses services à titre de chef de l’expédition.
James Lyon fut le premier compositeur américain à être publié. En 1761, paraissait un recueil de chants du psautier, Urania, qui comprenait au moins six de ses propres compositions. Il composa en outre la musique d’une œuvre intitulée Ode, à l’occasion de la collation de son diplôme en 1759 ; on pense qu’il composa également The military glory of Great-Britain pour la remise de son dernier diplôme en 1762. Bien qu’Urania demeure le seul recueil qu’il publia, il continua de composer après 1762 ; ses mélodies figurent dans d’autres recueils. Il est cependant étrange que l’on ne trouve dans son inventaire après décès ni partitions, ni instruments de musique, ni exemplaires d’Urania. En revanche, le vitrail commémoratif de l’église congrégationaliste actuelle de Machias, muet sur ce point, présente un témoignage d’une autre sorte : « À la mémoire du rév. James Lyon, noble patriote, ministre fidèle, honnête homme et pénétré de l’Esprit saint. »
Aucune copie de la pièce intitulée Ode n’a pu être trouvée. [James Lyon et Samuel Davies], The military glory of Great-Britain [...] (Philadelphie, 1762 ; réimpr., Tarrytown, N.Y., 1925) ; Urania, or a choice collection of psalm-tunes, anthems and hymns [...], James Lyon, édit. (Philadelphie, 1761).
Archives privées, William Riddiough (Machias, Maine), papers.— PANS, MG 1, no 742 (doc. du révérend George Patterson) ; MG 9, no 31, p.5 ; RG 1, 37.— Presbyterian Hist. Soc. (Philadelphie), Presbyterian Church in the U.S.A., New Brunswick presbytery, minutes, vol. 2 (1756–1771).— Washington County Probate Court (Machias), Probate records, vol. 2, (1790–1801), p.205 (pétition pour l’administration des biens de James Lyon).— G. W. Drisko, Narrative of the town of Machias, the old and the new, the early and the late (Machias, 1904).— G. T. Edwards, Music and musicians of Maine [...] 1604–1928 (Portland, Maine, 1928).— I. F. Mackinnon, Settlements and churches in Nova Scotia, 1749–1776 ([Montréal, 1930]).— O. G. [T.] Sonneck, Francis Hopkinson, the first American poet-composer (1737–1791), and James Lyon, patriot, preacher, psalmodist (1735–1794) : two studies in early American music (Washington, 1905 ; réimpr., 1967).— A. W. H. Eaton, The settling of Colchester County, Nova Scotia, by New England Puritans and Ulster Scotsmen, SRC Mémoires, 3e sér., VI (1912), sect. ii : 221–265.
Timothy J. McGee, « LYON, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lyon_james_4F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
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Date de consultation: | 28 novembre 2024 |